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COUNTRY ROCK  |  STUDIO

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PURE PRAIRIE LEAGUE - If The Shoe Fits (1976)
Par LE KINGBEE le 5 Mars 2022          Consultée 660 fois

Durant l’été 75, la RCA réexpédie derechef PURE PRAIRIE LEAGUE en studio. Il faut que la firme rentre dans ses frais, le groupe n’ayant pas confirmé le succès du single "Amie", l’album précédent "Two Lane Highway" a lui aussi fait chou blanc dans les charts, alors que George Powell et John Call sont parvenus à décrocher un nouveau contrat par miracle.

Le groupe est convié à trois sessions enregistrées au Record Plant de Sausalito, là où les EAGLES enregistreront "Hotel California" et FLEETWOOD MAC "Rumours", ainsi qu’à Hollywood au Capitol Studios sur Sunset Boulevard. Si la formation se produit entre 250 et 300 fois par an, le succès en studio a bien du mal à lui tendre les bras. La RCA décide de placer PPL sous la houlette du producteur John Boyland, déjà présent dans l’opus précédent, un gars qui a brièvement tourné dans le giron d’Odetta, des Dillards, du duo Brewer & Shipley. En fait Boyland s’est fait un nom en produisant la bande son du film "Goodbye Colombus" avec Ali MacGraw et en collaborant avec Linda Ronstadt, celle-ci sortant notre producteur de l’anonymat.

La pochette provient cette fois de John Thompson, un designer qui ne s’est pas cassé le bonichon, utilisant comme il se doit la mascotte Sad Luke, création originale de Norman Rockwell. Thompson auteur de pochettes qu’on qualifiera de banales œuvrera ensuite au sein de Père Ubu. Ce coup-ci, le vieux et sympathique cowboy semble investir dans une belle paire de bottes, mais derrière le regard mi usé mi goguenard c’est irrémédiablement vers le trou de sa superbe chaussette rouge que notre regard se porte. Une pochette qui s’inscrit pleinement dans la trame des précédentes, le titre du disque semblant signifier que Sad Luke vient de trouver chaussure à son pied.

Comme souvent avec PPL, on est convié à un répertoire personnel, le groupe propose neuf titres de son cru. Seul "That’ll Be The Day" énorme standard de Buddy HOLLY, curieusement placé en ouverture échappe aux plumes du band. Cet excellent Rockin’ lance le disque sur de bons rails, même s’il ne vaut pas l’original. Mais il faut convenir que la version relègue bien loin celles de Pat BOONE, des EVERLY BROTHERS, de Skeeter Davis et même de Françoise HARDY. Au niveau des originaux, Larry Goshorn et George Powell demeurent les principaux pourvoyeurs du groupe. Les balades prennent une place prépondérante : "I Can Only Think Of You" * avec son enveloppe de steel lorgne sur certains tempos proches du Folk Psy. Avec son intro de guitares électro acoustiques "Sun Shone Lightly" rappelle la douceur de POCO. "Aren’t You Mine" s’inscrit pleinement dans le domaine de la balade Country Rock, Powell poussant quelques vocalises inspirées par le registre Opera Rock. Autre balade typique du Country Rock mid seventies avec "You Are So Near To Me" avec pour seul changement quelques coup de mandoline et la présence des autres membres dans des rôles de choristes. Dernière balade avec en guise fermeture "Goin’ Home" ****cette fois la mélodie pus simple, l’assemblage des différents instruments et une orientation plus Country Folk Pop parviennent à nous sortir de la sieste dans laquelle on était en train de plonger.

"Long Cold Winter" ** s’annonce comme un Country Rock classique dans lequel le groupe incorpore un soupçon de Folk Hillbilly et une pincée de Psy tandis que les trois guitares tentent de délivrer une mélodie qui n’accroche pas vraiment, la faute pour nos oreilles d’européens à une steel guitar trop présente. Changement de cap avec "Lucille Crawfield", un mid tempo dans lequel les claviers prennent le pas sur les guitares, tandis que Powell propose un texte plus poétique sur la thématique d’une rencontre amoureuse. Un titre que le groupe (enfin ce qu’il en reste) joue toujours sur scène. Le groupe durcit enfin le ton avec "Gimme Another Chance", un Country Rock de Larry Goshorn dans lequel vient s’emboiter brièvement une petite section cuivre contribuant ainsi à apporter un peu plus de peps. Un titre à mi-chemin entre STONES et COMMANDER CODY. Autre retournement de situation avec "Out On The Street" ***, titre plein de paradoxe nous plongeant dans deux domaines éloignés celui du Jazz et du Hillbilly, un essai peu concluant qui ne parvient jamais à atteindre l’alchimie du Western Swing d’antan.

Sorti dans les bacs en janvier 76, cet album malgré son titre ne trouvera pas chaussure à son pied auprès du public européen. Hormis le titre d’ouverture sympathique clin au Sieur Holly et la ballade de fermeture il n’y a ici pas grand-chose à se mettre sous la dent, à moins d’être un fan inconditionnel de Country Rock 70’s.

Cette chronique provient du pressage français prêté par Phil « Stetson » G., grand fan du groupe.


*Titre homonyme à celui de Gwen McCrae.
**Titre homonyme à celui de Cinderella, groupe de Tom Keifer.
***Titre homonyme à ceux de Bruce Springsteen, The Who et UFO.
****Titre homonyme à ceux de Fats Domino, The Osmonds, The Rolling Stones et Toto.

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- Larry Goshorn (guitare)
- George Powell (guitare, chant)
- John David Call (steel, dobro, banjo, mandoline)
- Mike Reilly (basse)
- Billy Hinds (batterie)
- Michael Connor (claviers)


1. That'll Be The Day
2. I Can Only Think Of You
3. Sun Shone Lightly
4. Long Cold Winter
5. Lucille Crawfield
6. Gimme Another Chance
7. Aren't You Mine
8. You Are So Near To Me
9. Out On The Street
10. Goin' Home



             



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