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BEYONCE - Cowboy Carter (2024)
Par ARCHANGEL le 12 Avril 2024          Consultée 924 fois

Flashback : on est en 2016 et BEYONCE performe brillamment sa chanson aux influences country "Daddy Lessons", paru sur l’album Lemonade, aux côtés de The CHICKS durant la cérémonie des Country Music Awards devant un public mitigé. Queen B essuie la critique : on se demande bien ce qu’elle fait là, on questionne sa crédibilité, on la blâme pour ses opinions politiques et bien sûr… la couleur de sa peau.

Il faudra donc attendre mars 2024 pour que la chanteuse donne vie au second acte de sa Renaissance, débuté en 2022 par la sortie du disque du même nom. On y avait entendu BEYONCE s’adonner à un doux mélange de R&B et de dance. Tout le monde se questionne et moi la première : « alors ce sera ça le nouveau style de B ? », il faut dire que la scène musicale mainstream s’est largement parée de beats dance-house ces dernières années, avec plus ou moins de succès et BEYONCE fait définitivement partie de la catégorie plus.

La réponse à la question amenée par Renaissance Act I vient donc avec la sortie de ce nouvel opus, dont l’épisode des Country Music Awards est à l’origine. Queen B entend donc se réapproprier les styles musicaux que l’histoire de la musique doit en partie aux peuples noirs. L’acte 2 s’intitulera donc Cowboy Carter et se veut fortement influencé par la country, tel qu’elle l’annonce dès le titre d’ouverture plutôt gospel "Ameriican Requiem" (Used to say I spoke too country/And then rejection came, said I wasn’t country enough/Said I wouldn’t saddle up, but if that ain’t country, tell me what is?) accompagnée à la cithare par Jon BATISTE qu’on retrouve aussi à la production.

Une tonne de beaux sentiments s’échappent au fil des chansons de Cowboy Carter : le lien qui unit Queen B à ses enfants sur la magnifique ballade à la guitare acoustique "Protector" (Born to be a protector/Even though I know, someday, you’re gonna shine on your own/I will be your projector), une déclaration d’amour en featuring avec Miley CYRUS sur le single "II Most Wanted", l’interlude doux et atmosphérique "My Rose", l’envie de protéger sa moitié sur la chanson aux sonorités très pop "Bodyguard" dont la vibe groovy en fait un titre parfait à écouter sous les rayons du soleil, l’importance du moment présent sur les violons et la guitare de "Flamenco" ou l’exploration du désir sur l’instrumentation plutôt traditionnelle de "Levii’s Jeans" dans un duo très sexy avec Post MALONE (Rodeo in your room, that shoot breaks loose with perfect timing).

La chanteuse sample Chuck BERRY sur l’interlude "Oh Louisiana" pour introduire le titre "Desert Eagle" dont la basse rajoute à l’érotisme certain, puis nous gâte d’harmonies délicieuses sur le R&B classique de "II Hands II Heaven" avant de s’attaquer à des sujets plus douloureux sur "Aliigator Tears", "Daughter" où elle reprend la thématique explorée dans "Daddy Lessons" ou sur la sublime instru trap faite de violons dans "Tyrant", avec Dolly PARTON en intro.

PARTON, parlons-en : on la retrouve sur l’interlude "Dolly P" où elle s’adresse directement à BEYONCE en citant les célèbres paroles de cette dernière (You know that hussy with the good hair you sing about?/Reminded me of someone I knew back when) afin d’initier la piste suivante, reprise de son classique "Jolene" dont Queen B change les paroles pour tirer à bout portant sur la tentatrice qui aura fait couler beaucoup d’encre au sujet de son mariage (We been deep in love for 20 years/I raised that man, I raised his kids) avec Stevie WONDER à l’harmonica.

Qu’on aime ou qu’on déteste, BEYONCE n’est assurément pas la dernière à reprendre le titre, alors pourquoi pas elle ? La diva modernise le titre en adaptant les paroles pour se l’approprier totalement et l’accorder à sa propre expérience ainsi qu’à la personnalité de son alter ego Sasha Fierce et c’est amplement validé par Dolly elle-même. Il en va de même pour l’élégante reprise des BEATLES "Blackbiird" que Paul MCCARTNEY qualifie de magnifique.

On comprend rapidement qu’au-delà du genre, les choix de BEYONCE se parent avant tout d’un message, comme sur le single très poétique "16 Carriages", jolie ballade R&B à la structure country où elle chante la perte de l’innocence et les difficultés qu’elle a rencontré en poursuivant ses rêves (Had to sacrifice and leave my fears behind/For legacy, if it’s the last thing I do). On retient aussi "Just For Fun" en duo avec Willie JONES, un hymne à l’espoir que la chanteuse utilise pour dire entre les lignes qu’elle continuera à faire exactement ce qu’elle veut (I’m going all out just for fun, I am the man, I know it/And everywhere I go, they know my name).

Willie NELSON, du haut de ses 90 ans, fait son petit show sur deux interludes où il prête sa voix et son soutien à Queen B, poussant son propre public à s’ouvrir l’esprit en écoutant la diva du R&B ("Smoke Hour II") alors que "Smoke Hour Willie Nelson" est agencé à la manière d’un skit de hip-hop version KNTRY radio en rendant hommage à ceux qui ont pavé le chemin avant elle, de Rosetta THARPE à Roy HAMILTON, une sorte de fuck you à ceux qui critiquent l’incursion de la texane du côté country.

Finalement, la country sera plutôt un prétexte pour défendre son droit à la liberté de faire comme elle veut. Le single "Texas Hold ‘Em" en est la preuve, bourré de clichés, entre pastiche et parodie avant de prendre les sonorités house-dance de Renaissance sur l’outro. BEYONCE utilise ses ongles manucurés comme Dolly en guise de percussions aux côtés d’instruments country traditionnels sur le beat dance de "Riiverdance" et renforce une fois de plus son message grâce à la présence de l’iconique chanteuse des 70’s Linda MARTELL sur l’intro du beat trap de "Spaghettii" (Genres are a funny little concept, aren’t they?/Yes, they are/In theory, the have a simple definition that’s easy to understand/But in practice, well, some may feel confined) dans lequel BEYONCE, assez enragée, donne dans le rap pour nous inviter à repousser la limite des genres (Cunty, country, petty, petty, petty/All the same to me, Plain Jane, spaghetti).

L’interlude "The Linda Martell Show" souligne le propos de Queen B (This particular tune stretches across a range of genres/And that’s what makes it a unique listening) pour introduire le titre "Ya Ya" qui évoque donc plusieurs styles musicaux, sample "These Boots Are Made For Walking" mais est avant tout un discours abordant l’histoire américaine de l’esclavagisme (Whole lotta red in that white and blue/History can’t be erased). Le final "Amen" et ses cuivres bouclent le chapitre ouvert par "Ameriican Requiem", également dans un gospel qui on le rappelle fait partie des origines de la country.

Alors oui, avant d’être un album typiquement country, Cowboy Carter (3,5 que le message réussit à porter au 4) est surtout et avant tout un album de BEYONCE, tout simplement. Un album qu'elle considère peut-être comme une sorte de rêve américain, à la manière du dicton "Come and take it". Derrière les belles histoires, il y a aussi des rêves piétinés, brisés, qu'il faut se forcer à oublier. Si les influences R&B, gospel, country et soul se font entendre, il faut surtout le prendre comme un commentaire de la chanteuse qui, comme tous les artistes qui se refusent à prendre racine uniquement dans un genre spécifique, montre l’importance qu’ont les cases à être brisées. La musique appartient à tout le monde, à qui veut l’entendre et à qui veut la créer, c’est ça le véritable message de Cowboy Carter.

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   ARCHANGEL

 
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- Beyoncé (chant, percussions)
- Rumi Carter (voix)
- Willie Nelson (voix)
- Dolly Parton (voix)
- Willie Jones (chant)
- Miley Cyrus (chant)
- Post Malone (chant)
- Linda Martell (voix)
- Shaboozey (chant)
- Pharrell Williams (chant)
- Tanner Adell (chant)
- Brittney Spencer (chant)
- Reyna Roberts (chant)
- Tiera Kennedy (chant)
- Khirye Tyler (basse, percussions, batterie, synthé, violon, pian)
- Ink (guitare)
- Raphael Saadiq (basse, batterie, piano, orgue, guitare, claviers)
- No I.d. (batterie, claviers, guitare, cithare)
- Dixson (batterie)
- Jon Batiste (guitare, claviers, cithare)
- Lemar Carter (batterie)
- Dave Hamelin (batterie, basse, guitare, piano, orgue, synthé)
- Paul Mccartney (guitare)
- Justus West (guitare)
- Gavin Williams (orgue)
- Justin Schipper (guitare steel)
- Ryan Svendsen (trompette)
- Jack Rochon (basse, guitare)
- Gary Clark Jr. (guitare)
- Rhiannon Giddens (banjo, violon)
- Killah B (batterie)
- Elizabeth Lowell Boland (piano)
- Nate Ferraro (guitare, piano)
- Hit-boy (synthé)
- The-dream (batterie, basse, guitare, percussions)
- Ross Garren (harmonica)
- Jack Siegal Guitare)
- Stevie Wonder (harmonica)
- Simon Mårtensson (basse, batterie, guitare)
- Rod Castro (guitare)
- Jeff Gitelman (harmonica)
- Sean Watkins (guitare acoustique)
- Pino Palladino (basse)
- Nile Rodgers (guitare)
- Johnny May (violon)
- Harry Edwards (guitare)
- Marcus Reddick (basse)
- Péter Kovács (violon)
- Arnetta Johnson (cuivres)
- Christopher Gray (cuivres)
- Christopher Johnson (cuivres)
- Ian Fitchuk (piano)


1. Ameriican Requiem
2. Blackbiird
3. 16 Carriages
4. Protector
5. My Rose
6. Smoke Hour Willie Nelson
7. Texas Hold ‘em
8. Bodyguard
9. Dolly P
10. Jolene
11. Daughter
12. Spaghettii
13. Alliigator Tears
14. Smoke Hour Ii
15. Just For Fun
16. Ii Most Wanted
17. Levii’s Jeans
18. Flamenco
19. The Linda Martell Show
20. Ya Ya
21. Oh Louisiana
22. Desert Eagle
23. Riiverdance
24. Ii Hands Ii Heaven
25. Tyrant
26. Sweet Honey Buckiin'
27. Amen



             



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