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EPSYLON - Six (2022)
Par GEGERS le 6 Avril 2022          Consultée 1518 fois

Des trios ? Pas de problème. MOTÖRHEAD, les BEE GEES, ZZ TOP. Vous en voulez quatre ? Les BEATLES, BLACK SABBATH, KISS, ça vous va ? Cinq ? Vous êtes gourmand ! Allez, AC/DC, SCORPIONS, DEEP PURPLE. Et s’il vous en faut plus, allez donc sonner à la porte d’EPSYLON. Les Vendéens sont six. Six comme les cordes d’une guitare, les couleurs de l’arc-en-ciel, le nombre de pattes d’une mante religieuse. Et puis, la symbolique n’est ici pas anodine, puisque « Six » est, vous l’aurez compris, leur sixième album. Six albums que le groupe fait face aux vents contraires, à l’adversité et à ceux qui pensent que la scène rock celtique francophone est moribonde ou inexistante en dehors de ces 2/3 groupes clichés que l’on sort, parfois, à l’occasion de la Saint-Patrick. Non, il y a une véritable âme celte qui perdure à travers ces musiciens qui ont su ancrer leur musique dans l’époque actuelle tout en insufflant une touche traditionnelle qui lui apporte une richesse et une profondeur bienvenues. EPSYLON, c’est aussi une histoire de tradition orale. Alors que le savoir se propageait de bouche à oreille de druide, le bonheur se transmet du groupe vers ses auditeurs. 14 ans après sa création, et alors que sa musique l’a porté jusqu’au Kazakhstan, le sextet poursuit avec brio une route parfois sinueuse, souvent mal tracée, mais exempte de cul de sac. Après tout, ce qui compte, c’est le voyage.

Il faut surtout retenir avant tout qu’EPSYLON pratique une musique rock. Orientée guitares. Elles sont une fois encore au centre des débats, même si une place plus importante laissée aux claviers et au sons électroniques semble témoigner d’une envie d’ailleurs. Que les fidèles se rassurent : l’identité du groupe s’affine, et les sons nouveaux s’intègrent parfaitement, sans le dénaturer, le rock viscéral pratiqué par la formation. « Le Paradis sur Terre » qui ouvre l’album est un parfait témoignage de cette évolution : une note d’un piano atmosphérique, et puis c’est un mur de guitares. Le morceau est énergique, intense, son refrain est à la fois pertinent et percutant. La bombarde, audacieuse, renforce la richesse mélodique de ce titre qui, peut-être plus difficile d’accès que les morceaux d’ouverture des précédents albums (nous gardons un souvenir ému de la découverte de « D’un Monde à l’Autre » en 2016), finit néanmoins par rapidement par s’imposer comme une grande réussite artistique. Il y a ici 14 années de savoir-faire accumulé qui se ressentent dans la manière de construire le morceau, augmenter ou réduire les curseurs de puissance, pour créer au final une ambiance familière tout autant qu’unique. Le passage instrumental, en toute fin de morceau, est d’une saveur incommensurable.

Les ambiances savoureuses de ce premier titre se retrouvent sur plusieurs morceaux de l’album, qui suivent le même schéma, tant au niveau des tempi que de cette volonté d’alterner des couplets posés, assez pop dans l’idée, et des refrains plus mordants, qui créent un bel équilibre. « Les ombres », dont le refrain fonctionne à merveille, « Qu’on se le dise », morceau sur lequel les arrangements électro se font plus présents, laissant une place plus discrète à la bombarde et à l’accordéon, « J’irai chercher » et son gros riff impérial, sont autant de morceaux qui témoignent de cette évolution parfaitement maîtrisée du groupe. L’efficace « Norma », ode à Marylin Monroe introduit par un violon hypnotique, ou encore « Rêve Américain », qui voit le groupe de nouveau alterner entre un couplet posé et un refrain qui renverse la table, sont d’autres pièces résolument efficaces, même si nous déplorons sur ce dernier morceau une utilisation un peu trop visible d’un correcteur vocal (gênant sur le premier couplet uniquement), ce que fait bien vite oublier un accordéon virevoltant.
De ces douze morceaux, on retient surtout la force et la conviction d’EPSYLON qui, et c’est sa qualité première, soigne ses mélodies et ses refrains, ne laissant s’installer aucun temps faible. Aspirants compositeurs, écoutez-donc « Toi », aux ambiances poignantes, à la splendeur inventive, « Te dire adieu », portée par une superbe introduction à la guitare acoustique, ou encore le plus sombre « A qui manquerons-nous », pour prendre la mesure de ce qui fait un grand morceau. A ce jeu-là, EPSYLON ne déçoit pas.

Ils sont six talents, six convaincus qu’il existe en France une place pour un rock dont les ornementations traditionnelles renforcent l’impact et la puissance. Au même titre que ses trois précédents albums, « Six » voit EPSYLON créer des morceaux souvent entraînants, toujours travaillés jusqu’à la moindre note. Et si la progression s’entend, ici par la place plus importante laissée aux arrangements électro, le groupe a su conserver cet enthousiasme et cette candeur qui réaffirment une évidente authenticité. Vous aimez le rock, joué avec passion et originalité ? EPSYLON, en live et sur album, vous tend ses six paires de bras.

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- Nicolas Michon (chant, guitare)
- Christophe Pouvreau (accordéon diatonique, violon, choeurs antonin mart)
- Benjamin Goudédranche (bombarde, clarinette, choeurs)
- Roméo Loiseau (batterie)
- Emmanuel Senard (guitare, choeurs)


1. Le Paradis Sur Terre
2. Qu'on Se Le Dise
3. Norma
4. Toi
5. Les Ombres
6. Six
7. Rêve Américain
8. Sans Aucun état D'âme
9. Te Dire Adieu
10. Après La Pluie
11. J'irai Chercher
12. A Qui Manquerons-nous ?



             



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