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ROCK PROG COSMIC  |  STUDIO

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1975 Fish Rising
1977 Motivation Radio
L
1978 Green

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2017 Düsseldorf
2023 La Forum 31-1-77
 

- Style : Caravan, The Soft Machine
- Membre : Khan
- Style + Membre : Gong

Steve HILLAGE - L (1977)
Par LE KINGBEE le 12 Janvier 2021          Consultée 1574 fois

Second disque solo de Steve HILLAGE, cette galette au titre squelettique marque une légère rupture avec le passé du guitariste. Si ce dernier s’est longtemps profilé dans une trame proche de GONG, à l’image de sa période KHAN ou tout simplement avec son premier disque "Fish Rising", l’Anglais passe cette fois-ci un cap. En parlant de cap, il serait plus juste de parler d’océan, Steve franchissant les mers pour aller enregistrer outre-Atlantique, à New-York, aux Bearsville Studios, son second opus. Admirateur de l’Américain Todd Rundgren, tant au niveau de la production que de ses innovations musicales, l’Anglais parvient grâce à Virgin à correspondre avec Rundgren. L’ancien membre de Nazz cumule une activité foisonnante entre ses productions, de multiples collaborations et le groupe Utopia. L’Anglais a beaucoup apprécié "Something Anything" et "A Wizard, A True Star" deux albums concept publiés sous le nom de Todd Rungren. Le Londonien a vu l’Américain sur scène et en garde un souvenir passionné.

Jusqu’à présent, HILLAGE composait seul, ou en collaboration avec certains équipiers, de nombreux titres, cela vaut pour la période antérieure à GONG mais aussi pour la postérieure. Certains titres étaient parfois élaborés en concert avant d’être enregistrés en studio des mois plus tard. Là, il se retrouve seul avec sa compagne, l’excellente Miquette Giraudy. Idem pour son environnement, le couple anglo-français se retrouve en terre inconnue avec des musiciens qu’ils ne connaissent que de noms dans le meilleur des cas. Afin de se familiariser avec les musiciens de Todd Rundgren (en fait tous les membres d’Utopia ⃰) auxquels vient s’ajouter le trompettiste Don Cherry, paternel de Neneh Cherry et ancien compagnon de route d’Ornette Coleman et Sonny Rollins, icône du Free Jazz, le couple s’adonne à de multiples répétitions au Secret Sound Studios, à Woodstock dans l’état de New-York. La mayonnaise prend rapidement en deux coups de fourchette, malgré l’improvisation de certains titres, tout le monde semble sur la même longueur d’onde.

L contient trois originaux composés par Miquette Giraudy et Steve HILLAGE auxquels se greffent trois reprises relativement inattendues.
Au rayon des originaux, "Hurdy Gurdy Glissando" s’ouvre sur le tintement de cloches tibétaines bientôt relayées par un synthé imitant le bruit du vent et d’une guitare au phrasé cosmique. Ce titre qui pourrait accompagner une séance de sophrologie, un message ayurvédique ou thailandais ou toute réflexologie parvient à fusionner Impro, Rock Prog et Cosmique et intègre dans son final quelques lignes mélodiques de la bande-son du film "Lawrence D’Arabie" élaborée par Maurice JARRE. "Electrick Gypsies" peine à démarrer. Après cinquante secondes de cor tibétain, variante du dungchen en plus petit, la guitare pose les jalons de ce qui aurait pu être un morceau fort si la troupe de Rundgren ne plongeait dans un maelstrom de Rock Prog trop dynamique et bruyant. Il s'agit à notre sens du titre le plus faible du disque. Dernière composition quasi instrumentale (HILLAGE ne chante qu’au bout de huit minutes), "Lunar Musick Suite", un long et étrange mélange de Rock Cosmique et de Fusion de 12 minutes, se perd en route et ne parvient jamais à restituer la magie ni la forme planante de "The Salmon Song". Pourtant, la guitare en fin de partie, qui ne peut que rappeler certains passages de "Fish Rising", et la trompette de Don Cherry en milieu de piste sont les meilleurs atouts du titre.

Au chapitre des reprises, si les trois titres nous paraissent d’un intérêt chronologiquement décroissant, il nous paraît utile de préciser qu’on a affaire aux trois meilleurs titres avec le fantastique "Hurdy Gurdy Glissando". Commençons, une fois n’est pas coutume, par le titre de fermeture: "It’s All Too Much", compo de George HARRISON figurant dans "Yellow Submarine", album des BEATLES que nombreux jugèrent anecdotique, retrouve ses marques de noblesse, preuve que les arrangements et l’orchestration demeurent capables de transformer une daube bien niaise en un plat pour fin gourmet. Le jeu de guitare, les arrangements de cuivres de Don Cherry, le nappage de synthétiseurs et de claviers confèrent au morceau une autre dimension. HILLAGE prend un virage à 180 degrés avec "Om Nama Shivaya", titre le plus court de l’album (210 secondes). Cette fois, le guitariste nous expédie dans un mantra hindou représentant de la doctrine du Shivaïsme, Shiva étant considéré comme l’Etre Suprême. Il n'est pas nécessaire d'être spécialiste de l’hindouisme et encore moins des mantras ni de l’aum pour être transporté par la transe de ce titre. Les harmonies vocales se dégustent comme une incantation spirituelle. Les synthétiseurs, les instruments tibétains et la guitare nous expédient ici dans une plongée au cœur d’une exaltation proche de la béatitude. Titre véritablement hypnotique "Om Nama Shivaya" se révèle une excellente trouvaille et un titre puissant. Nous ne sommes pas loin de l’univers du "Livre de la Jungle" et du passage où le serpent Kaa tente d’endormir Mowgli. Terminons par le dernier coup de semonce avec l’hallucinant "Hurdy Gurdy Man"⸋≠ qui ouvre les hostilités. On doit cette perle de Folk Psyché à l’excellent Donovan, l’Ecossais ayant composé le morceau alors qu’il étudiait la méditation transcendantale en Inde avec ses potes de Liverpool (The BEATLES) ; les plus jeunes et les amateurs de séries télé connaissent probablement la version originale, celle-ci figurant au générique de "Britannia" avec Kelly Reilly et le Danois Nikolaj Lie Kaas. Si cette pépite fut mitonnée à la sauce Soul par Eartha Kitt, perdant ainsi une grosse partie de son âme, les divers repreneurs du titre se cassèrent invariablement les dents. Seuls les excellents L.A. GUNS s’en tirent à bon compte avec une cover des plus tardives. Steve HILLAGE parvient à donner une autre dimension au titre. L’intro bordée de doux synthé évoquant de nébuleuses cornemuses nous envoie sur les rives d’un loch. Reposant sur une articulation de guitare et de claviers planants, la version s’avère moins âpre et moins rugueuse que celle de Donovan, malgré une fin de morceau mélangeant Fusion et un Prog complètement barré, à l’image des paroles. Souvenez-vous : "Thrown like a star in my vast sleep - I opened my eyes to take a peek - To find that I was by the sea - Gazing with tranquility - 'Twas then when the hurdy gurdy man… ".

Ce second disque de l’Anglais se démarque de ses anciennes productions au son beaucoup plus clair et limpide. L’arrivée de Todd Rundgren n’est certainement pas étrangère à ce constat. Si le disque comporte deux pièces faiblardes qui font contraste avec le reste de l’album, L n’en constitue pas moins l’une des œuvres de référence de la tendance Rock Prog Cosmic de cette seconde partie des seventies. Alors qu’ABBA faisait le plein dans le monde entier avec "Money, Money, Money" et que BONEY M s’emparait des dancefloors avec "Daddy Cool", Steve HILLAGE proposait un excellent intermède aux bestsellers de l’époque. Un cran inférieur à son prédécesseur, d’où une note inférieure.

Ce disque a fait l’objet de multiples pressages. 2007 proposait sous format CD une réédition remasterisée avec trois titres bonus enregistrés lors de cette même session aux Etats-Unis. La chronique provient de l’écoute du vinyle pressage français.

⃰ Il existe un groupe homonyme originaire de Californie ayant enregistré deux albums pour les labels Kent et Discreet avec à sa tête le guitariste Harry Bender.
⸋ Derrière ce titre, se cache un joueur de vielle à roue.
≠ Le titre de Donovan figure aussi au générique de plusieurs films hollywoodiens: "Sleepers", Dumb And Dumber", "Zodiac" et "American Animals", pour ne citer que les principaux.

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   LE KINGBEE

 
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- Steve Hillage (chant, guitare, synthétiseur, shehnai)
- Miquette Giraudy (chant, synthétiseur, sistre)
- Kasim Sulton (basse)
- John Wilcox (batterie)
- Roger Powell (claviers, piano, synthétiseur)
- Sonja Malkine (vielle à roue)
- Don Cherry (trompette, cor tibétain, cloches tibétaines, tambu)


1. Hurdy Gurdy Man
2. Hurdy Gurdy Glissando
3. Electrick Gypsies
4. Om Nama Shivaya
5. Lunar Musick Suite
6. It's All Too Much



             



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