C’est parti pour le dernier chapitre d’algèbre musical d’Ed SHEERAN : sorti en mai 2023, Substract est produit par Aaron DESSNER à qui on doit aussi Folklore et Evermore de Taylor SWIFT. Alors forcément, la pop de SHEERAN prend des allures un peu folk. Comme d’hab’ avec le rouquin, pas besoin de tergiverser longtemps pour savoir si sa musique va nous plaire ou non, c’est quasi instantané et malheureusement pour moi, le ressenti est plutôt négatif.

Inspiré par le deuil, la souffrance et le combat de sa femme contre le cancer, on ne remet pas en doute l’honnêteté ni l’authenticité de l’écriture, mais franchement l’instrumentation est plate de chez plate, surtout sur "Dusty" et "Curtains", malgré le côté pop qui ressort un peu plus. Il en va de même des chialantes "Sycamore", "Spark", "No Strings" ou encore "Colourblind" et "Borderline", à la limite du supportable.

On a bien compris qu’on n’écoute pas cet album pour danser, même si SHEERAN tente de danser les yeux fermés et de donner le change sur le single pop produit par Max Martin "Eyes Closed". Evidemment, le beat un peu ringard et basique plaît aux radios, mais ça sonne sérieusement comme le tube en kit du petit rouquin.

Il n’y a que les ballades "End Of Youth" et "Vega" qui trouvent vaguement grâce pour moi, avec leur bel ensemble de cordes et leurs cuivres pourtant présents sur une majeure partie de l’album. Même avec ces jolis instruments qui reviennent régulièrement se mêler à la guitare acoustique et au piano, l’ensemble est franchement banal au possible.

Vraiment pas terrible, "Salt Water" se veut plus dramatique. Ok, l’idée derrière le texte est intéressante, mais à ce stade ça ne suffit pas, tout comme le single "Life Goes On" qui me fait carrément grincer des dents et la folk pseudo-celtique du morceau "The Hills Of Aberfeldy", écrite il y a plus de dix ans, aurait très bien pu rester au fond du tiroir. Le début pourtant assez sympa, avec le single "Boat" en titre d’ouverture ne parvient malheureusement pas à entraîner avec lui le reste de l’album, tout sauf marquant.

C’est bien dommage parce qu’on a évidemment de belles productions, des thèmes universels et des paroles fortes mais, mis à part ça, il n’y a aucune once de créativité nouvelle. Ed SHEERAN reste dans sa zone de confort, monotone et assez fade. On s’endormirait presque puisqu’on sait très bien à quoi s’attendre.
Cependant, les fans du rouquin trouveront forcément leur compte dans Substract : un chanteur sans saveur qui assure sur de belles chansons à textes et qui ne se réinvente surtout pas.