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PURE PRAIRIE LEAGUE - Something In The Night (1981)
Par LE KINGBEE le 20 Mars 2022          Consultée 1090 fois

Depuis deux ans, PURE PRAIRIE LEAGUE subit de nombreux bouleversements, la RCA ayant décidé d’arrêter les frais et mis fin à leur contrat après la sortie de Can’t Hold Back, album au titre prédestiné pourraient railler les mauvaises langues. Des changements de line-up importants ont vu le jour, Vince Gill ayant pris les rênes de l’attelage. L’autre gros changement consiste dans l’arrivée d’un nouveau label via Casablanca qui, comble de malheur pour nos cowboys, ne va pas tarder à boire le bouillon pour cause de faillite.

Placé sous la houlette de Rob Fraboni, producteur sur le point de commettre quelques petits cartons auprès de Bonnie RAITT et Jennifer Warnes, PURE PRAIRIE LEAGUE met le cap en Californie à Malibu pour enregistrer en janvier 1981, aux studios Shangri-La, son second opus pour Casablanca. De la formation d’origine, ne restent plus que le batteur Billy Hinds et le bassiste Michael Reilly, soit la section rythmique en place depuis six ans, tous les autres ont été virés ou ont pris leurs jambes à leur cou pour se tirer d’un mauvais pas.
A l’écoute de ce disque, on peut se demander par quelle opération du Saint Esprit Vince Gill et ses potes ont été embauchés par Casablanca, label spécialisé dans le Hard versus KISS et le Disco (Donna SUMMER, VILLAGE PEOPLE, Lipps Inc). Au risque de se répéter, si le groupe parvenait à tirer son épingle du jeu lors de concerts pendant lesquels un public enthousiaste succombait à un Country Rock se démarquant du Hillbilly d’antan et du Nashville Sound, assommé aussi par les godets de bière, les shots de sky et les cigarettes qui font rire, il n’a jamais réédité ses performances en studio.

Non content de tenir le micro et la guitare, Vince Gill demeure le seul pourvoyeur du groupe en matière d’écriture avec cinq compos, soit la moitié du disque. Le groupe a fait appel au triumvirat Dan Greer*/ Steve Woodard / Jeff Wilson. Si les deux premiers se sont produits au sein Feather, ils n’ont jamais fracassé les charts américains.

D’entrée de jeu, P.P.L. parvient à retenir l’attention quelques secondes avec "Don't Keep Me Hangin'", un Country Rock musclé au riff simple comme un bonjour et à la sonorité qui se veut un véritable condensé du son Country FM eighties. On croirait entendre du mauvais 38 Special ou du DOC HOLLIDAY. "Something In The Night" avec une guitare plus nerveuse et une basse un peu plus ronde parvient à nous sortir de notre assoupissement, d’autant plus que le morceau ne s’éternise pas. Avec "Do You Love Me Truly, Julie", un bon petit Rock N Roll à la sauce péquenot, on se dit que le groupe prend enfin sa vitesse de croisière, c’est simple mais sympatoche, une bonne clôture de face A. Contrairement à ce que pourrait indiquer son titre, "Feel The Fire" ne parvient pas à faire jaillir la moindre étincelle et reste à ranger dans le tiroir des mid-tempi bien barbants.

Histoire de changer de rythmes, P.P.L. nous délivre quelques balades toutes aussi inoffensives que soporifiques : "Love Me Again", "Hold On To Our Hearts" avec un passage de sax dont on se demande ce qu’il vient faire là. Le songwriter nashvillien Rafe VanHoy leur refourgue "You’re Mine Tonight", une balade lascive avec passage de sax, le genre de morceau destiné à clôturer en douceur une soirée dans un Honky Tonk ou autre bouge du genre Road House. Rien de faramineux mais le titre s’écoute sans qu’on ait envie de sortir son six coups pour défourailler sur un miroir ou une fenêtre. On sera moins clément avec "Still Right Here In My Heart", un maelström de Country Slow FM à la limite du parodique, sauf que nos cowboys semblent sérieux comme un pape et s’y croire pour de vrai. En guise de fermeture, le groupe nous assène "Tell Me One More Time", une longue balade sentimentale piano/voix parsemée de deux soli ultra-brefs de saxophone. Cela fait au moins trois minutes que le plus farouche des cowboys a dû pousser un roupillon, bourré par l’ennui et cette ambiance eighties bien plombante.

Au rayon des réussites, "I Wanna Know Your Name", un excellent Southern Rock qui évoque un mélange entre DIRE STRAITS et Ry COODER, devrait remporter le plus gros des suffrages.

Au moment de faire les comptes, seules trois pistes parviennent à retenir l’attention, ou du moins à nous maintenir éveillés, cela fait trop peu pour récolter une bonne note. D’ailleurs, Luke, le fidèle cowboy mascotte, semble s’emmerder comme pas un, adossé à l’angle d’un mur en train de se rouler une clope. Un disque dont le seul véritable intérêt consiste à savoir ce que vient faire l’espèce de marmotte aux pieds de Luke, le vieux cowboy issu d’un dessin de Norman Rockwell. Un disque qui échappe de peu au 1 et au bonnet d’âne.


*Il s’agit là du batteur et non de son homonyme afro-américain ayant composé pour Goldwax, Sounds Of Memphis.

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   LE KINGBEE

 
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- Vince Gill (chant, guitare)
- Jeff Wilson (guitare, chant)
- Michael Reilly (basse, chant)
- Billy Hinds (batterie)
- Ricky Fataar (percussions)
- Federico Spumani (percussions)
- Michael Connor (claviers)
- Nicky Hopkins (piano 3)
- Dick Sims (orgue 5)
- David Sanborn (saxophone 3-6-10)
- Mickey Raphael (harmonica 4)
- Christine Arnold (chœurs)
- Janis Gill (chœurs)
- Renee Geyer (chœurs 5)
- Johnny Lee Schell (choeurs 5)


1. Don't Keep Me Hangin'
2. Love Me Again
3. Hold On To Our Hearts
4. Something In The Night
5. Do You Love Me Truly, Julie
6. You're Mine Tonight
7. Still Right Here In My Heart
8. I Wanna Know Your Name
9. Feel The Fire
10. Tell Me One More Time



             



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