La belle BEYONCE revient en 2016 sur son sixième album Lemonade après une série de scandales, mais quelle star n’en a pas ? Et puis de toute façon, Queen B sait capitaliser sur tout, même les rumeurs liées à son couple pour en faire de l’or tout en créant une oeuvre qui l’amènera sur le chemin de la guérison. Comme sur son dernier CD, la chanteuse donne de la vie à sa musique en l’accompagnant d’un film rempli de symboles pour compléter la narration introspective et puissante du projet où BEYONCE continue de repousser les limites et les modèles traditionnels.

La ballade rnb "Pray You Catch Me" ouvre ce nouvel opus et laisse la voix intense de BEYONCE prendre le pas sur les instruments qui ne sont là que pour accentuer le chant de la belle. Attention, on est loin de la chanson d’amour puisque la chanteuse y parle de suspicion et de trahison, thèmes principaux de cet album. Le single aux accents reggae produit par DIPLO "Hold Up" et sa vidéo où Queen B défonce des caisses les unes après les autres avec sa batte de baseball deviennent rapidement des favoris pour les fans de l’artiste. Le beat de la chanson est léger mais les paroles sont loin de l’être étant donné qu’elle dit elle-même qu’elle commence à perdre la tête à force de vivre son histoire d’amour dans la méfiance.

Toujours dans les singles, "Sorry" est un mix d’électro et de rnb où la chanteuse se positionne comme défiante face à son partenaire et aux rumeurs d’infidélité où elle dira même regretter de s’être mariée. Sur le très bon titre "6 Inch" qui la place face à The WEEKND, la chanteuse fait un parallèle avec sa carrière pour laquelle a travaillé dur avant de donner dans la controverse sur l'excellente piste "Daddy Lessons", une chansons mêlant rnb à la country où elle revient sur son enfance et sa relation avec son père. L’ambiance redevient calme sur "Love Drought", passage moins mémorable avant de virer à la soul et au piano de la ballade "Sandcastles" sur une note d’espoir et les vocalises toujours ultra puissantes de BEYONCE.

L’interlude "Forward" en duo avec le musicien anglais James BLAKE nous emmène sur un tournant puisque la chanteuse est bien décidée à aller de l’avant comme sur le single "Freedom" où le rappeur Kendrick LAMAR accompagne pour la toute première fois notre Bey sur un hymne rnb à la batterie imposante teinté de blues. "All Night", une ballade infusée de trompettes et d’éléments reggae, sample "SpottieOttieDopaliscious" du groupe OUTKAST et parle de reconstruire la confiance. L’ensemble est chill, groovy ; idéal pour apporter un peu d’apesanteur à un projet poignant.

A mon goût, les meilleurs titres de l’album sont sans hésitation le single à l’influence trap "Formation", classique dès sa sortie, mais surtout le titre aux sonorités rock "Don’t Hurt Yourself" qui sort totalement du lot et resplendit par les capacités vocales de la chanteuse au top de son interprétation et la met face à Jack WHITE pour un duo imprévisible et à écouter absolument.

Ses fans et les critiques s’accordent tous pour saluer à l’unanimité la performance de la chanteuse et l’impact aussi bien émotionnel que sociétal de cet album. C’est un succès et un bonheur pour les oreilles, un disque à ne surtout pas manquer. Oui, BEYONCE sait transformer ses larmes en or tout en restant honnête et vulnérable sur des productions innovantes, et solidifie encore et toujours sa place en première ligne des artistes les plus influents de notre temps en continuant de battre tous les records.