Est-ce le succès modéré de Certified Lover Boy qui aurait donné l’idée au canadien DRAKE de revenir pendant l’été 2022 sur son septième album (surprise) Honestly, Nevermind avec un mélange de rap à un son plutôt house ? Ou peut-être qu’il était inspiré par la réussite de BEYONCE ou The WEEKND ? Dans tous les cas, la sauce ne prend pas… DRAKE reste un fuckboy avec un ego un tantinet démesuré et sur ce coup, même ses textes ne font pas le job malgré un changement de direction musicale dans l’air du temps.

Il faut bien que quelqu’un le dise une bonne fois pour toute : Drizzy a perdu le petit je-ne-sais-quoi de ses débuts et semble incapable de faire mieux que l’époque Nothing Was The Same et Views. Ok, Honestly, Nevermind a le mérite de tenter un truc différent pour le rappeur, mais c’est raté car il ne fournit aucun effort et nous donne le strict minimum : un album vague et pourri dans son exécution. Pire pour un album qui se veut house, c’est totalement mou du genou, à l’image des pistes "Falling Back", "Down Hill" ou "Tie That Binds", pour n'en citer que quelques unes. C’est comme si DRAKE était dans une soirée en tête à tête avec lui-même et c’est plutôt gênant comme sur "Texts Go Green", "A Keeper", "Overdrive", "Massive" et "Flight’s Booked". Oui, ça fait beaucoup et ne cherchez dans ce fuckboy ni créativité ni amélioration car il n’y en a tout simplement pas !

Si on avait un peu pitié, on pourrait dire que, par dieu sait quel miracle, le rappeur arrive peut-être encore à faire un ou deux hits, par exemple et en cherchant bien, "Sticky", clairement la piste la plus intéressante avec un rap et un beat assez cool (soyons sympas) ou "Liability" qui aurait sûrement mieux marché opérée par The WEEKND. Non, effectivement ce n’est pas très folichon et d’ailleurs on repart vite sur une nouvelle prouesse de notre fuckboy : réussir à faire deux chansons ex-aequo à la première place du pire titre : "Texts Go Green" et "Currents", des non-sens qui sentent bon le je-m’en-foutisme… un exploit en soi.

Comme toujours, DRAKE pense qu’il fait dans la profondeur avec ses textes mais le pauvre frise le ridicule (sur "Calling My Name" où sa voix n’a aucune portée et aucun intérêt : your pussy is calling my name, toutes les banalités post-rupture de "Down Hill", dans "Texts Go Green" : if i was in your shoes i would hate myself, ou encore you say i changed, i say that i millions sur "Sticky"). Comportement typique de fuckboy non ? C’est cringe, sans substance et incroyablement nul. On retrouvera un son clairement plus hiphop sur le single "Jimmy Cooks" en featuring avec 21 Savage, comme pour annoncer sans le dire la sortie de leur collaboration sur l’ensemble de l’album Her Loss sorti fin 2022.

C’est un fuckboy en puissance qu’on voit dans le clip de "Falling Back" où il se marie avec 23 nanas en une cérémonie (au moins Drizzy fait des économies), ou sur Instagram et dans la presse lorsqu’il s’affiche avec son gros collier orné des 42 diamants de fiançailles qu’il n’a jamais donnés, vraiment très chic ! Bref, sur le disque et dans la vie, c’est un carnage à l’auto-tune, comme un fuckboy par excellence : décevant et artificiel. D’ailleurs même DRAKE l’avoue dans son titre : Honestly, Nevermind.