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NON - God & Beast (1997)
Par CORNELIUS le 31 Juillet 2021          Consultée 553 fois

NDLR: Boyd Rice soutient des thèses inspirées du darwinisme social et du fascisme, qui en font un artiste controversé, voire persona non grata, dont nous préférons vous informer ici. L'équipe s'est trouvée bien divisée sur le sujet. Provocation ou véritable activisme politique, l'ambigüité fait partie intégrante de son oeuvre. Ce n'est que par intérêt encyclopédique que l'artiste a donc fait l'objet de cette chronique, non pour essayer de trancher sur la question.

Voilà, selon l’avis non pas général mais de ceux pour qui indus rime forcément avec agression sonore, le disque caractéristique au possible de NON. En théorie, ce God And Beast a non seulement tout pour plaire, mais surtout tout pour conquérir un monde en complète hébétude festive. Il faut dire que nous sommes ici en présence d’un véritable manifeste social-darwiniste. Boyd RICE ne s’en est jamais caché, bien au contraire : les valeurs démocratiques ne sont des "valeurs" que pour la masse, c'est-à-dire pour les esclaves. Seul doit subsister l’empreinte des "forts", des véritables créateurs qui n’ont cure des faibles et des débiles. On sent sur cette sulfureuse galette l’influence revendiquée de l’ouvrage "Might is Right" d’un certain Ragnar Redbeard, c'est-à-dire, selon la persistante rumeur, de Jack London.

Cela dit, le disque déçoit quelque peu. Pour être plus exact, il déçoit surtout et exclusivement celles et ceux qui seront comblés deux ans plus tard, c'est-à-dire qui s’attendaient à un digne successeur du très granuleux Blood And Flame, ou de l’étouffant In The Shadow Of The Sword. Ici, tout est d’une propreté qui a de quoi surprendre l’auditeur plus habitué au souffle originel et autres grésillements d’enceintes propre à une musique dont le nom même est une négation. Mais que l’on se rassure, cette offrande aux dieux belliqueux et volontiers dévastateurs se tient plutôt bien et surtout, très droitement. Du début à la toute fin. Et dés le début, d’ailleurs, nous sommes pris dans une spirale de violence avec la progressive et envahissante superposition de grognements d’abord, puis de hurlements. Le fondu enchaîné entre le titre éponyme et "Between Venus And Mars" vaut la peine d’être entendu, au moins une fois dans une vie.

"The Law" marque les esprits, même ceux parmi les moins enclins au genre. Une rythmique froide et implacable sur laquelle l’unique représentant de NON chante, ou plutôt parle le vrai langage d’une époque noyée sous le non-dit. "Only the law / Of master and slave / Only the law / Of blood and flame". Avec la bienvenue présence de la sensuelle Rose Mc Dowall, qui fait correspondre le terme "law" avec un "la la la" enfantin et tout à fait hypnotique. "Total War"…Inutile de danser autour du pot, c’est LE titre que la part soi-disant honteuse en l’l’homme mais bien réelle en somme attend avec impatience. Historiquement parlant, une nouvelle version, plus puissante et surtout encore plus martiale du classique de 1992, lui-même basé sur le célèbre et fou furieux discours de Goebbels au Sportpalast, le 18 févier 1943.

"Do you want, total war ?" hurle Boyd RICE. Et là est en effet toute la question : voulez-vous la guerre totale ? Et la réponse, évidemment affirmative, semble délivrée par l’esprit du monde moderne, ce monde que Bernanos voyait comme une guerre perpétuelle contre la spiritualité de l’individu. Si tout le monde, dans son aliénante globalité, veut la guerre totale, c’est peut-être que tout le monde, j’entends par là tout ce qu’il y a de plus grouillant et grégaire dans le genre humain, veut en finir avec la vie ; du moins la vie consciente et donc, responsable. Un titre fort et qui, à défaut d’être transcendantal, produit toujours son effet glacial, inhumain et ma foi assez jouissif.

Mon titre favori se cache, littéralement, à la fin du disque : la fameuse "piste cachée" est, à proprement parler, géniale. A vrai dire, c’est exactement sous cette forme shamanique et apocalyptique que j’aimerais entendre le Père Boyd RICE – toujours. Trop propre, c'est-à-dire trop bien produit, et, suivant l’humeur, trop monocorde dans sa violence, ce God And Beast est cependant si pleinement, si exagérément fasciste qu’il est difficile de ne pas l’aimer un peu, voire un peu plus qu’un peu.

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   CORNELIUS

 
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- Boyd Rice (chant, programmation)
- Douglas P. (chant, carillons)
- Rose Mc Dowall (chant)
- Dave Simmons (synthés)


1. God & Beast
2. Between Venus & Mars
3. Millstones
4. The Coming Forth
5. The Law
6. Lucifer, The Morning Star
7. Out Out Out
8. Phoenix
9. Total War



             



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