Et nous y revoilà encore une fois. RIHANNA, fidèle à son rythme stakhanoviste, sort inlassablement un nouvel album chaque année et la cuvée 2012 est intitulée Unapologetic.

Pourtant, cette fois-ci, c’est plus qu’enthousiasmé que je me lançais dans l’écoute de cet album. Non pas animé, comme on pourrait le croire, par une sombre passion masochiste mais par un morceau plus qu’encourageant, « Diamonds ». Certes, les paroles restent simplistes, mais quelle rythmique mid-tempo hypnotique ! Et ces arrangements épurés, cette emphase sur la voix et cette mélodie ! Les « Shine bright like a diamond » font même étrangement penser à la voix de SIA. Normal, puisque c’est bien la compositrice australienne qui est à l’origine du morceau.

Bon, même si RIHANNA n’a visiblement rien apporté d’elle-même dans son interprétation, cela ne peut qu’augurer un album bien plus agréable que Talk That Talk si SIA signe tous les morceaux. Quelle ne fut ma surprise lorsque je découvris qu’aucun autre morceau sur l’album n’était écrit par elle et, pire encore, que « Diamonds » constituait sans aucun doute le meilleur morceau de l’album. Non seulement cette chère « Riri » est incapable d’écrire la moindre mélodie, mais elle n’est apparemment pas non plus capable de bien s’entourer. Ni même de conserver une ligne directrice en termes de son pour cet album. C’est bien dommage, surtout quand on arrive à son 7ème album et qu’on est censé avoir accumulé un peu de bagage et avoir appris de ses erreurs.

Enfin, sa réputation lui aura tout de même permis de faire appel à quelques invités de marque, dont EMINEM pour un morceau appelé « Numb ». Mais, même le grand SLIM SHADY n’arrivera pas à sauver en exactement 30 secondes une chanson alourdie par quatre notes répétées ad nauseam. Quant à David GUETTA, il s’essaye à des expérimentations dubstep (il paraît que c’est la mode en ce moment) qui tombent à plat sur « Right Now ». Et que dire de la collaboration tant controversée avec Chris BROWN pour « Nobody’s Business » ? Outre le fait que RIHANNA semble avoir des tendances masochistes, que BROWN voudrait désespérément être Michael JACKSON sans en avoir le charisme, eh bien la chanson n’est pas dénuée d’un certain groove. Mais les paroles polémiques ne sont qu’à moitié assumées et le morceau fait presque tâche dans l’album.

Le reste est tout à fait incohérent : balayé entre mauvais dubstep (« Jump ») et hip-hop peu inspiré (« Phresh Out The Runway ») sur la première partie de l’album, l’auditeur est ensuite partagé entre ballades plutôt molles (« Get It Over With », « Stay ») et expérimentations loupées (« No Love Allowed » et son rythme reggae). Bref rien de transcendant, bien que le double morceau « Love Without Tragedy / Mother Mary » tire tout de même son épingle du jeu, de même que « Lost In Paradise » (« bass slap ! »).

En conclusion, Unapologetic est meilleur que Talk That Talk. Mais, à défaut d’un fil conducteur, d’une ligne rouge perceptible, l’album se perd dans une variété de sons et de styles trop hétérogènes pour capter durablement l’attention. Unapologetic ressemble plus à un patchwork incohérent, démonstrations isolées de producteurs et de compositeurs plus ou moins inspirés, qu’à une véritable œuvre réfléchie. À l’image de son album, RIHANNA manque cruellement de profondeur et d’une identité musicale qui lui soit propre.

En attendant, passons à autre chose.

Note réelle : 1.5/5