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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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1966 En Direct De L'Olympia
1967 Made In France

Mireille MATHIEU - En Direct De L'olympia (1966)
Par MARCO STIVELL le 13 Janvier 2024          Consultée 432 fois

Ah, Mireille MATHIEU, plus grande célébrité avignonnaise, à la fois tellement et si peu représentative avec son éternelle coupe champignon ou 'au bol', ses tailleurs pour petite taille à savoir 1m53, vite et bien compensés par une voix des plus fortes, à portée lyrique dans la pop music. Dans sa famille nombreuse (elle est l'aînée d'une fratrie de quatorze) et d'un milieu plutôt modeste, sa mère vient du nord-nord de la France certes (de quoi en partie inspirer une part germanique qui ne la quittera jamais dans ses 'exportations discographiques'), son père maçon est un chanteur ténor frustré. Ils vivent dans le quartier de la Croix-des-Oiseaux, en bordure de rocade. Mes taties qui ont connu le début des années soixante (l'une ayant aussi côtoyé plus tard les Daniel Auteuil, Thierry Ardisson, Philippe Corti etc., autres jeunes 'stars' locales – natives ou non - en devenir) s'en souviennent, des Mathieu et notamment mademoiselle Mireille, 'garçon manqué' aux 'parler et comportement de poissonnière'.

Autant dire que tout est une histoire de travail certes, mais également de chance, d'opportunité. En 1962, Mireille MATHIEU perd un premier concours municipal de chant de quartiers face à une certaine Michèle TORR (venue d'un peu plus loin, Pertuis, de l'autre côté du département du Vaucluse, mais voisine de ma grand-mère à Avignon, où le monde est petit). Deux ans plus tard, elle tient sa revanche, et de rencontres en remarques, notamment grâce à Enrico MACIAS, la chanteuse atterrit dans l'écurie de Johnny Stark, déjà fort grâce en particulier à Edith PIAF voire Line RENAUD. Une vraie poule aux oeufs d'or, notamment par rapport à d'autres célébrités qui ont manqué un peu le coche avec ce célèbre manager qu'ils ont vite quitté et le regretteront longtemps (Johnny HALLYDAY, pour ne pas la nommer). La collaboration entre la chanteuse et son protecteur, bien qu'à couteaux tirés, demeure l'une des plus fructueuses de l'histoire du star-system français porté à l'internationale (chiffres bien gonflés ou non) et ne s'arrête qu'avec la mort de ce dernier, à la fin des années 80. Bien qu'Alsacien d'origine et résident phare de la Côte-d'Azur, il est même enterré dans le caveau des Mathieu au cimetière Saint-Véran, à Avignon (tout près de celui d'une moitié de ma famille), où elle le rejoindra un jour.

Mais revenons à l'heure du plein boum yéyé car, dès 1966, la voix de Mireille, au prénom on-ne-peut-plus provençal (grâce à notre bon poète-félibre Frédéric Mistral) et âgée de vingt ans à peine, résonne dans toutes les chaumières. Un premier tube, "Mon Credo", ouvre logiquement son premier 33-tours publié chez Barclay. Une simple valse aux grandes envolées de cordes sur fond de cuivres, chorale et rythmique pop, que l'on – surtout Mireille – doit à deux Marseillais : le parolier André Pascal ("Daniéla" pour les CHAUSSETTES NOIRES, la chanson-twist du Gendarme à "Dou-liou Dou-liou Saint-Tropez") et le compositeur Paul Mauriat, présent en meneur d'orchestre également sur plusieurs titres du disque, juste parfois remplacé dans ce rôle par François Rauber (Jacques BREL). Et au milieu d'un ensemble langoureux de mots et de notes tout ce qu'il y a de plus simple en terme d'efficacité pour l'époque, c'est bien la voix de Mireille MATHIEU qui retient l'attention, par sa beauté mais aussi ses 'r' corbeau ou mitrailleuse selon ce qu'on veut en dire, dès le départ et certainement pas moins qu'Edith PIAF à qui elle est censée succéder ("ouiiii, je crrrrrrois", "nos larrrrrrmes et nos joiiiiiiies").

Le reste de l'album propose des morceaux du même acabit, même s'ils ont moins marqué les classements, entre musique très traditionnelle pour une meilleure illusion avec la défunte Môme (la valse musette de "Viens Dans Ma Rue") et plus pop de son époque ("Est-ce Que Tu M'Aimeras", slow de vacances d'été tirant sur la fin). Le tandem Pascal/Mauriat n'est pas seul pourvoyeur puisqu'on croise également Jil et Jan (premiers succès d'HALLYDAY), Jacques Plante (idem pour SHEILA), Pierre Delanoë, Guy Magenta, et même le Niçois Francis LAI. Mireille se fait d'ailleurs un plaisir d'entonner le fer-de-lance de ce dernier, "Un Homme et une Femme", apprécié par beaucoup dans le film éponyme de Claude Lelouch, et où elle fait d'ailleurs preuve d'une certaine mesure au milieu des 'dabadabada' caractéristiques. La marque d'une grande chanteuse, c'est de ne pas toujours balancer la sauce et pour cela, Mireille a ses moments : le pont parlé trop court du "Funambule" (très jolie chanson de Jacques Plante qui compare le métier du cirque et un amoureux de manière point trop hasardeuse), les refrains de "Ils S'embrassaient" (à nouveau de Francis LAI) et "Qu'elle Est Belle" pour le côté 'lyrique'.

À croire que les chansons où elle contemple 'son' homme aux bras d'une autre, en promenade ou devant l'autel, lui conviennent fort bien, peut-être mieux que le politique et anti-militariste "Ne Parlez Plus" de Jil et Jan, trop isolé au milieu du reste. Dommage qu'au milieu des cuivres assénés, ballades typiquement yéyés etc., il n'y ait pas plus de guitare électrique à l'américaine comme sur "Pourquoi Mon Amour", de chansons bien arrangées et un peu différentes comme "Et Merci Quand Même" entre pop et (pour les couplets) musique de chambre où elle s'adresse aux gens qui lui apportent un soutien post-rupture. Sans parler de "Celui Que J'aime", écrite spécialement par monsieur Charles AZNAVOUR, une des meilleures chansons de ce premier album qui révèle une certaine passion viscérale pour les artistes 'bad-boys'. Une interprétation en duo de 1973 figurera dans le film L'Art de la Fugue (2015) avec Agnès Jaoui et Benjamin Biolay. Bref, un début à la fois correct et prometteur. Au fait, l'album s'appelle En Direct de l'Olympia, mais il n'y a aucun public audible, on est dans la catégorie studio la plus basique (deux ans plus tard en revanche, il y aura un homonyme bel et bien 'live').

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   MARCO STIVELL

 
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Non disponible


1. Mon Credo
2. Celui Que J'aime
3. Est-ce Que Tu M'aimeras
4. Pourquoi Mon Amour
5. Le Funambule
6. Et Merci Quand Même
7. Viens Dans Ma Rue
8. Un Homme Et Une Femme
9. Ne Parlez Plus
10. C'est Ton Nom
11. Ils S'embrassaient
12. Qu'elle Est Belle



             



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