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MASADA - Gimel (1994)
Par LE BARON le 3 Novembre 2020          Consultée 985 fois

Quel risque court un groupe qui effectue des débuts fracassants ? Celui de décevoir. A commencer directement dans la stratosphère, on peut en effet rapidement perdre de l’altitude, voire partir en torche et s’écraser lamentablement au sol. On accueille donc le troisième album de MASADA avec plaisir, mais également une petite appréhension : le groupe va-t-il égaler ce qu’il a entamé avec Alef et Beit ?

La réponse est évidente, et immédiate : oui, Gimel atteint les mêmes sommets, et avec une aisance confondante. Dès les premières notes de "Ziphim", on retrouve ce qui reste la marque de fabrique du quartet, cette incroyable puissance technique, cette formidable énergie également répartie entre quatre tempéraments de feu, aussi virtuoses les uns que les autres, et surtout aussi l’aise avec les frottements et les tensions qu’avec les mélodies toutes simples, pourvu qu’elles soient vibrantes.

Gimel est donc fidèle à ce qui constitue désormais la norme d’un album de MASADA : des thèmes Klezmer n’ayant l’air de rien dynamités par un quartet à la fois respectueux de la tradition et totalement iconoclaste dans son approche. Car John ZORN est avant tout soucieux de proposer une musique vivante, et en mouvement. Et l’idée que la musique Klezmer puisse être d’un autre temps l’effleure d’autant moins qu’il a lui-même déjà rendu un poignant hommage au passé dans Kristallnacht.
On retrouve donc une alternance de moments très free ou très contemporains ("Katzatz" ou "Lebaoth"), des ambiances joyeuses et débridées façon fanfare ("Hazor") ou des mélopées plus lentes, profondes et introspectives (premières versions d’"Abidan", de "Karaim" ou "Sheloshim", trois titres splendides que l’on retrouvera sur Bar Kokhba).
Et dans les trois cas, le groupe est d’une assurance insolente, faisant feu de tout bois, sans qu’aucune improvisation ne semble pouvoir le mettre en difficulté, y compris dans les moments les plus complexes durant lesquels on se demande bien comment il va pouvoir retomber sur ses pattes. Mais MASADA n’a pas que la morgue du félin, il en a aussi la souplesse, et même la grâce.

Gimel remplit donc parfaitement son office. Le fait qu’il soit en partie tiré de la séance du 20 février 1994, celle-là même dont les deux premiers albums sont issus n’est sans doute pas pour rien dans l’impression de continuité d’avec ses prédécesseurs qui s’en dégage. John ZORN a définitivement trouvé une formule magique avec ce quartet, et va l’utiliser encore longtemps.
Que dire d’autre ? Rien, si ce n’est peut-être que Gimel est la preuve qu’Alef et Beit n’étaient pas que deux coups de maître d’un nouveau groupe, mais bien le début d’une longue série ébouriffante de bout en bout.

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   LE BARON

 
  N/A



- John Zorn (saxophone alto)
- Dave Douglas (trompette)
- Greg Cohen (basse)
- Joey Baron (batterie)


- gimel
1. Ziphim
2. Abidan
3. Katzatz
4. Hazor
5. Netivot
6. Karaim
7. Hekhal
8. Sheloshim
9. Lebaoth
10. Tannaim



             



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