Déjà le cinquième album live des FATALS PICARDS, si l’on prend en compte le Live in Compiègne, ce qui pourrait faire beaucoup si le groupe n’était pas avant tout l'un de ceux qui prennent toute leur valeur sur scène.
En effet, si leurs albums sont souvent très bons, LES FATALS PICARDS sont tout bonnement excellents en concert. Et en cela, avoir de nombreux témoignages de leurs prestations a totalement du sens. D’autant plus que leur précédent album live, 14-11-14, date de près de dix ans.
Pourtant, loin de jouer la carte de la surprise, le groupe propose un album assez 'classique' avec pas moins de huit titres que l’on retrouvait déjà sur cette dernière captation en public.
Alors soit, cela laisse la place à une grosse dizaine de 'nouveaux' morceaux, compte tenu de la générosité de ce double album qui contient pas moins de vingt-deux plages. Mais un peu plus d’audace, de surprise auraient
donné une saveur particulière à ce disque.

Comme c’est de plus en plus le cas depuis le départ de Ivan en 2007, le ton général est très orienté rock. Un rock puissant qui met les guitares (enfin la guitare) bien en avant. Le son est très bon : clair et puissant. Cela rend la compréhension des paroles très facile, ce qui est important pour ce groupe dont un des atouts est l'humour et l'ironie des textes.
De ce fait, nous avons là un résultat assez probant : sérieux et efficace.
Efficace car, au surplus, les 'tubes' du groupe sont toujours aussi plaisants à écouter. Il en va ainsi de "Le combat ordinaire", "Coming Out", "Le retour à la terre", "Mon père était tellement de gauche", "La sécurité de l’emploi", "Bernard Lavilliers" ou "Noirs". Il en va de même des interventions pleines d’humour de Paul Léger (chant) et Laurent Honel (guitare) entre les chansons. Ceux-ci sont très bons pour lancer un commentaire ou une punch-line qui fait mouche. Au-delà de leur aptitude pour cela, on sent le fruit de l’expérience acquise lors de leurs nombreux concert.
A cela, il convient de constater que certains de leurs titres plus récents sont proposés ici de bien belle manière. C’est ainsi le cas de "Les Playmobils complotistes" et de "De l’amour à revendre", dans une version acoustique et pétillante. Mais également du plus débridé et énergique "Twist à Fukushima".
Au regard de ce tableau globalement très positif, on serait en droit d’être en présence d’un témoignage live presque sans faille.
Pourtant, tout pétris de qualité et copieux qu’il soit, cet album peine à provoquer le grand frisson, notamment parce qu’il se montre trop prudent, trop maitrisé, trop professionnel, autant de qualités d'ordinaire, mais ici exprimées de manière trop évidente, trop visible et en léger décalage avec l’ADN original du groupe qui faisait la part belle à la folie, à la dérision, à la diversité.

C’est en cela que Palalapa Papapa laisse un petit sentiment de frustration et de manque. C’est un très bon album, mais à qui il manque le petit supplément d’âme propre à en faire l'incontournable d'un groupe autant orienté scène.