Bon, je suis certaine que vous commencez à comprendre, et à vous en douter… on croirait presque qu’un mythe barbadien dit qu’on fait une superstar en 3 albums. Et on dirait qu’ils n’ont pas complètement tort sur leur île des Caraïbes. Donc, c’est reparti pour une routine qui fonctionne : un disque par an, une Riri de plus en plus sexy et ça devrait le faire. J’oublie un truc ? Ah oui, la musique ! Et bien, figurez-vous que la miss semble quand même avoir pris quelques cours de chant (on ne sait pas exactement quand entre la sortie de ses deux derniers albums et sa tournée durant l’été 2006) et réussi enfin à mieux maîtriser sa voix et lui donner la puissance attendue d’une superstar.

Surtout que la chanteuse s’entoure, entre autre, de NE-YO et de TIMBALAND (le premier lui donnera justement des cours de chant tandis que le deuxième est au sommet de sa gloire et de sa réputation de hit-maker) pour la production de son troisième album Good Girl Gone Bad sorti en 2007. Allez, on croise les doigts pour que cette fois soit la bonne… Cet opus marque un tournant dans la carrière de la jeune chanteuse puisqu’elle délaisse définitivement son reggae-dancehall exotique et faiblard pour une pop-rnb bien lourde, contemporaine et méga-produite (en un mot : commerciale). Et oui, on peut dire que la sauce prend sans trop de difficulté pour Girls Gone Wild - pardon, je voulais dire Good Girl Gone Bad.

Même les plus réticents n’auront pas pu éviter le single et méga tube "Umbrella", qui était destiné à Britney SPEARS mais le label de la blonde n’en veut pas et c’est donc sur l’album de Riri que le titre se retrouve. Accompagnée de son mentor JAY-Z, la chanteuse donne l’un des refrains les plus célèbres des années 2000 sur une batterie prédominante et délivre l’une de ses meilleures performances vocales. Qu’on aime ou qu’on aime pas, l’album déborde de singles qui sont devenus de vrais classiques dans la carrière de Riri, comme "Don’t Stop The Music" et sa pop-dance qui frôlerait presque la techno, "Shut Up And Drive" où RIHANNA peut faire des métaphores de mécano en manque sur une guitare qui donne au titre un côté rebelle et s’accorde parfaitement à l’esprit du disque. Le duo "Hate That I Love You" avec le chanteur NE-YO est une ballade au rnb mélodieux qui est restée dans son jus.

Le titre "Push Up On Me" emmène Riri sur un terrain électro alors que "Say It" est groovy bien qu’un peu mou et que "Breakin’ Dishes" utilise des éléments inspirés du rock. Il y aussi bien sûr la trilogie de titres produits par TIMBALAND : l’appétissant "Sell Me Candy" où le beat pulsant du producteur prend le dessus sur la voix de RIHANNA, suivi du sexy "Lemme Get That" et son gros son (pensez fanfare hip-hop), puis de la ballade rnb "Rehab" sur laquelle on entend la chanteuse dans un registre vulnérable aux côtés de Justin TIMBERLAKE aux accompagnements.

Riri, qui commence depuis peu de temps à connaître un succès monstrueux, livre sa chanson la plus introspective sur "Question Existing", une track sinistre et brumeuse avant de conclure l’album par le titre pop-rnb un peu faible "Good Girl Gone Bad". La version Reloaded offre trois chansons supplémentaires : le gros hit dance "Disturbia", la ballade molle de chez molle "Take A Bow"… heureusement tout ça se termine sur le featuring funky-pop avec MAROON 5 "If I Never See Your Face Again", plutôt sympa. Bref, pour un 2,5 c’est un mix assez réglo de pop-rnb aux teintes dance, électro et rock qui sait naviguer entre gros tubes énergiques et commerciaux pour les clubs et les radios, et des ballades chargées d’émotions. Et oui, cette fois c’est bien la bonne, la chanteuse de 19 ans a réussi le pari de prendre sa place dans la pop grâce à la conjoncture de tous les éléments qu’on connait au genre. RIHANNA sex symbole ? La voilà.