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- Style : TÊtes Raides

KARPATT - Angora (2016)
Par NESTOR le 28 Septembre 2021          Consultée 448 fois

Dans la catégorie des 'tueurs de bals', les KARPATT occupent une place de choix. Tous ceux qui ont eu la chance de les voir sur scène, que ce soit à l’Olympia ou bien chez Manu à Salbris, ont pris une grande vague de bonne humeur, de soleil et de rythmes endiablés.
Le groupe, qui a déjà près de vingt années d’existence sous sa forme actuelle, a évolué depuis ses débuts où il était catalogué Jazz Manouche, pour évoluer vers bien plus de variétés pour désormais proposer un mix bien plus riche.
Si on peut dire que le trio évolue principalement dans ce que l’on pourrait appeler la Chanson française, il s’autorise fréquemment des incursions dans la World music ou bien vers des horizons plus festifs.
Avec Angora, sort son septième album, le premier depuis cinq ans. Le titre de l’album ferait référence au café parisien dans lequel il a été conçu.
La première écoute permet de constater que le groupe bénéficie d’un excellent son, clair, dynamique, puissant, ce qui assure un réel confort d’écoute et nous donne la possibilité de profiter des paroles sans effort.

Le groupe sait se faire attendrissant avec l’émouvant "Péniche" sur lequel l’accompagnement musical se met en retrait, permettant à la voix de Fred Rollat de nous emporter doucement.
Mais KARPATT n’est jamais aussi bon que lorsqu’il sort son nez de clown ou bien qu’il nous entraine dans ses histoires, comme c'est le cas avec le superbe "Amours d’été" qui nous emmène dans un univers fait de souvenirs et de poésies, un très beau moment. Il en va de même avec "Cordes". Cette description des émotions et des évènements que peut vivre et ressentir un groupe de musique est assez touchante, surtout émanant d’un groupe ayant construit sa renommé sur les routes de France et du monde.
Un monde qui est l’honneur sur "Salvador" et "Pupuseria", des titres qui nous montrent que KARPATT est un groupe ouvert sur le monde, comme en attestent les nombreux pays, notamment en Amérique Latine, qu’il a visités.
Ces rythmes chaloupés et ces thématiques lointaines permettent au groupe de diversifier son propos de bien belle manière.
Si l’album traîne un léger sentiment de mélancolie générale, il n’en comporte pas moins des morceaux qui cherchent à nous dérider les zygomatiques. C’est ainsi le cas de "J’suis mort" et sa sensibilité orientale. Mais l’humour laisse de plus en plus de place à la tendresse et on a le sentiment que KARPATT poursuit sa mutation vers des albums plus 'sérieux' et matures, un peu à l’image des WRIGGLES avec Complètement red, ou bien d’OLDELAFF avec Goliath. Peut-être avec un peu plus de douceur et de nuance que ces derniers.

Alors, certes, certains titres sont un peu redondants, à l’image de "Pétales" qui ronronne gentiment malgré un texte sympathique. Ou bien "Moulinette" dans lequel le groupe introduit quelques légères sonorités électroniques, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, mais où l’on voit le groupe rapidement se contenter de faire de la pompe derrière les (très belles) paroles.
Le cas de "Un jeu" est un peu différent. Ce titre, que l’on trouve déjà dans leur album précédent avec une orchestration et un chant différents, comporte des paroles magnifiques qui transposent la logique du film La vie est belle de Roberto Benigni à la situation de migrants. Mais si cette nouvelle version apporte plus de solennité et d’émotion, notamment du fait du côté lancinant de son accompagnement musical, elle manque encore un peu de relief ou de sobriété pour permettre au textes d’être mis en valeur.
Par chance, ces titres dispensables, ou insuffisamment travaillés, sont rares. Malgré tout, une augmentation de la fréquence des sorties d’albums plus resserrés, car comportant moins de titres, serait une bonne idée afin d’éviter ce léger sentiment. A une époque où l’enregistrement d’un album ne représente plus le même défi technique qu’il y a vingt ans, cela me semble pouvoir être une bonne option pour KARPATT.
Mais au final, KARPATT nous pond là un album émouvant et envoûtant, en confirmant tout le bien que l’on peut penser de cet excellent groupe de scène. Angora est une nouvelle occasion de s’émerveiller devant cette aptitude du groupe à nous proposer des 'chansons miroir' dans lesquelles on se reconnaît parfois et revit certains passages de notre quotidien ou de nos souvenirs. Le tout avec une simplicité déroutante.
Et croyez-moi, s’ils passent près de chez vous, n’hésitez pas une seule seconde à vous payer une superbe soirée en leur compagnie, que vous connaissiez ou non leur répertoire.

3.5/5

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   NESTOR

 
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- Hervé Jegousso (basse, contrebasse)
- Gaëtan Lerat (guitare)
- Fred Rollat (chant, guitare)


1. Salvador
2. J’suis Mort
3. Amours D’été
4. Partage
5. Chez Toi
6. Péniche
7. Encombrants
8. Pupuséria
9. Ecarteleur
10. Pétales
11. Moulinette
12. Cordes
13. Un Jeu



             



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