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PURE PRAIRIE LEAGUE - Two Lane Highway (1975)
Par LE KINGBEE le 22 Janvier 2020          Consultée 851 fois

Nous sommes en 1974, les membres de PURE PRAIRIE LEAGUE vont connaitre des fortunes diverses. Alors que la RCA avait hésité à publier Bustin’ Out, le groupe connait un regain d’intérêt sur les scènes Country du pays. La réalité est tout autre pour la RCA, la firme en a sa claque de cette bande de péquenots qui ne vend que peu de disques. La firme décide de revoir leur contrat et ne garde que les guitaristes George Powell et John Call, tout en proposant une nouvelle embauche au batteur Billy Hinds. Exit donc Fuller, passé brièvement par la case prison et intérêt général pour cause d’objecteur de conscience, ainsi que James Rolleston et James Brisco partis eux sous d’autres cieux. Le batteur Billy Hinds conseille aussitôt deux de ses potes : l’organiste Michael Connor (ex Lee Riders) déjà présent sur le précédent disque et qui joue parfois avec le groupe en concert et le bassiste Mike Reilly (celui là jouera avec presque tout le gratin d’Elvin BISHOP à Gregg ALLMAN, en passant par The BAND). Le groupe voit également l’arrivée du guitariste Larry Goshorn. Ancien guitariste de Sacred Mushroom, Goshorn ne vient pas les mains vides et apporte six nouvelles chansons dont une coécrite avec Reilly.

RCA envoie cette joyeuse troupe en décembre dans trois studios différents ; un à Hollywood, un autre à Los Angeles et enfin un 3ème à Nashville. Pourquoi faire simple quand on peut compliquer les choses ? A vrai dire, ces différents changements de studios ne sont pas dus à un choix artistique ou sonore, mais tout simplement à la participation d’invités célèbres, et c’est donc au groupe que revient le plaisir de se déplacer. Le label place le groupe entre les mains du producteur John Boylan, ce dernier s’est fait connaitre en composant, il vient de produire une galette du folkeux Russ Giguere et quatre disques de Linda Ronstadt. C’est lui qui a l’idée de la collaboration de quelques guests. Sad Luke, la mascotte inspirée de dessins de Norman Rockwell, tient encore le haut du pavé sur ce troisième disque. Le vieux cowboy est assis au bord d’une autoroute et attend qu’une âme charitable le prenne en stop. Faut-il y voir là un changement d’évolution, l’homme au chapeau troquant son cheval contre un véhicule ?

"Two Lane Highway" lance les hostilités tout en donnant son nom au disque. Enfin quand on vous parle d’hostilités, il s’agit plutôt de Country Rock dans la lignée du NITTY GRITTY DIRT BAND ou du James Gang. Si Powell officie toujours à la guitare, c’est bien Larry Goshorn qui endosse là le rôle de leader avec un phrasé légèrement plus énergique et d’obédience californienne. Changement de cap avec "Kentucky Moonshine" un Country Jazz avec clarinette bien barbant. On reconnait ici le phrasé si identifiable de Chet ATKINS, venu probablement toucher quelques billets verts pour sa collaboration. La formation nous délivre ici des ballades à la sauce californienne : "Runner", "Memories" (rajouté au disque au dernier moment et issu d’une session unique de 18 décembre), "Sister’s Keeper" avec ses coulées de steel et de violon. Sur la même lignée "Just Can’t Believe It" s’annonce mou du genou, mais permet d’entendre la voix d’Emmylou HARRIS, future reine du Country Rock.

"Harvest" vient légèrement booster l’ensemble avec un titre se situant entre Southern Rock et Country Rock. "Kansas City Southern" demeure à peu près sur le même registre, la basse plus groovy apporte un peu plus de liant "Give Us A Rise" est le parfait prototype du Country Rock midtempo du milieu des années 70, le groupe navigant entre sonorité du passé et tendances plus modernes. Malgré un excès de steel guitar, "I’ll Change Your Flat Tire, Merle", une compo de Nick Gravenites, nous donne envie de taper du pied et pourquoi pas d’aller danser la quadrille. Une version plus éclairée et entraînante que celle de Big Brother And The Holding Company, premier groupe de Janis JOPLIN. Pour un peu on croirait entendre la bande de COMMANDER CODY ou d’Asleep At The Wheel. Impression quasi similaire avec "Pickin’ To Beat The Devil", une quadrille annonciatrice des square dances dans laquelle les musiciens impriment un rythme effréné charrié par la mandoline de Don Felder (futur EAGLES), le banjo de John David Call et le fiddle du vétéran Johnny Gimble, ancien membre des TEXAS PLAYBOYS de Bob Wills.

Si cette troisième galette avec ce drôle d’auto-stoppeur n’est pas la plus réputée du groupe, elle demeure celle qui pour l’instant a le mieux vieilli. A noter que les arrangements et l’orchestration sont dus à Jimmie Haskell, un compositeur arrangeur chef d’orchestre fourre-tout qu’on retrouve aussi bien au génériques de nombreux nanars des années 60/70 que d’artistes aussi variés que CHIGAGO (les arrangements de "If You Leave Me Now" c’est lui), Ricky NELSON, BB KING ou The MOODY BLUES.

Un disque de Country Rock du milieu seventies qui ne fait pas trop de sortie de route. Note réelle 2,5

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   LE KINGBEE

 
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- Larry Goshorn (guitare)
- George Powell (guitare)
- Chet Atkins (guitare 2)
- John David Call (steel, banjo, dobro)
- Don Felder (mandoline)
- Mike Reilly (chant, basse)
- Emmylou Harris (chant 8)
- Michael Connor (claviers)
- Billy Hinds (batterie)
- Johnny Gimble (fiddle)
- John Rotella (clarinette 2)
- Vincent De Rosa (cor d'harmonie 2)


1. Two Lane Highway
2. Kentucky Moonshine
3. Runner
4. Memories
5. Kansas City Southern
6. Harvest
7. Sister's Keeper
8. Just Can't Believe It
9. Give Us A Rise
10. I'll Change Your Flat Tire, Merle
11. Pickin' To Beat The Devil



             



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