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NON - Receive The Flame (1999)
Par CORNELIUS le 5 Août 2021          Consultée 666 fois

NDLR: Boyd Rice soutient des thèses inspirées du darwinisme social et du fascisme, qui en font un artiste controversé, voire persona non grata, dont nous préférons vous informer ici. L'équipe s'est trouvée bien divisée sur le sujet. Provocation ou véritable activisme politique, l'ambigüité fait partie intégrante de son oeuvre. Ce n'est que par intérêt encyclopédique que l'artiste a donc fait l'objet de cette chronique, non pour essayer de trancher sur la question.

Mon premier NON. Acheté il y’a 21 ans et des poussières d’étoiles mortes dans une grande surface entièrement consacrée au consumérisme musical, quelque part au centre de la sinueuse Amsterdam. « C’est là le seul disque d’indus que j’emporterai au sein de mon sarcophage à destination de Sirius » me disais-je après la fameuse première écoute dans de caverneuses conditions. Acheté avec l’excitation quelque peu niaise mais belle du jeune homme en quête d’Absolu (et aussi, il faut bien l’admettre, guidé par la réputation très sale et scandaleuse qui collait et collera toujours à la peau du Maître des lieux), je réécoute encore aujourd’hui, et avec un étonnement qui n’a pas si mal vieilli, ce disque, ce totem.

Le titre est d’ailleurs très bien choisi puisque c’est sur cette brûlante galette, enfin, que Boyd RICE accède à la grâce, pardon, la Grâce. Délaissant à la fois le son trop propre et transparent ainsi que le spoken word fascisant du précédent album, ce NON là ne renonce pas pour autant à une digne production et encore moins à une atmosphère générale proche de la transe extatique du plus fanatique des guerriers.

On entre ici comme dans un rite d’initiation avec "Alpha" et son maelström de sons vagissants comme les sirènes de l’Apocalypse. S’ensuit le tétanisant "Spectre" basé sur un sample de l’absolu classique des RONETTES ("Be My Baby", pour ne pas le nommer) qui se retrouve progressivement envahi par la très bienvenue roto-guitare du bon vieux Père Boyd.

"Solitude", ou le moment de quiétude officielle. Cet espèce d’interlude new-age et fort appréciable précède le très intense et réussi "Monism" Ce titre proche de la perfection bruitiste justifie l’acquisition immédiate de l’album. Tout le meilleur de NON est condensé dans cette piste qui pue le rite sacrificiel et l’osmose originelle. Après les solennels et très chargés (en basse notamment) "Medeci Mass" et "Sangraal", nous retrouvons, avec "Omega", l’Apocalypse initial dans toute sa chaotique splendeur – la boucle est bouclée.

Objectivement, il n’y a rien à retirer ni à rajouter sur ce parfait monolithe. Il incarne, sans paroles superflues ni drones interminables, l’état d’esprit même de la fin des temps, donc de l’éternel recommencement. Dans le mince livret, on peut lire cette phrase, ce fragment du très Ancien Héraclite : « Ce monde, le même pour tous, ni dieu ni homme ne l’a fait, mais il était toujours, il est et il sera, feu toujours vivant, s’allumant en mesure et s’éteignant en mesure. »

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   CORNELIUS

 
  N/A



- Joel Haerling (cuivres)
- Alex Buder (violon électrique)
- Bob Febreche (orgue)
- Boyd Rice (accordéon, guitare, castagnettes, piano)


1. Alpha
2. Spectre
3. Everlasting Fire
4. Solitude
5. Monism
6. Medeci Mass
7. Sangraal
8. Omega



             



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