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- Membre : Fleetwood Mac

Lindsey BUCKINGHAM - Lindsey Buckingham (2021)
Par MARCO STIVELL le 11 Février 2024          Consultée 181 fois

Pour Lindsey BUCKINGHAM, les années 2010 ont été en dents de scie, et pas seulement d'un point de vue artistique, celui-ci tirant d'ailleurs vers le plutôt correct qu'autre chose. Après un album solo en 2011, il y a eu une nouvelle vague de 'je t'aime, moi non plus' en compagnie de FLEETWOOD MAC qui s'est soldée par un renvoi de lui, non sans avoir pris le temps d'enregistrer un E.P en 2013 ainsi qu'un disque faussement hors-groupe avec Christine McVIE en 2017.

La fin de la décennie, outre la séparation donc, se passe sur les bancs de l'hôpital avec une opération à coeur ouvert en 2019, et la saga des duretés de la vie continue jusqu'en 2021 où BUCKINGHAM divorce de sa femme Kristen Messner ; choix peut-être pas si définitif que cela en fin de compte. 2021, c'est aussi le début de l'après-Covid et la publication de ce nouveau disque, pourtant terminé dès 2018, d'après les dires de son géniteur.

Il est toujours intéressant de se demander pour quelle raison, au bout de tant d'années de carrière, un album vient à ne pas avoir de nom, sachant que c'était également le cas de celui avec McVIE. En tout cas, la personnalité de l'artiste n'y est pas amoindrie ; l'opération de 2019 aurait ensuite endommagé les cordes vocales. Toujours en verve créative, BUCKINGHAM souhaite proposer des chansons plus arty que simplement pop.

D'abord, notre ami a enregistré des bouts sur son smartphone, et il a tout développé comme il aime le faire, un peu trop parfois. Il en a même oublié qu'une des chansons, ayant servi de base à "Swan Song", n'était pas de lui à l'origine : ce sont Brad Laner, producteur du groupe MEDICINE, et Jordon Zadorozny (Courtney LOVE, Melissa AUF DER MAUR etc) qui la lui avaient suggérée. De quoi expliquer l'apparition de crédits aussi inhabituels au milieu d'un presque-tout-BUCKINGHAM.

Et on s'en doute, il y a les vicissitudes du moment, voire à vision plus large ("Time", sur l'inexorabilité propre à chaque existence, reprise du groupe texan POZO-SECO SINGERS, tube de l'été 1966 aux U.S.A. et Canada). D'un côté, il y a le premier single, "I Don't Mind", nourri des efforts qu'un couple à long terme doit faire pour subsister, pop californienne légère mais trop chargée vocalement, comme pour pallier l'absence mélodique.

De l'autre, le second single, "On the Wrong Side", parle bien de FLEETWOOD MAC et de ce qui s'est passé durant la dernière tournée, sur un fond musical nerveux et coloré à la "Tusk", avec tout de même un refrain hyper-efficace cette fois-ci, l'un des meilleurs jamais écrits par BUCKINGHAM. Lui estime que cette chanson-là se rapproche davantage du mythique "Go Your Own Way" dans l'esprit, jusque dans le solo final qui demeure néanmoins plus court.

La grise "Swan Song", tout comme "Power Down" et son autre refrain killer parcouru d'une belle guitare latine, usent de rythmiques programmées funky voire drum'n'bass plus ou moins réussies. La belle ambiance de "Scream", à la fois tribale et cristalline, ouvre le disque de manière épique, là où la kitschounette "Blind Love" a tendance à alléger le tout. Au rang des surprises, "Blue Light" se distingue avec une pop jazzy aux synthés baveux, dont le mieux reste les guitares mexicaines.

Une fois encore, BUCKINGHAM veut aller loin, plus loin en gardant un matériau des plus simples pour fondation. C'est tout à son honneur de titiller les oreilles de l'auditeur, le perdre un peu aussi, quitte cette fois à tout gérer lui-même, des parties de basse (parfois bien voyantes) jusqu'aux choeurs féminins qui n'ont peut-être point été aussi présents sur ses albums solo d'autrefois. Même les sons de batterie, il les réalise par diverses trouvailles autres que les fûts classiques.

Malgré tout, rien ne marque autant qu'un beau refrain comme ceux de "Power Down" et "On the Wrong Side", ou bien un titre aérien comme "Santa Rosa". La reprise de "Time", country mélancolique, révèle mieux qu'ailleurs la fragilité vocale, surtraitée tout au long du disque. Et cependant, c'est bien la douceur mesurée de "Dancing", titre lent et crépusculaire tout en amplitude, comme chanté sur la plage désertée, qui impressionne le plus.

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   MARCO STIVELL

 
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- Lindsey Buckingham (chant, guitares, basses, claviers, percus)


1. Scream
2. I Don't Mind
3. On The Wrong Side
4. Swan Song
5. Blind Love
6. Time
7. Blue Light
8. Power Down
9. Santa Rosa
10. Dancing



             



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