ZODIAC est le groupe fondé par Jānis Lūsēns à la fin des années 1970 avec quatre autres étudiants et élèves du conservatoire fédéral de Lettonie. Bien que décrit comme un groupe de rock à ses débuts, ses deux premiers albums sont très nettements orientés Disco, sous l’influence du groupe français SPACE dont les disques n’étaient pas encore édités en URSS mais qui faisait déjà un tabac, notamment via les programmes radio et télé. ZODIAC enregistre et publie son premier album, avec comme producteur (et directeur de la branche lettonienne du label soviétique Melodiya) Aleksander Grīva (père de la claviériste Zane Grīva), alors que les jeunes musiciens sont encore étudiants.

Bien que la parenté stylistique avec SPACE soit manifeste tout du long, l’équipement électronique de ZODIAC était alors très modeste, se limitant aux ARP odyssey duophonique et ARP Omni polyphonique, le tout avec une production plutôt basique – la guitare et la batterie sont quand même bien mollassonnes –, ce qui n’empêche pas la formation de réaliser des compositions qui tiennent la route et pour la plupart se distinguent du modèle français, même si le refrain de "Provincial Disco" semble sous l’influence de Just Blue (1978), et pas forcément pour le meilleur. On peut certes regretter le sentimentalisme de la ballade "Mirage", même si à ce niveau-là c’est toujours mieux que "Ballade Of Space Lovers" ou "Let Me Know The Wonder" de SPACE. "Rock On The Ice" et dans une moindre mesure "Alliance" versent dans un rock un peu facile, qui ne rend pas très bien avec le manque de consistance de la guitare. Le chant éthéré de Zane Grīva sur "Mirage" et "Alliance" est bien trop relégué en arrière-plan. Au début de "Mirage", la mélodie de ARP Omni doublé par le chant donne l’étrange impression d’un véritable ensemble de cordes. Il n’y a pas grand-chose à redire au sujet des trois autres morceaux.

Disco Alliance est donc une alternative efficace à SPACE, formation à la production confortable mais dont le style quelque peu pompier peut légitimement rebuter certains auditeurs, tout en sachant contenter le fan de Didier MAROUANI en manque de nouveauté – le dernier album de SPACE date de 2011 (mais son dernier BON album date déjà de 1982). La médiocre production porte néanmoins préjudice aux éléments acoustiques et électriques de l’ensemble, en dépit de tempi assez enlevés – la belle pochette à la Shusei Nagaoka suggérait quelque chose de plus étoffé. Toujours est-il que nous avons là un album équilibré, facile d’écoute et plutôt réussi, qui saura intéresser l’amateur de Disco électronique.

3 ¼ sur 5