Les résultats de Big Life n’ont pas été à la hauteur des précédentes livraisons du ranger de la nuit. Mais il faut continuer à croire en sa bonne étoile, pas d'autre choix pour notre quintette que de rentrer en studio pour relancer la machine avec un cinquième opus. Evidemment, l’ambiance n’est plus trop au beau fixe et le clavier Alan Fitzgerald quitte le groupe, fatigué d’entendre les guitares de bard et Jeff prendre le pas sur ses jolis synthés, signe distinctif du groupe s’il en est ! Il est aussitôt remplacé par le sessionman Jesse Bradman, pas inclus pour autant dans le groupe. Et nous voici donc avec entre les mains le cinquième opus de NIGHT RANGER.

Tout débute avec les espoirs fondés sur "I Did It For Love", chantée par le batteur Kelly Keagy, et totalement dans le pré-carré AOR du groupe. Mais le refrain me semble un brin mollasson pour s’imposer au sommet des charts et le résultat médiocre ne se fait pas attendre – 75ème - . Le titre composé par Russ BALLARD est aussi révélateur du fait que, pour la première fois, le groupe laisse à d’autres le soin de faire mouche. Et c’est rarement une bonne idée ! On note la présence de l’actrice Morgan Fairchild dans la vidéo - mais si, les quincas, souvenez-vous de "Dallas" allons ! "Reason To Be", en single numéro deux, va pointer loin sur le billboard mainstream, pourtant la bête a plutôt belle allure, avec de jolis riffs et des soli percutants, comme à l’accoutumée, j’ai envie de dire. "Don’t Start Thinking" n’est que moyenne et reste hors des charts, un camouflet pour le groupe !

Je positionne deux titres légèrement au-dessus des autres : l’éponyme et efficace "Man In Motion" défonce bien son monde en embrayant de manière autoritaire le disque. Les soli des gratteux y sont superbes et Jack tient la baraque avec la maestria qu’on lui connaît. Voilà un titre bien fendard ! La débauche vocale de "Halfway To The Sun" me séduit pas mal : le morceau est bien direct, le chant de Jack Blades drive l’ensemble avec force, les choeurs et backing sont superbes et, bien sûr, les soli déchirent ! Et puis allez, les jolis arpèges, le riff, jusqu’au soli de "Love Shot Me Down" évoquent VAN HALEN, pas une mauvaise référence pour un titre sympathique.

On peut cependant reprocher un brin de mollesse à "Restless Kind", mais c’est le principe de fonctionnement de NIGHT RANGER, des choeurs aériens et des mélodies axées sur les claviers avec de jolies guitares. "Right On You" tape d’ailleurs bien dans le style propre au groupe, riff et claviers en pointe. Alors que "Kiss Me Where It Hurts" pêche un peu par simplisme, on est presque sur des terres de Hair Metal. J’aime la rythmique de guitare sur "Woman In Love", mais le titre ne se signale pas par son originalité, bien au contraire. Enfin, Michael BOLTON a participé à la compo "Here She Comes Again", qui sonne du coup très pop. Taillée pour les charts, on se demande pourquoi elle n’est pas sortie en single. Pas transcendante, cela dit hein !

Halàlà, on ne s’est pas relevé pour autant, et ce cinquième opus manque un peu de niaque et de force. Il conviendra certainement aux fans du groupe, mais il n’en demeure pas moins que l’effet de surprise est désormais loin derrière nous. Deux titres sympatoches ne peuvent créer une quelconque émulation autour d’un album, surtout pour un groupe qui est en train de perdre son momentum ! Et devinez quoi ? NIGHT RANGER va splitter, tous partant dans des directions différentes, le temps de se remettre d’aplomb. C’est donc la fin de la première carrière du groupe. Je vais être un peu sévère en ne mettant qu’un 2 à ce 2,5 mais, à l’exception des guitares, l’ensemble est terne !