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PURE PRAIRIE LEAGUE - Pure Prairie League (1972)
Par LE KINGBEE le 2 Septembre 2019          Consultée 1260 fois

Originaire de l’Ohio, cette formation a fait les beaux jours du circuit des collèges et des universités dès le milieu des sixties. Tous anciens étudiants, les différents membres s’étaient produits sous bon nombre de bannières (The Sacred Turnips, The Vikings, la Swiss Navy et The Omars) avant de se regrouper en 1970 à l’instigation du guitariste Craig Lee Fuller.
Le steel guitariste John David Call suggère le nom de PURE PRAIRIE LEAGUE, non d’une ligue féminine de vertu figurant dans le film « Les Conquérants», un western de Michael Curtiz avec la paire Errol Flynn / Olivia de Havilland.

Après avoir tourné pendant un an dans le giron des facs américaines, le groupe est repéré par le producteur Roger Abramson qui les place à l’affiche de nombreux concerts, ce qui permet au groupe de décrocher un contrat de deux albums avec la RCA.
Enregistré à New York en mai 1971 lors d’une unique session, « Pure Prairie League » se fait d’abord remarquer par la pochette de Norman Rockwell. On y voit un vieux cowboy écoutant un 78 tours sur un appareil à pavillon, l’ancêtre de nos platines disques. Ce vieux cowboy rêveur et probablement nostalgique prendra le nom de Sad Luke et la mascotte deviendra le sixième membre de la formation. Curieux destin pour une illustration de Rockwell, grand illustrateur narratif, dont le personnage avait fait ses débuts en 1927 dans les pages du quotidien Saturday Evening Post, journal dans lequel Rockwell dessinera pendant plus de quarante ans.

Publié en mars 1972, ce premier disque éponyme bénéficie d’une tournée nationale. Produit par Bon Ringe (futur manager de Lou REED et Ian Hunter) ce disque vaut essentiellement par sa pochette qui intrigue de nombreux amateurs de Country. Avec cet étrange et vieux cowboy, le disque devient vite l’un des chouchous des radios universitaires, alors que le gouvernement s’empêtre toujours dans le conflit vietnamien. Le guitariste et principal compositeur du groupe Craig Fuller refusera de partir combattre. Objecteur de conscience, il laissera tomber la guitare quelques temps pour bosser dans un hôpital.

Presque cinquante ans après sa sortie, cette première galette pose les jalons du Country Rock du début seventies. A l’instar de Gram PARSONS, des BYRDS, de POCO, de BUFFALO SPRINGFIELD ou des EAGLES, pour ne citer que les plus connus, Pure Prairie League est d’abord une histoire de copains jouant ensemble sans plan de carrière et combinant une Country traditionnelle à une mouvance plus progressive à base de steel guitare et de Rock, pour une musique plus attrayante que le Hillbilly des fifties.

Si le disque ne révolutionne pas les charts et interpelle plus par sa pochette que par son contenu, les prestations scéniques du groupe étonnent les amateurs de Country, surpris par ces cheveux de plus en plus longs et des tenues vestimentaires qui n’ont plus rien à voir avec celles des cowboys chantants ni avec les porteurs de costumes Nudie.

Idem pour les textes, Craig Fuller, principal pourvoyeur du groupe avec la moitié des titres, s’inspire de son époque comme Gram PARSONS quelques années avant, tout en respectant les codes de la Country, registre typiquement américain. Mais ce ne sont pas la tradition, le conservatisme voire l’intégrisme qui auront raison du groupe mais des changements incessants de personnels qui auront lieu dès la fin de cet album. Néanmoins, le groupe se produit toujours aujourd’hui avec parfois certains de ses membres fondateurs. Pas mal pour une histoire de copains !

« Tears », l’un des morceaux les plus rythmé ouvre les débats sur une bonne note. « Take It Before You Go » peut faire penser à une mixture de Neil YOUNG et de POCO avec une steel guitare qui se fait plus présente. « You’re Between Me » se dévoile sous un tempo plus lent et nous semble trop long en durée. Même impression avec « Woman », une compo d’Adam Taylor et future reprise de Mick Ronson, n’accroche guère plus l’oreille.
La face B débute avec un instrumental à la guitare acoustique de 82 secondes loin d’être indispensable. Le groupe enchaine avec « Country Song », un pur Country Rock avec steel guitare et guitare électro acoustique pour un titre dépassant largement les 7 minutes, des minutes bien longues pour un titre qui n’arrive encore pas à accrocher l’oreille faute d’une mélodie solide. Si le tempo est encore moins rapide avec « Harmony Song », un parfait prototype de ballade Country Rock, cette fois les inflexions parviennent à retenir l’auditeur, même si le titre s’éternise quelque peu. Un morceau entre Neil YOUNG, les BYRDS et New Riders Of The Purple Sage. Le disque s’achève sur « It’s All On Me », une composition pleurnicharde de George Powell qui prend enfin un peu de hauteur après une première moitié pénible et geignarde.

Vous l’aurez compris à la lecture de ces modestes lignes, ce premier disque vaut d’avantage par sa pochette que par son contenu. Sur les huit titres de l’album, seuls trois retiennent aujourd’hui l’attention. Ne sous-estimons cependant pas Pure Prairie League, davantage groupe de scène que de studio, car la formation s’inspirant des schémas de la Country traditionnelle revue et corrigée dans une sauce plus moderne, allait défendre pendant de longues années la dynamique du Country Rock avec une sincérité et une authenticité rarement comprises en Europe. La présence de John David Call à la pedal steel donne ici parfois l’impression d’entendre du sous POCO. Malgré toute la sympathie que peut inspirer Luke, pauvre et nostalgique cowboy, ce premier opus pourrait mériter un bon 3,5 si j’étais moi-même un bon petit péquenaud, mais vu mes origines terriblement parisiennes il ne récoltera qu’un maigre 2. Un disque largement surestimé par certains amateurs de Country.

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   LE KINGBEE

 
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- Craig Lee Fuller (chant, guitare)
- George Powell (chant, guitare)
- John David Call (pedal steel guitare)
- Jim Lanham (basse, chœurs)
- Jim Caughlan (batterie)


1. Tears
2. Take It Before You Go
3. You're Between Me
4. Woman
5. Doc's Tune
6. Country Song
7. Harmony Song
8. It's All On Me



             



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