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DRAKE - Take Care (2011)
Par ARCHANGEL le 9 Décembre 2023          Consultée 603 fois

Il le dit lui-même, Thank Me Later, le premier album studio de DRAKE, a été exécuté un peu à la va vite, alors le Canadien est d’autant plus fier d’avoir pris le temps de réaliser le deuxième, Take Care sorti en 2011, exactement comme il le souhaite et en collaborant avec une myriade d’artistes de la scène musicale.

Guidé par un piano tout en douceur, le disque s'ouvre sur "Over My Dead Body", un moment d’introspection pour le rappeur qui y fait un petit état des lieux (I think I killed everybody in the game last year/Man, fuck it, I was on though/And I thought I found the girl of my dreams at the strip club/Fuck it, I was wrong though) sur une production atmosphérique. "Headlines", aux percussions et synthé battant la cadence de manière énergique, voit DRAKE se concentrer sur des parties chantées, un élément distinctif de cet album.

Le single éponyme "Take Care" est bien évidemment l’un des points culminants de ce projet. Taillé pour les clubs, la ballade romantique place le rappeur face à sa dulcinée, RIHANNA, où les deux chanteurs se partagent les mélodies et leur amour pour la weed (It’s my birthday, I’ll get high if I want to/Can’t deny that I want you, but I’ll lie if I have to). Une autre ballade aussi emblématique et plus intéressante musicalement, "Marvins Room", montre DRAKE bourré, amer et plein de regrets dans un confessionnal au téléphone après une rupture sur un beat minimaliste (guitare et piano) créant une ambiance intimiste (Cups of the rosé/Bitches in my old phone/I should call one and just go home).

Sur le beat au clavier un poil répétitif mais impeccable de "Under Ground Kings", DRAKE explore son parcours et revendique encore son statut de figure montante dans le rap game (Rich off a mixtape, got rich off a mixtape) alors qu’il montre son côté fuckboy sur la production dense et le beat puissant aux tonalités r’n’b de "Lord Knows" où la chorale ajoute une note gospel. On note aussi l’interlude percutant "Buried Alive" mené entièrement par le génial Kendrick LAMAR qui nous offre ici sa perspective sur la célébrité (Mind over matter never worked for my nemesis/I’m in the matter of man, arm wrestling hands I was dealt). "Make Me Proud", duo avec son crush Nicki MINAJ, où le rappeur fait l’éloge des femmes sur une basse et des synthés bien présents (Everything’s adding up, you’ve been through hell and back/That’s why you’re bad as fuck) et où la rappeuse brille par son style féroce posé avec justesse sur l’une des meilleures instrus du disque.

On ne s’attarde pas trop sur "We’ll Be Fine", "Doing It Wrong" et "Look What You’ve Done", toutes les trois relativement lourdes, même si la première se rattrape bien sur les refrains. La ballade "Doing It Wrong" aux synthés lents ne propose rien de spécial, si ce n’est un solo d’harmonica joué par Stevie WONDER sur l’outro, alors que le piano décontracté de "Look What You’ve Done" accompagne un DRAKE réfléchi et et dans l’analyse de ses relations familiales. Pas mauvais, mais on ne s’en relèvera pas la nuit.

On retrouve The WEEKND, lui aussi originaire de Toronto, à l’écriture de cinq titres. "Shot For Me" et "The Ride", aux sonorités très r’n’b, auraient dû figurer sur la mixtape House Of Balloons de The WEEKND, tout comme le single "Crew Love" en duo avec ce dernier, encore et toujours sur des mélodies aériennes. DRAKE s’allie à la plume d’Abel dans les deux parties distinctes de l’interlude-medley "Cameras/Good Ones" ainsi que sur le titre "Practice" qui sample l’un des classiques de JUVENILE, faisant lui aussi partie de l’écurie Cash Money Records, et où Drizzy prouve ses talents de poète (Girl you look good, won’t back that ass up ?/You a fine motherfucker, won’t you back that ass up?/Call me big daddy, won’t you back that ass up?).

DRAKE ne pouvait pas faire un album sans collaborer avec son mentor Lil WAYNE qui le rejoint sur trois pistes : "HYFR (Hell Ya Fucking Right)", "The Real Her" et son instrumentation apaisante sur laquelle s’ajoute le talent incontestable d’ANDRE 3000 du groupe d’Atlanta, OUTKAST même si on retient principalement la chanson bonus "The Motto", duo emblématique entre Wheezy et Drizzy à ne pas manquer, marquée par une énergie contagieuse qui donne un point final dynamique à ce projet et répand la philosophie du YOLO (You Only Live Once) dans la culture populaire.

Bien que Take Care ait fuité quelques jours avant sa sortie, l’album débute tout en haut des charts et se voit encensé par la critique. La production est bien foutue et le ton joli, même si DRAKE nous habitue toujours un peu plus à ses petites crises pseudo existentielles. A cette époque, il n’y a pas de doute, notre fuckboy canadien sait bel et bien mettre le doigt sur la pulsation des tendances : Take Care remporte le Grammy du meilleur album de rap en 2013 et devient huit fois platine, considéré encore aujourd’hui comme un chef-d’oeuvre du hip-hop contemporain.

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   ARCHANGEL

 
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1. Over My Dead Body
2. Shot For Me
3. Headlines
4. Crew Love
5. Take Care
6. Marvins Room
7. Buried Alive Interlude
8. Under Ground Kings
9. We’ll Be Fine
10. Make Me Proud
11. Lord Knows
12. Cameras/good Ones Go Interlude - Medley
13. Doing It Wrong
14. The Real Her
15. Look What You’ve Done
16. Hyfr (hell Ya Fucking Right)
17. Practice
18. The Ride
19. The Motto



             



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