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- Style : Nine Below Zero, Classic And Troubles, The Inmates , The Purple Helmets
- Membre : Wilko Johnson
 

 Dr Feelgood - Official Website (1479)

DR FEELGOOD - Private Practice (1978)
Par LE KINGBEE le 30 Juillet 2020          Consultée 1602 fois

Au risque de me répéter, DOCTOR FEELGOOD fait partie de ces groupes qui donnent le meilleur d’eux-mêmes sur scène. Quand il fallait en découdre, le combo anglais ne décevait que très rarement aussi bien sur les planches des grands festivals que dans les tavernes anglaises.

Be Seeing You est encore dans les bacs des disquaires qu’United Artists décide qu’il est temps pour les quatre Anglais de Canvey Island de retourner en studio. Pour Lee Brilleaux et ses potes, les affaires marchent bien, le groupe n’arrête pas de tourner, alternant les grands festivals et les Pubs où la clientèle s’entasse souvent en masse depuis le carton de Stupidity, un album Live qui a permis de faire connaitre le quatuor. Le groupe vient de passer un cap suite au départ de Wilko JOHNSON remplacé depuis l’album précédent par Gypie Mayo (ex Alias et Halcyon) qui s’est parfaitement intégré au combo.

United Artists expédie les quatre Anglais à l’Eden Studio dans le quartier de Chiswick, là où les Français de TELEPHONE gravèrent leur premier disque. Nick Lowe étant indisponible, United Artists qui demeure avant tout une société de production cinématographique dont le catalogue phonographique se caractérise surtout par la musique de film, ne pense même pas à faire appel à Vic Maile pourtant aux manettes de Down By The Jetty, Malpractice et Stupidity, trois galettes qui ont fait leur preuve. Le label fait appel à l’Américain Richard Gottehrer, ancien membre des Strangeloves, songwriter prolifique, arrangeur producteur touche à tout, aussi à la tête de Sire Records. Durant les sixties, Gottehrer a composé ou produit quelques petites pépites (ou mièvreries c’est selon). Comme titre de gloire, on lui doit "My Boyfriend’s Back"" des Angels, les "Hang On Sloopy" et "Sorrow" des McCoys, sans oublier l’impayable "I Want Candy" des Strangeloves. Gottehrer est un touche-à-tout dont les productions tanguent entre le grand n’importe « Ouak » et le génie. Ses meilleurs essais se résument à Martha Velez, Climax Blues Band, BLONDIE et Richard HELL & the VOIDOIDS.

Si Richard Gottehrer n’entrave que dalle au Pub Rock et au R&B, il a l’intelligence de ne pas trop se mêler du choix des titres, même chose pour le label qui a compris la leçon avec Malpractice et qui avait viré Vic Maile avec perte et fracas pour le reprendre quelques disques plus tard. Derrière les consoles, on a placé Aldo Bocca, un ingénieur du son qui se fera connaître via le Runaway Boys des STRAY CATS. Bocca n’est ni un manche ni le premier perdreau de l’année, il avait collaboré avec les WHO pour Odds & Sods, un disque hybride regroupant démos et alternates de haute tenue.

Brilleaux et ses potes ne sont pas venus les mains vides, ayant pris soin d’apporter dans leurs étuis six compositions dont deux coécrites avec l’ami Nick Lowe. Les titres ont été rôdés depuis quelques mois déjà sur scène où ils ont fait l’unanimité. On a du mal à croire qu’ "Every King Of Vice" avec son riff aussi imparable qu’entêtant soit un nouveau titre, tant la mélodie est rentrée profondément dans l’esprit des amateurs de Pub Rock. Seul titre à intégrer le Top Ten anglais de l’époque, il faudra attendre une quinzaine d’années pour que "Milk And Alcohol" soit repris par quelques bandes d’énergumènes pour des essais qui ne resteront pas dans les annales. "Take A Tip", un Rock'N'Roll du tandem Mayo/Brilleaux fera l’objet de plusieurs versions Live hautement explosives, contrairement à cette version studio dans laquelle les musiciens semblent tout en retenue. "It Wasn’t Me" ** nous renvoie vers un mid-tempo assez mou qui ne retient guère l’attention et encore moins l’oreille. Un titre plus proche de certains dandys de la Mersey que des docks de Canvay Island. L’instrumental "Greaseball" *** sert de long interlude dans lequel la guitare de Gypie Mayo endosse le premier rôle. Un titre loin d’être indispensable. Ce panel d’originaux se termine par le feu d’artifice "Sugar Shaker", un entraînant Pub Rock évoquant un inventif procédé, genre sucrière, capable de faire monter le degré d’alcool du houblon. On n’est pas Anglais ni Doctor pour rien !


Les reprises écrèment un répertoire varié avec quatre titres choisis avec soin. "Down At The Doctors", une petite pépite Bluesy du pianiste guitariste Mickey Jupp (ex Orioles) se retrouve ici transformée en Rock'N'Roll. On peut penser que le bon DR FEELGOOD rend là un hommage à un compatriote virtuose qui a toujours refusé d’être placé sous les projecteurs de la gloire, préférant jouer avec ses potes dans le circuit de pubs et des tavernes hollandaises. Si LITTLE BOB STORY reprenait le titre avec une certaine verve dans un Tribute à Lee Brilleaux, le groupe de Hard GREAT WHITE en offrira une version théâtrale proche de la bouffonnerie. Curieusement accréditée à Phil Baxter, "Let’s Have A Party" est bien la compo de Jessie Mae Robinson enregistrée pour la première fois par PRESLEY sous le titre "Party". Elle sera reprise à moult occasions, notamment par Wanda Jackson, mais l’interprétation de Dr. FEELGOOD se démarque par son tempo hyper-lent, somme toute pas très éloigné de certains classiques du Swamp. Enfin, Richard Gotteher n’oublie pas de nous refourguer "Night Time", titre des Strangeloves édité par Bang Records en 65, le moyen au passage de toucher quelques royalties, il n’y a pas de mal à se faire du bien. Et autant dire que pour le coup, ce bon Richard a eu le nez creux, FEELGOOD nous assène ici une reprise d’enfer peut être supérieure aux futurs covers de George THOROGOOD et du J. GEILS BAND. Un morceau qui donne irrémédiablement envie d’aller se jeter une petite pinte derrière la cravate dans un Pub enfumé.

Si les quatre reprises proposent de captivantes relectures, pleines de peps et d’énergie, on retiendra en priorité les cinq pistes de la face A, alors que trois titres de la face B viennent ternir ce moment de bonheur, faisant du même coup baisser la note du disque. A noter qu’on retrouve sept des dix titres dans l’album Live As It Happens, dans des interprétations nettement plus chaudes. Si la face A pouvait prétendre à un 5, la face B fait descendre la note.

* Titre adapté par Claude FRANCOIS sous l’intitulé "Ma petite amie est de retour".
** Titre homonyme à celui de Chuck BERRY.
*** Titre homonyme à celui de Jack Scott.

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- Lee Brilleaux (chant, harmonica)
- Gypie Mayo (guitare, chœurs)
- John B. Sparks (basse, chœurs)
- Big Figure (batterie)


1. Down At The Doctors
2. Every Kind Of Vice
3. Things Get Better
4. Milk And Alcohol
5. Night Time
6. Let's Have A Party
7. Take A Tip
8. It Wasn't Me
9. Greaseball
10. Sugar Shaker



             



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