Neuvième et dernier album en date de la princesse de la pop, Glory remonte déjà à 2016, sorti après une pause de trois ans. "Pause", c’est un bien grand mot pour cette princesse qui reste toujours victime non reconnue d’une tutelle qui la réduit pourtant en esclavage version temps moderne (l’expérience comme juge dans X Factor qu’elle déteste, un nouvel album dans la foulée et une résidence prévue sur deux ans à Las Vegas mais qui en durera finalement plus de quatre, sa fortune dilapidée par ceux qui ont trouvé l'arnaque du siècle). Bref, papa SPEARS est toujours aux commandes et ça se sent.

Néanmoins, Britney ne se laisse pas faire et compte bien affirmer son existence : elle prend conscience de la situation, essaie de l’évoquer lors d’interviews et se prépare au combat. En 2014, elle parvient à obtenir une audience au tribunal où elle demande à changer d’avocat, dénonce l’alcoolisme de son père et l’emploi du temps de malade auquel il l’astreint, la menant au burn out... En vain.

Brit-Brit se sent comme dans une secte, celle de papa SPEARS, et elle se jure de briser toutes les chaînes. Bien qu’elle raconte dans son mémoire avoir aimé travailler sur Glory, l’album n’est franchement pas très bon. Prenez ses deux derniers albums, enlevez l’EDM passé de mode, réduisez (un peu) l’auto-tune et secouez pendant trente secondes. On est sur un retour à la dance-pop et on retrouve à de rares occasions la Britney qu’on aime tant, par exemple sur les productions rythmées de "Do You Wanna Come Over?" et de "Hard To Forget Ya".

Niveau singles, on a connu mieux (mais on a aussi connu pire, comment oublier "I Wanna Go" ?) mais il faut se contenter de titres aux influences R&B vaguement sensuelles comme la ballade mid-tempo sans intérêt "Make Me…" en collaboration avec le rappeur G-EAZY, ou encore "Slumber Party" dont la cadence s’inspire (de loin) du reggae et dont le remix en featuring avec TINASHE marche très bien commercialement. L’album s’enchaîne avec des morceaux plutôt bof ("Love Me Down", "Man On The Moon" ou la ballade "Just Luv Me") et il faudra bien sûr passer par des moments où on la reconnaît à peine, en particulier la langueur de "Invitation" et même de "What You Need" et le beat simplement nul de "Clumsy".

On note cependant la chanson "Just Like Me" avec sa guitare acoustique et une Britney plus naturelle pour un rendu bien plus organique, ainsi que le morceau "Private Show" assez mémorable grâce à une livraison vocale complètement inattendue de la part de Britney. L’espoir n’est pas perdu, la chanteuse existe toujours bel et bien derrière ces quelques titres alors qu’elle était absente de ses précédents opus, mais ce n’est pas suffisant pour dépasser un 2 tout de même généreux.

Depuis, la vie de Britney continue d’être régie par la team SPEARS dans un brouillard de lithium à Vegas pour son show dont elle refuse d’annoncer la reconduction. Forcément, sa famille et sa team qui vivent tous à ses crochets se fâchent et la font disparaitre en l’internant de force dans un établissement psychiatrique où elle reste enfermée pendant plusieurs mois. Très croyante, elle avait fini par perdre la foi durant toutes ces années de tutelle forcée mais c’est finalement pendant cette période au contact des autres patientes qu’elle retrouve la force de survivre grâce à Dieu.

Il faut dire que le mouvement #FreeBritney, soutenu en masse par ses fans mais aussi par de nombreuses célébrités comme Miley CYRUS ou son amie de longue date Paris HILTON, commence à exposer plus publiquement sa tutelle en 2019. L’affaire est aussi portée par la presse, pourtant souvent impitoyable avec la chanteuse, qui révèle au grand jour les luttes de Britney pour retrouver sa liberté.

Les choses s’accélèrent en 2021 : enfin défendue par le public, plus personne ne peut fermer les yeux. Certaine de mériter d’être libre, Britney ne lâche rien, parvient à changer d’avocat et s’exprime au début de l’été devant le tribunal, mais aussi devant le monde entier pendu à ses lèvres. Elle dénonce les abus dont elle a été victime et les répercussions sur sa santé mentale. La tutelle est passée au peigne fin et tout le monde se débine à tour de rôle dans la team de papa SPEARS. Le vent tourne et tout le monde le sent.

Finalement, la fin de cette mascarade sonne en novembre 2021. Britney est enfin libre. Elle est libre mais elle a passé treize ans sous le joug d’une team de démons qui lui ont tout volé, y compris une partie de son âme. La chanteuse n’a plus rien sorti à ce jour, excepté un featuring avec WILL.I.AM (ouais… vous commencez à connaître mon avis sur ses sons) et le duo "Hold Me Closer" avec Elton JOHN, un véritable bop. Aujourd’hui, Brit-Brit reste une chanteuse classée parmi les meilleures ventes de tous les temps, même si elle dit avoir pris sa retraite. C’est tout ce qu’on lui souhaite, parce que Britney SPEARS reste avant tout une femme au charme certain, une femme authentique qui rêve d’une vie normale et une femme touchante à la résilience folle comme on le découvre dans son mémoire La femme en moi sorti en 2023 qu’elle conclut avec le secret qui l’a portée toutes ces années : Il ne faut pas faire chier une femme qui sait prier. Vraiment prier. Je n’ai fait que prier.