Un album et une tournée plus tard (à peine quelques dates de la tournée Femme Fatale ont suffi à la team de Britney SPEARS pour empocher plus de 6 millions de dollars), il s’agirait d’éviter à tout prix que la popstar ne s’essouffle. Sa team la fait donc bosser en tant que juge au télécrochet américain X Factor en 2012, histoire d’encaisser un gros, gros chèque. De leur côté, les fans de la jolie blonde attendent toujours son retour en force. Alors, l’annonce de la sortie de son huitième album Britney Jean en 2013, présenté comme son album le plus personnel, suscite une grande excitation.

Beaucoup espéraient y trouver une introspection profonde sur la vie de popstar mais on en est loin. Pourtant, Britney Jean ne commence pas trop mal avec le morceau "Alien", aux battements électroniques aériens bien dance-pop où la chanteuse évoque la solitude et le sentiment d’être perdue dans un monde qui n’est pas le sien (There was a time I was one of a kind/Lost in the world, doubting me, myself and I/Was lonely then, like an alien).

Il faut aussi se farcir une ballade pop co-écrite par SIA et produite par WILL.I.AM, autant dire que c’est l’angoisse totale. L’instru du single "Perfume" se veut douce avec son ensemble de cordes mais ça tombe vraiment à plat tellement c’est mauvais, même si c’est pour la bonne cause puisque la team de Bit-Brit y gagne au change grâce à ce coup de promo qui met en avant le treizième parfum de la chanteuse. Le morceau échoue aussi misérablement à offrir un texte significatif (And while I wait, I put on my perfume/Yeah, I want it all over you/I gotta mark my territory).

Le plus gros de l’album réside, comme sur Femme Fatale, dans des morceaux aux beats pseudo EDM sans âme. On pense par exemple à "Tik Tik Boom" en featuring avec le rappeur T.I. ou le single "Til It’s Gone", avant de passer dans le dur des instrus bien reloues conçues pour les clubs par ce cher David GUETTA, "Body Ache" et "It Should Be Easy", pas besoin de vous faire un dessin. Le single "It Should Be Easy", un duo avec WILL.I.AM, où la voix robotique et auto-tunée de Britney devient carrément méconnaissable, arrangée autour de paroles totalement ridicules (Baby love, it should be easy/It shouldn’t be complicated/It should be easy/I don’t know how else to say it).

On passe aussi par quelques ballades légères, impersonnelles et vraiment sans intérêt comme le titre "Don’t Cry" ou le duo "Chillin’ With You" avec sa petite soeur Jamie LYNN, encore une vipère de la team papa SPEARS. A ce stade, Britney Jean ne donne quasi aucun aperçu de la vie et des sentiments de Brit-Brit, rendant le projet décevant, au-delà de sa production beaucoup trop lourde.

La team de la chanteuse tente de cacher le combat de SPEARS, en dehors des studios d’enregistrement, contre sa tutelle ultra-restrictive, avec "Passenger", une chanson sur le lâcher-prise co-écrite par SIA, DIPLO et Katy PERRY (I’ll let you lead the way now/Cause I want you to take the wheel/I’ve never been a passenger though/I never knew how good it would feel). Mais le pire, c’est sans aucun doute l’agressif single "Work Bitch" produit par WILL.I.AM. Si vous ne saignez pas des oreilles après ça, franchement chapeau. On note en particulier les paroles scandées par Britney mais qu’on croirait sortir de la bouche de papa SPEARS (You better work bitch!/Now get to work bitch!).

Le choix de WILL.I.AM ou de GUETTA à la production continue de s’avérer mauvais, si ce n’est pour balancer des hits radio-friendly dénués d’identité mais qui se concentrent sur de gros refrains accrocheurs. L’auto-tune, toujours aussi présent, prive l’album de la connexion personnelle que les fans de Britney recherchent et donne l’impression que la chanteuse elle-même est absente de son propre album. Britney Jean est loin de tenir ses promesses, même si, en cherchant bien avec second degré, on peut y apercevoir le reflet des contraintes auxquelles Britney était confrontée, un témoignage involontaire de cette période difficile dans la vie de la princesse de la pop.