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- Style : TÊtes Raides

KARPATT - Sur Le Quai (2011)
Par NESTOR le 28 Juillet 2022          Consultée 711 fois

Toujours en trio, les KARPATT continuent de nous réjouir avec leur Rock multiforme qui puise son inspiration dans le folklore de la zone mondiale. Ce, avec ce Sur le quai de très belle facture qui ne fait toutefois que préfigurer l’incontournable Valparaiso qui sortira en 2019. On retrouve déjà la qualité d’écriture et d’interprétation, ainsi que la richesse des arrangements et des couleurs musicales, qui caractérisent le groupe et lui permettrons d’accoucher de Valparaiso. Les principales différences entre ces deux albums résident dune part dans la maturité et l’extrême richesse de ce dernier, et d’autre part dans la plus grande diversité de Sur le quai.

Dès le début, cela s’illustre avec "On a" dans lequel les KARPATT nous emmènent vers des sonorités arabisantes, alors que "J’adore ça" et son banjo évoque plus un folk américain. Et cela préfigure l’orientation artistique de ce Sur le quai qui semble miser sur la variété et la diversité, en s’éloignant du style Jazz manouche de leurs débuts. Cela s’illustre avec "Ingliche song" grâce auquel le groupe fait une petit incursion en milieu Rock. On pourrait considérer que les paroles de ce titre sont un peu faciles au regard du niveau habituel auquel KARPATT nous a habitué dans ce domaine, mais les arrangements apportent une variété et une fraicheur très heureuse qui permettent au morceau de trouver sa place au sein de cet album. Le plus insaisissable "En force" conjugue les racines Jazz manouche du groupe avec une contrebasse qui lorgne parfois vers le Rockabilly. "Le Monsieur du canal" et son ambiance poétique se démarque fortement du plus festif et entrainant "Tout va bien".

Clairement il n’y a pas lieu de s’ennuyer dans ce disque protéiforme au sein duquel la qualité est très souvent au rendez-vous. Ce d’autant plus que le groupe nous régale toujours de ses histoires, qui sont alternativement amusantes, émouvantes, énergisantes, mais avec quasiment tout le temps une qualité d’écriture remarquable. On sent qu’au-delà d’un talent indéniable, KARPATT travaille ses textes, tout autant que ses mélodies et ses arrangements. Et là aussi la diversité est de mise puisque les textes de quatre chansons sont l’œuvre d’autres artistes. C’est ainsi le cas de "Chien loup" dont les paroles sont de Christian Olivier des TETES RAIDES, de "Le Monsieur du canal" de Nicolas Jules, et de "Les mains douces" et "L’étiquette" pour lesquelles feu Jehan Jonas doit être crédité. Une diversité peut-être moins heureuse qu’au niveau musical. En effet, si ces participations extérieures dotent l’album d’une sensibilité poétique qui n’est pas forcément au cœur de l’ADN de KARPATT elles ne possèdent pas (à l’exception de "L’étiquette") le côté réaliste et humoristique qui est un peu la marque de fabrique du groupe.

Et c’est un des petits défauts de Sur le quai. Il en va de même de la sobriété de la guitare de Gaétan Lerat qui ne donne pas ici, encore la pleine mesure de son talent sur ce disque. Comme s’il bridait encore la folie et la dextérité dont il sait faire preuve en concert. A cela on peut ajouter que quelques (rares) chansons peinent un peu à dépasser le statut de sympathiques comme cela peut-être le cas de "Fakirs" ou de "Le Cyclope"). Mais avec des pépites de la trempe de "Un jeu", un magnifique texte qui brode autour de La vie est belle, le film de Roberto Benigni, du lourd et original "Chien loup" a l’efficacité redoutable, du plus « traditionnel » pour eux, "On a", ou bien du poétique "Les mains douces" le groupe a largement de quoi nous mettre à genoux.

Au final Sur le quai est un très bon album de chansons françaises qui allie avec finesse qualité et diversité, et dont les petits défauts sourdent principalement du fait de la comparaison avec son auguste descendant, Valparaiso. Ah oui, au fait, le titre de l’album trouverait son origine dans la résidence que le groupe a réalisé en 2010 au sein de la DSN (Dieppe Scène Nationale) qui se situe… quai Bérigny, à Dieppe, et durant laquelle ils ont peaufiné cet album

Dernier point : l’album contient trois titres cachés qui suivent "En force". Le premier, qui pourrait s’appeler "J’ai un faible pour les filles légères", donne dans la parodie de chant militaire avec sa rythmique martiale, son chant scandé et ses « droites gauches » cadencés qui se transforment en ornements musicaux. Les deux suivants sont justement une sorte d’exercice de style basé sur ces onomatopées. Au regard de l’aspect décalé de cette triplette par rapport au reste de l’album, il n’est pas étonnant qu’elle ne soit présente que sous forme de morceaux cachés.

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   NESTOR

 
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- Fred Rollat (chant, guitare)
- Hervé Jegousso (contrebasse, basse)
- Gaétan Lerat (guitares, banjo)
- Regis Gizavo (accordéon)
- Remy Sciuto (saxophone)
- Sylvain Gontard (trompette)
- Fred Cavalin (batterie)


1. L'étiquette
2. On A
3. J'adore ça
4. Le Monsieur Du Canal
5. Le Cyclope
6. Les Mains Douces
7. Tout Va Bien
8. Un Jeu
9. Fakirs
10. Chien Loup
11. Palais Royal
12. Ingliche Song
13. La Danse
14. En Force (+ Morceaux Cachés)



             



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