Dans d’beaux draps est le troisième album des KARPATT, il fait suite à un premier disque très prometteur, A l’ombre du Ficus et un second, Dans le caillou qui peinait un peu à amener le groupe à un niveau supérieur. Si ce troisième essai ne diffère par énormément de son prédécesseur, et propose toujours ce mélange de Chansons fançaises, de sonorités Sud Américaines et de Jazz manouche, il possède toutefois un petit supplément d’âme, un surplus de fumet qui le rend plus savoureux que ce dernier. Cela est peut-être dû à une diction qui est mieux restituée et qui permet de mieux s’imprégner des textes de Fred Rollat. Et également à un album un tantinet moins touffu et donc comporte donc moins de titres dispensables.
Alors soit, on ne trouve toujours pas totalement cette folie et cette fougue qui animent leurs concerts, mais la plupart des morceaux ici présents conjuguent avec bonheur tendresse, joie de vivre et humour.
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Ainsi, "Sous la fenêtre" est un titre plein de tendresse, malgré quelques petites pirouettes un peu crues dans le contexte. Un mélange paradoxal qui évoque la manière de faire de Pierre PERRET. Une tendresse que l’on retrouve également sur le très émouvant "Les canards en plastique" qui joue également avec une large palette de sentiments, mélangeant allègrement le tragique avec la tendresse et la compassion. Parmi les autres réussites de cet album on peut citer "Le fil" avec la « chanteuse occasionnelle » (comme elle se décrit) Julie LEVIGNE qui apporte une fraicheur et une douceur très heureuse. "Lino", et son final tropical, fait également partie des bons moments. Enrichit par un accordéon, le titre nous fait voyager tout au long d’une histoire comme le groupe en a le secret. Et on passe allègrement d’ambiance qui n’auraient pas dépareillées sur le premier album de la MANO NEGRA, à des rythmes tropicaux.

"Les vieilles", "Militant", "Fan de maman" (une reprise tiré de l’album La tournée des ardoises de YAN ET LES ABEILLES auquel Fred Rollat participât) ou le futur classique "Histoire de famille" nous régalent également de leur jolis textes, et de leurs belles parties de guitare. Alors soit, tout n’est pas fantastique et quelques morceaux peinent à nous convaincre totalement. C’est par exemple le cas de "Melissande" qui possède des accents du RENAUD de la fin des années 70 (c’est aussi un peu le cas de "La Shampouineuse"). Mais sur ce "Melissande", au texte un peu pataud, on ne retrouve pas la finesse d’écriture de ce dernier. En de rares occasions, le groupe se montre un peu confus et tourne en rond comme cela peut-être le cas avec "Le chat de l'aiguille", un titre sans grand intérêt.
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Mais ces morceaux dispensables restent mineurs et nous restons plutôt sur une impression positive.
Ce d’autant plus que l’album s’achève de la plus belle manière qui soit avec deux titres interprétés en live : "La mouche" et "Dans la rue du jardin des Héspérides", enregistrés à la Bourse du Travail de Lyon en janvier 2005. On y retrouve un peu de la fougue et la passion qui animent le groupe lors de tous ses concerts.
Une bon moyen de nous rappeler que KARPATT n’est jamais aussi bon que sur scène et que c’est un groupe qu’il faut absolument découvrir dans ces conditions.