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Hannah ALDRIDGE - Gold Rush (2017)
Par GEGERS le 4 Avril 2023          Consultée 725 fois

Trois années se sont écoulées depuis Razor Wire, le premier et remarquable album de Hannah ALDRDIGE. Trois années durant lesquelles la chanteuse est passée du statut de gloire locale en Alabama et dans le Tennessee à celui d’étoile montante internationale. Des tournées en Europe, en Amérique, en Océanie, lui ont permis d’affirmer son répertoire et sa personnalité, et de se lancer confiante dans les travaux de création de sa deuxième réalisation.
Le visage long de la chanteuse, qui orne la pochette, possède un petit côté Modigliani, là où le premier album évoquait une pin-up des années 60. Il y a du changement, et pas seulement au niveau visuel. Gold Rush marque une évolution significative dans l’orientation musicale de l’artiste : Hannah propose une musique à la fois plus rock et plus introspective. Décrit par les termes 'Dark Americana', ou 'Southern Gothic', l’artiste propose sur ce deuxième album un rock agrémenté de sonorités rock et country, porté par une cohabitation inévitable entre ombre et lumière. Si la musique se fait parfois catchy, les textes se font pour leur part résolument sombre.

Enregistré à Nashville, Razor Wire est en effet un moyen, pour Hannah ALDRIDGE, d’exorciser ses démons. Chantant avec une puissance et une indépendance féroce, l’artiste évoque ses addictions, ses relations saccagées, les cicatrices d’une jeunesse instable et complexe. Un voile de pudeur semble néanmoins masquer les blessures les plus profondes et, très vite, fantasme et réalité se confondent. Jusqu’à quel point s’est-elle livrée, sans faux-semblants ? A chacun de se faire son idée.

Résolument rock, l’album est une petite pépite, rien de moins. Proposant des mélodies léchées et savoureuses, il ne tarde pas à déployer ses atouts, proposant en guise d’introduction "Aftermath", un rock énergique au refrain ravageur. Le travail des guitares électriques se fait ici particulièrement remarquable, mêlant virtuosité et subtilité. Si d’autres morceaux sont des tubes en puissance ("Burning Down Birmingham", "I Know too Much"), l’album se fait néanmoins plus complexe que ces pièces immédiates pourraient le laisser penser. Le blues lascif de "Dark Heated Woman", par exemple, fume encore à mesure qu’il s’impose comme le fils naturel de "I Put a Spell on You", repris en son temps par CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL qu’Hannah ALDRIDGE semble apprécier. Le morceau nous hante, nous séduit et nous intrigue, tout cela à la fois, s’imposant comme un des grands moments de l’album. Dans une veine similaire, "Lace", qui déploie ses ambiances country-folk gothique sur plus de 6 minutes, est un autre incontournable. La chanteuse se livre ici avec une sensualité revendiquée (I like my whiskey how I Like my men / Right on the tip of my tongue) et une force mélodique bouleversante. Le long solo final, qui succède à des envolées bluffantes de la chanteuse, prolonge trop peu le plaisir d’écouter ce titre exceptionnel.

Varié dans ses arrangements, Gold Rush cherche tantôt du côté de SPRINGSTEEN (le piano dansant de "Shouldn’t Hurt So Bad"), tantôt se fait plus intime et acoustique. Dans cette dernière catégorie, la beauté désespérée de "The Irony of Love" fait rapidement vibrer la corde sensible. Mais c’est bien le morceau "Gold Rush", donnant son nom à l’album, qui, placé à la fin, vient nous cueillir tant au niveau musical que narratif. De splendides arpèges traduisent l’anxiété de retourner dans la ville de sa jeunesse, d’affronter ses excès et ses erreurs. La musique, à l’avenant, alterne les silences et envolées vocales pour un résultat d’une beauté indescriptible. Un titre folk d’une saveur incroyable.

Plus direct et finalement peut-être plus 'accessible' que son prédécesseur (un titre comme le country-folk "Living on Lonely" témoigne de cette immédiateté), Gold Rush est une confirmation de l’immense talent d’Hannah ALDRIDGE. Plus foncièrement rock et électrique que son prédécesseur, il ne bénéficie pas du même charme naïf, mais apporte un approfondissement délectable de l’univers unique déployée par la jeune artiste.
Un album de grande qualité.

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- Hannah Aldridge (chant, guitare)
- Sean Savacool (basse)
- Garret Dean (batterie)
- Jordan Dean (claviers)
- Sadler Vaden (guitare)


1. Aftermath
2. Dark Hearted Woman
3. Burning Down Birmingham
4. The Irony Of Love
5. Shouldn't Hurst So Bad
6. No Heart Left Behind
7. Living On Lonely
8. I Know Too Much
9. Lace
10. Gold Rush



             



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