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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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Mireille MATHIEU - La Premiere Etoile (1969)
Par MARCO STIVELL le 13 Février 2025          Consultée 205 fois

Comment terminer en beauté une décennie forte ? Demandez à Mireille MATHIEU. Elle-même très belle, malgré le parti-pris d'une coiffure 'à vie' (encore que, moins 'au bol' pour l'heure que ce qu'elle sera par la suite), enchaîne les albums depuis 1966, avec quelques points forts mais une certaine linéarité qui a du mal à faire décoller la musique, quand bien même elle donne ce qu'elle peut niveau chant.

Et puis vient ce cinquième 33 tours, titré La Première Étoile. En soi, un album pop-variété comme les précédents, avec des textes pleins d'amour nostalgique comme il se doit, mais parfois, puisqu'il est question d'astre, l'alignement se fait bien, plus que bien. Même sur les trois doublons par rapport à l'album précédent Sweet Souvenirs... ("Une Rose au Cœur de l'Hiver", "Alors Ne Tarde Pas", "Tu M'as Donné la Vie"), les meilleurs de celui-ci d'ailleurs, on ne trouve rien à redire.

En nouveauté, du chef d'orchestre Les Reed, plutôt récurrent en présence sur les efforts précédents, Johnny Stark et Mireille MATHIEU ne gardent que "Ensemble", bonne pop-song aux sonorités latines, chaleureuse jusque dans ses mandolines. Christian Gaubert, lui aussi peu présent, laisse son empreinte sur "Au Bal du Grand Amour", valse avec accordéon avec mélodie en mineur et petit piano 'saloon' du plus bel effet, chanson populaire certes bien à la française mais sans excès.

Paul Mauriat (de Marseilleuh) est un peu plus présent aux côtés de notre Avignonnaise, tout comme Reed pour la dernière fois, hélas. Il signe les compositions des premiers morceaux de chaque face vinyle, à savoir d'abord l'éponyme, "La Première Etoile", texte qui fait référence à la Provence de manière subtile sur fond d'éloignement et de manque amoureux. Une mélodie grandiose, entêtante, avec là aussi de l'accordéon, du rythme jazzy et d'autres arrangements, pourtant ancrés dans leurs habitudes, surprenants de classe et de légèreté en texture : choeurs, tapis de chorale et de cuivres, cloche tubulaire...

Autre réussite co-signée par Mauriat avec le parolier André Pascal (encoreuh et toujours Marseilleuh), "Une Simple Lettre" illumine ce début de face B grâce à son slow ternaire, cuivres délicieux, clavecin, cordes lancinantes etc, mais surtout un très beau blues selon Mireille pour les couplets jusqu'au refrain tortueux plus 'diva' dans ses mots. La façon dont elle entonne certains vers ('à travers mes laaarmes-mmmh', 'j'aurai toute uneuh vie pour pleureeeeer, pleureeeeer') la rend plus sorcière et sexy que jamais, avec un petit saxophone alto en prime pour souligner ses émotions !

Puisqu'on est dans la mélancolie pure, soulignons la collaboration déjà bien entamée avec Francis LAI et qui s'affirmera encore par la suite, ici sur "Il Pleut Toujours Quand on Est Triste", valse aux refrains magiques et vocalises de fin, débordante de pianos, harpe, hautbois, jouant avec les rythmes à trois temps (ternaire réel ou non) mais en suivant toujours les gouttes de pluie qui mouillent les cœurs.

"Veux-Tu Qu'on S'Aime" est une autre chanson de grande marque, puisque composée par Michel LEGRAND avec des paroles de Jean Dréjac (monsieur 'petit vin blanc qu'on boit sous les tonnelles', entre autres nombreuses réussites pour PIAF, MONTAND etc). Plutôt simple en apparence mais apportant son crescendo savant, très bonne avec son intro hivernale, son effet valse rubato, ses petits jeux rythmiques y compris dans le verbe !

Guy Bontempelli, autre auteur à succès (compagnon de la chanteuse Bee Michelin, arrière-petite-fille du patron géant des pneus) qui a travaillé notamment pour Juliette GRECO et Françoise HARDY ("Ma Jeunesse Fout le Camp", son plus grand succès à lui), adapte de l'anglais la "Chanson Triste", encore joliment aguicheuse pour Mireille malgré son titre, pour preuve ce rythme jazzy, ce piano déroulant, tout à fait remarquable d'écriture et d'interprétation. Idem pour "Combien de Temps", ballade avec un allant très latin, sensuelle mais avec de petites ruptures en roulements de toms batterie, secondes voix féminines et miss MATHIEU qui retient les cuivres à la fin.

Pour compléter ce programme superbe de bout en bout, quelques mots en Italien pour le refrain de "Una Canzone" d'un certain Franco Bacardi, nostalgie napolitaine retravaillée par André Pascal et Paul Mauriat, la moins bonne de l'ensemble peut-être mais déjà d'un haut niveau, c'est dire. Et même si Mireille MATHIEU s'européanise de plus en plus, on note cette incartade d'autant plus que son nom, dès cette même année 1969, va être de plus en plus symbolique de la réconciliation franco-allemande, avec une production dédiée linguistiquement parlant, auréolée d'un succès également croissant dans le pays de Goethe et Wagner.

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1. La Première Etoile
2. Alors Ne Tarde Pas
3. Au Bal Du Grand Amour
4. Il Pleut Toujours Quand On Est Triste
5. Veux-tu Qu'on S'aime
6. Une Rose Au Coeur De L'hiver
7. Une Simple Lettre
8. Ensemble
9. Combien De Temps
10. Una Canzone
11. Chanson Triste
12. Tu M'as Donné La Vie



             



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