VOYAGE a été sacrément productif en cette année 1979, avec pas moins de quatre albums, celui de Sylvia MASON ainsi que les trois volumes de Disco & Co! Rappelons que parmi les membres de VOYAGE, André Pezin, Pierre-Alain Dahan et Georges RODI viennent de la Library Music et que les productions du groupe ne se limitent pas aux quatre albums signés VOYAGE. Le triptyque Disco & Co est ainsi incorporé à Tele Music, le catalogue d’illustration musicale du label Sforzando, qui reprend du service après deux ans de pause. On pourrait alors redouter de bêtes recyclages des albums de VOYAGE, mais un passage en revue des deux premiers albums (trois en comptant Sylvia Mason) le dément.

L’album repose sur une instrumentation hybride, entre section rythmique acoustique et claviers planants. "Viva El Disco" donne le ton dès le début avec un bon beat bien dansant nimbé de claviers dynamiques – ah, le piano électrique sur la fin. Ensuite, le cœur de l’album est dévolu à plusieurs expériences guitaristiques. "South Motorway" est un empilement de riffs d’une efficacité désarmante, que ce soient la six-cordes funky ou les synthés fluides. "Life & Fun" fait également un usage varié et judicieux des guitares, notamment avec le refrain aux jolis arpèges acoustiques. Dommage cependant que cette composition soit si répétitive. On peut trouver plus fun comme life. "Rock Your Daddy" est court mais efficace – et justifie le "& Co" du titre de l’album.

Derrière l’écrasant quatuor de VOYAGE (en comptant Sauveur MALLIA) se cache un cinquième homme, Georges RODI, déjà présent sur le projet ARPADYS. Ses soli de Moog, reconnaissables entre mille, magnifient le robotique "Space Drums" mais ne suffisent pas à repêcher un "Dance & Romance" sabordé par un refrain vaseux à la mélodie affreuse. On peut également subodorer sa présence sur "South Motorway" avec ce beau motif électronique.

Le reste est moins intéressant. On trouve d’autres morceaux, dépourvus de mélodie, uniquement constitués de percussions et d’interventions de clavier éparses, à commencer par "Music Robot" qui fait inlassablement tourner un rythme de cloches de vache. Bof. Citons enfin "Red Heart", présent en deux versions, du même acabit mais avec une boucle de cymbale charleyston. Si la première version, uniquement égayée par des effets sonores électroniques épars, est complètement inutile, la seconde, qui lui préfère des traits de piano électrique, de cymbale ride et de guitares, a le mérite de poser une atmosphère agréable. Dans ce registre rythmique et amélodique, ces deux morceaux (et demi) sont largement surpassés par "Space Drums".

Nous pouvons certes regretter les longues plages hypnotiques des deux premiers VOYAGE, mais le groupe ne parvient pas avec Disco & Co|fi] à transcender ce format instrumental et plus court. Pas vraiment une réussite donc, mais allez, on va dire que c’est partie remise, il reste encore deux volumes.