Le retour de la revanche. Alors qu'on pensait ne pas les revoir de sitôt après un très mitigé Space Music (1977), revoici Paul De SENNEVILLE et Olivier TOUSSAINT venus prêter main-forte à Roland ROMANELLI pour la seconde fois, avec cet album au casting contrasté. Les morceaux se séparent en deux groupes bien distincts : une moitié est composée par Roland ROMANELLI et arrangée par Gérard SALESSES, l'autre composée par les deux producteurs et arrangée par Hervé ROY (cf. line-up). Au fond, cela importe peu, Le Cœur Au Bout Des Doigts est remarquablement homogène.

Bon, pour ce disque-là, ça va être vite vu. Roland ROMANELLI ne s'embarrasse même plus du prétexte électronique et démoule un album 100% pure variété garantie authentique. Le Cœur Au Bout Des Doigts est tout simplement un recueil de ballades, et Dieu sait qu'en faire un album entier est aussi casse-gueule qu'un parcours Garry's Mod GTA 5 avec LaSalle. À vrai dire, "Le Cœur De Juliette" vaut plus ou moins l'écoute, relativement rythmé et même un peu entraînant par moments, mais n'est pas vraiment viable du fait de certains passages bien mièvres. Mais le reste est tellement pire.

Les arrangements puent de bout en bout. Le plus gros se partage entre l’accordéon, les cordes et la section rythmique, les synthétiseurs se limitant ici à quelques touches de Yamaha DX-7 par endroits, mais le tout n’en est pas moins indigeste. L’orchestration lourdingue surjoue l’indolence jusqu’au ridicule. Les compositions sont à l’avenant : claquées au sol, toutes quasiment identiques, sans aucun intérêt. Sans mauvais jeu de mots (en fait si), l’auditeur risque fort de finir l’écoute le cœur au bord des lèvres (je ne pouvais pas ne pas la placer, celle-là).

Aucun album de Roland ROMANELLI n’a été intégralement réédité récemment, ce qui est parfois bien dommage, mais le devoir de mémoire trouve ses limites avec des calamités comme Le Cœur Au Bout Des Doigts. Par ailleurs, l'édition allemande de 1986 arbore un titre (Amour) et une pochette alternatifs, et est donc souvent considérée par erreur comme un album à part entière.

Ce disque est un désastre complet. Même la partie ballades de Sysmo Records Volume 1 (1982) me paraît plus réussie, c’est dire à quel point nous sommes loin du compte. Le pire de Roland ROMANELLI, une bouse, à fuir et à oublier !

0 ½ sur 5