Boum et huit ans de plus ! Des grands groupes de l’histoire, BOSTON possède l’une des plus petites discographies, surtout si l’on considère que le groupe existe toujours ! Une gageure, un cas unique dans les annales. Le temps passant, les difficultés s’amoncellent dans les rapports entre Tom et Brad Delp qui finit par prendre ses jambes à son coup et rejoint le groupe de l’ex-BOSTON Barry Goudreau. Mais la vie n’est pas simple et Brad revient. Sauf que Tom Scholz a déjà recruté un nouveau chanteur en la personne de Fran Cosmo. Tous les deux vont faire la tournée qui s’ensuivra. Bref, voyons plutôt cette jolie pochette où le vaisseau amiral Bostonien semble atterrir dans la difficulté sur une nouvelle planète.

"I need Your Love" est le single majeur de l’opus, AOR classique, une production au top du top, des synthés et des guitares qui s’entrecroisent avec talent, un chant qui ne change guère malgré le changement majeur au micro. Le refrain se laisse bien faire et prend sa place parmi les standards du groupe, tout en atteignant une médiocre 51ème place au billboard, le dernier single en date du groupe à aller aussi haut. On jouxte la variété sur "What’s Your Name" qui pêche franchement par mollesse. "Magdalene" est la reprise du groupe HYBRID ICE. Etonnant que Tom ait souhaité la faire, d’autant qu’elle ne me semble pas apporter grand-chose à la consistance de cet album. On repart vers de l’AOR passe-partout avec "We Can Make It". "Livin For You" est un mid-slow très classique dans sa conception, avec une jolie montée en puissance sur le bridge qui précède le solo.

Nous sommes en revanche bien surpris par la teneur de "Surrender To Me" qui semble bien plus proche dans l’idée d’un titre de JUDAS PRIEST – bon c’est l’époque Turbo certes mais tout de même ! - que d’un émule de JOURNEY. Seul le refrain chasse sur les terres AOR habituelles du groupe. Le son de Tom Scholz jouxte ceux de KK Downing et Glen Tipton en tout cas, je suis formel ! Et la qualité est au rendez-vous ! Il faut aussi constater que Tom n’a pas écrit cette petite merveille tout seul, il s’est adjoint les services de David Sykes – qui tient le 4 cordes - et Bobby Laquidara sur le coup !

Nous avons ensuite droit à un/plusieurs titre(s) conceptuel(s){fi]. Nous débutons avec le petit instrumental à la guitare "Walkin At Night", dont le son se rapproche beaucoup de Brian MAY, deux minutes plutôt démonstratives du pourtant discret Tom Scholz, ne vous attendez pas à du shred, cela dit. "Walk On" débute ensuite sur les chapeaux de roue dans le style Hard’n’roll que BOSTON aime pratiquer. Le sujet en est une des marottes de Scholz : la défense des droits des animaux et la dénonciation de la violence. Le gars a fondé des dizaines d’ONG et autres associations avec ses millions et dépense ses sous de manière fort humaine, il faut le dire. "Get Organ-ized" est le lieu de débauche des claviers et d’une guitare bien volubile, puis nous reprenons "Walk On" où on l’avait laissé, sans que l’émotion soit plus vive que cela !

Walk On s’écoule tout de même à plus de un million d’exemplaire aux US, caracolant à la 9ème place du billboard des albums. Ce n’est donc pas du tout un naufrage, même si les chiffres ne peuvent s’aligner sur ceux des albums précédents. Mais le doute n’est pas possible, la qualité est à nouveau sur la pente descendante pour le combo de Nouvelle Angleterre : franchement, si on excepte "Surrender To Me", le reste juste écoutable ne brille pas par son originalité. Le medley "Walk On" lui-même ne donne pas vraiment envie de le réécouter. Je vais donc descendre la note à un deux certes un brin sévère mais dur d’accrocher le trois.