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- Membre : The Who

Pete TOWNSHEND - The Iron Man - The Musical (1989)
Par MARCO STIVELL le 28 Mars 2022          Consultée 1035 fois

Déjà, en tant qu'amateur des WHO, la carrière solo des membres du groupe n'est pas communément un domaine attractif ou dont on va parler des heures, poster des commentaires en masse. Seulement et en plus de cela, il y a des albums que l'on adore détester, tels The Iron Man – the Musical par Pete TOWNSHEND, publié en 1989. Que l'ancien guitariste des WHO écrive une 'comédie musicale' n'a rien de très étonnant pour lui qui est à l'origine du courant opéra-rock dès le milieu des années 60, et qui, après une suite d'albums plus communs entre 1975 et 1985, y compris en solo, retrouve peu à peu le chemin des concepts en musique depuis White City: a Novel tout en cherchant à se renouveler.

La grande différence, c'est que non seulement cette fois il se base sur un écrit existant, une histoire qui n'est pas de lui, mais qu'en plus, il fait venir d'autres chanteurs et pas forcément des jeunes premiers en voie de succès. The Iron Man (1968) de l'écrivain Ted Hughes d'abord connu au Royaume-Uni pour ses poésies, est une nouvelle de science-fiction jeunesse. Un homme de fer géant, venu de nulle part, dévore les machines agricoles pour se sustenter. Pris au piège par les paysans du coin, il est enterré vivant pendant une année. Quand il parvient à sortir, ses relations avec les hommes de chair s'améliorent, il se lie même d'amitié avec un jeune garçon, Hogarth. Puis, de l'autre côté de la terre, en Australie, débarque un dragon de l'espace qui serait né de la folie destructrice des hommes et qui dévore ces derniers. L'homme de fer va soutenir ses amis et aller le combattre dans un duel de résistance au feu du soleil. Il gagne, le dragon respecte l'idée de ne plus manger les hommes, et sur la terre entière, ceux-ci deviennent tous pacifiques. Une suite de cette histoire en 1993 met en scène une femme de fer avec des préoccupations écologiques cette fois.

Rien de surprenant à ce que ce type d'histoire ait marqué Pete TOWNSHEND avec les années, même si son écriture pour Tommy (1969) par exemple était autrement fantastique, accordée avec les éléments psychédéliques de son époque, et la compréhension d'une œuvre comme The Iron Man - the Musical se teinte de naturel. En revanche, rien ne laissait prévoir une invitation pour d'autres artistes de participer à l'oeuvre, venus d'outre-Atlantique pour certains, et lesquels ! Tandis que TOWNSHEND lui-même campe le personnage du jeune Hogarth, narrateur de l'histoire en musique, c'est John Lee HOOKER, le grand bluesman inclassable, qui est pensé en homme de fer géant, et le rôle du 'méchant' dragon, dans la seconde partie, est échu à l'illustre Nina SIMONE ! Pour le reste, Roger Daltrey et John Entwistle, les deux autres WHO, interviennent sur deux titres. Chyna et la chanteuse montante de jazz anglaise Nicola Emmanuelle complète le tableau féminin pour cette version studio de l'œuvre.

S'il est facile de détester ce disque, ce n'est pas pour la qualité des intervenants (y compris les rares musiciens récurrents comme Simon Phillips, génial batteur de Mike OLDFIELD, et le bassiste Chucho Merchan déjà croisé sur White City: a Novel), mais pour le principe. L'idée d'un concept-album/comédie musicale en 1989, un ensemble de chansons réputé bien médiocre, doté d'un son très en vogue et une production 'maison' plate au possible. On pourrait également citer, au début de l'album, quelques entrées en matière contestables à l'image de ce très court "Man Machines" qui est une transition simple chantée par Simon Townshend, le fils de son père et dont la voix se fait proche.

Les WHO remplissent dignement leur rôle pour ce qui (on ne le sait pas encore) demeure le dernier effort original du groupe, même si la basse d'Entwistle est un peu noyée dans le mix de "Fire" reprise du groupe rock psychédélique d'Arthur BROWN, moment explosif à la production métallique ; du très bon kitsch pas ridicule et idéal pour illustrer le combat final. "Dig", qui accompagne le moment où l'homme de fer s'échappe de la fosse où on l'avait enterré, est un pop-rock plus aérien et tout à fait convaincant : les WHO l'interprètent sur la tournée de réunion en 1989 et on trouve déjà ici quelques cuivres discrets pour agrémenter.

Dans la même lignée, une bonne part des chansons ancrées par l'histoire dans un esprit rural, prennent une tournure folk-rock hippie mais de la fin des années 80. Les guitares acoustiques en picking de TOWNSHEND se mêlent aux synthés-cuivres ou aux nappes célestes, les choeurs apportent souvent une certaine magie gospel comme sur "A Fool Says", "A Friend is a Friend", "I Won't Run Anymore" ainsi que "All Shall Be Well" (repris en conclusion du disque, sur la fin de "New Life"), tous agréables à divers degrés. Le principal intéressé, versant parfois directement et de plus belle dans le registre enfantin qui n'a jamais totalement quitté son timbre de voix (et pour mieux faire vivre l'histoire), y partage le micro avec des chanteuses de qualité.

C'est pourtant bien Nina SIMONE qui se distingue sur "Fast Food" et au prix de quelques tournures rap ou vaudou et effets 'robotiques', en incarnant le dragon mangeur d'hommes, sur un blues ample sexy et ponctué de bons crescendos. Dans un registre autrement grave, John Lee HOOKER n'est pas en reste, campant l'homme de fer avec beaucoup de classe sur "Over the Top" et "I Eat Heavy Metal", titres plus ou moins réussis mais gardant toujours des surprises dans leurs développements, des arrangements soignés notamment au niveau des choeurs. Le final, "New Life", révèle une pop typiquement 80's chantée par Nicola EMMANUELLE (superbe prestation) et ponctuée d'un solo de sax avant que TOWNSHEND ne s'en mêle, y compris pour un de ses rares solos de guitare fort joli d'ailleurs ! À défaut de faire date, The Iron Man est une curiosté et vaut d'être redécouvert.

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   MARCO STIVELL

 
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- Chyna, Nina Simone (chant)
- Nicola Emmanuelle, Deborah Conway (chant)
- John Lee Hooker, Roger Daltrey (chant)
- Simon Townshend (chant)
- Chucho Merchan, John Entwistle (basse)
- Simon Phillips, Charlie Morgan (batterie)
- Pete Townshend (chant, guitares, claviers, programmations)
- Pat Halling (cordes)
- John 'rabbit' Bundrick (piano)
- Patrick Clahar (saxophone)
- John Barclay, Pete Beachill (cuivres)
- Derek Green, Earnestine Pearce (choeurs)
- Gina Foster, Janice Hoyte (choeurs)
- Julian Littman, Michael Nicholls (choeurs)
- Raymond Simpson, Ruby James (choeurs)
- Children Of Orleans School
- Children Of St. Stevens School


1. I Won't Run Anymore
2. Over The Top
3. Man Machines
4. Dig
5. A Friend Is A Friend
6. I Eat Heavy Metal
7. All Shall Be Well
8. Was There Life
9. Fast Food
10. A Fool Says
11. Fire
12. New Life – Reprise



             



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