C’est une RIHANNA féline que l’on découvre en 2005 sur la pochette de son premier album, Music Of The Sun. Robyn Rihanna Fenty, notre jeune chanteuse barbadienne vient de signer un contrat pour 6 albums chez Def Jam Records alors le temps presse et il faut donc trouver quel univers mettra la chanteuse sous son meilleur jour et retiendra l’attention des foules. Pour cet album, on part sur l’exotisme des Caraïbes, le sable chaud et des beignets passés du jour d’avant…

"Pon De Replay" sera le premier hit de Riri, un single dancehall qui deviendra un énorme tube. Dans la même veine, on a aussi "Rush" une grosse production, des multiples effets sonores inutiles, beaucoup de bruit pour pas grand chose ou les vocaux ennuyeux et sans personnalité de "If It’s Lovin’ That You Want". On reste à l’ombre des palmiers pour "Here I Go Again", mignonne, molle et sans potentiel. Le vendeur de beignets est passé et c’est le moment de se goinfrer les pieds dans l’eau en écoutant des ballades sans intérêt comme "The Last Time", beaucoup trop longue ; "Music Of The Sun" ou "Willing To Wait" et son rnb plat comme la mer un jour sans vent. Même la chanteuse a perdu la boule à cause d’une grosse insolation et nous fout la ballade ultra lente "Now I Know", qui n’a rien à faire sur cet album… Heureusement, Riri sait nous faire rire sur "There’s A Thug In My Life", elle qui ne sait pas comment annoncer la nouvelle à sa mama.

Le soir tombe sur la Barbade, le moment parfait pour aller danser sur le rnb vieillot des années 2000 de "That La, La, La", une chanson qui se veut sexy mais dont le rendu est aussi amorphe qu’agaçant. Un verre de rhum de trop et on en viendrait presque à apprécier "Let Me", un titre où il se passe enfin quelque chose… mais c’est l’alcool qui parle car en vérité c’est vraiment too much. Franchement c’est un fouillis sans nom, rasant et qui ne va nulle part, à l’image de cette soirée vaguement tropicale et un peu trop arrosée, à en finir dans la confusion la plus totale. Par miracle, on pourra toujours comater notre gueule de bois et les beignets pas frais au réveil sur la reprise de "You Don’t Love Me (No, No, No)", la seule chanson qui répond enfin un peu au délire de l’album selon moi, avec sa production plus soft et groovy. En même temps c’est facile de reprendre le tube reggae de Dawn PENN, mais au moins c’est une bonne idée.

On voit bien que RIHANNA, tout juste 17 ans, n’en est qu’à ses débuts, surtout au niveau de ses capacités vocales pas assez travaillées, un songwriting tellement simpliste et cliché qu’il arrivera même à vendre une pétée de disques, le tout mêlé à un style dancehall rnb usé qui a sérieusement pris de l’âge. La beach vibe sans finesse oeuvrera quand même au niveau commercial, mais pour l’influence des Caraïbes, on cherche encore… Pour un début, c’en est un ! Prometteur ? Faut pas pousser. Même si on se doute bien que la carrière de la chanteuse n’est que dans les starting blocks, le manque d’innovation et de profondeur se fait ressentir, on se demanderait presque s’il y a bien une artiste derrière tout ça. Music Of The Sun est peut-être un album tentant, mais comme pour les beignets, mieux vaut passer son tour.