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Frédéric CHOPIN - Les Sonates Pour Piano  (1828)
Par EMMA le 4 Mars 2025          Consultée 367 fois

La sonate est l’un des genres les plus emblématiques de la musique classique et si l’on pense sonate on pense davantage à MOZART, HAYDN, BEETHOVEN ou bien d’autres mais pas forcément à CHOPIN. Pour cause, les siennes seront parfois critiquées. Elles sont intéressantes en cela que composée à des moments bien distincts de sa vie, elles reflètent une évolution ou la suivante est toujours plus aboutie que la précédente.

La Sonate Pour Piano N°1 En Ut Mineur, Op.4 naît en 1828, d’un jeune CHOPIN âgé de 18 ans. Un premier souffle, une œuvre de jeunesse qu’il dédit à son professeur de l’Ecole Supérieure de Musique de Varsovie. Elle ne sera jamais publiée de son vivant. C’est un cri d’émotions encore maladroites, trop orné par moment, ou bien trop long. Elle ne brille pas par son innovation, c’est plutôt un laboratoire d’idées, un exercice incomplet mais un cheminement essentiel dans l’exploration de style. On retient surtout le "Menuetto", seul menuet que CHOPIN composera, qui, malgré sa quête de classicisme non abouti nous livre une danse pleine de charme.

La seconde sonate est achevée en 1839. Elle est construite autour de la célèbre marche funèbre, composée préalablement et séparément et, le thème initial ne sera pas réexposé après le premier mouvement comme le veut la forme de la sonate. En cela, elle s’éloigne de sa forme classique.

Pour les avoir quelque peu explorées sur mon piano, cette sonate ci et la suivante, je peux essayer d’exprimer la manière dont je les perçois. Je dirai que la Sonate Pour Piano N°2 En Si Bémol Mineur, Op.35 est pareil à une tempête qui se lève, le premier mouvement avec le premier thème s’élancent furieux, vibrants poussés par une agitation intérieure, chaque note semble courir l’une après l’autre jusqu’au second thème qui se pose doucement, et, comme un besoin d’apaisement, il en oublie de faire revenir le premier thème. Puis, c’est au tour du "Scherzo" de s’exprimer, fougueux, jusqu’à ce que d’un pas lourd, la "Marche Funèbre" s’élève, solitaire, isolée. Une main gauche aux accords graves, lourds et obsédants qui s’installe et domine funestement. La main droite roule des trilles puis une mélodie plane, flotte, un bruit sourd qui ne se tait jamais. Le final se lance comme une course, une ligne droite sans fin, les triolets aux deux mains jouent dans un tourbillon furieux, un final où l’on court sans jamais s’arrêter tandis que la marche funèbre planante et angoissante, au loin, nous hante toujours.

La Sonate Pour Piano N°3 En Si Mineur, Op.35 est l’apogée de ce trio. Elle mêle profondeur et rigueur et prouesses techniques et émotions. CHOPIN l’écrit à l’été 1844. Elle représente à merveille son style, les mélodies lyriques et romantiques se déploient dans une danse tumultueuses et changeante. Je la vois comme un souffle doux qui porte une certaine puissance. Les harmonies se croisent dans la clarté et la profondeur. Chaque note chante, non sans rappeler l’art du bel canto que CHOPIN admire et son univers s’ouvre à nous avec une créativité et une beauté sans limites, un monde qui ne cesse de se redéfinir dans une exploration intime et lyrique. Le "Scherzo" espiègle et virevoltant éclate rapide et sans entrave. Le "Largo" est un songe envoûtant et gracieux, la mélodie s’élève infiniment douce, une brise légère qui caresse la peau, des phrases musicales qui plongent dans l’infini. Une splendeur éthérée, une délicatesse qui bouleverse. Et, le final s’élève, chaque note est une rafale fougueuse et exaltée. L’âme s’élance, se débat et s’élève théâtralement et la coda surgit, parcourt le clavier sans relâche où la passion de CHOPIN transparaît. La douceur côtoie l’explosion.

Du souffle jeune et hésitant, jusqu’à l’équilibre passionné en passant par la tempête de la "Marche Funèbre", CHOPIN nous offre trois sonates comme trois voyages. On remarque l’évolution pour atteindre une ultime sonate pour piano des plus envoutante, complète et accomplie. Et l’on remarque qu’avec CHOPIN, l’émotion, toujours, l’emporte.

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1. -sonate Pour Piano N°1 En Ut Mineur, Op.4
2. Allegro Maestoso
3. Menuetto
4. Larghetto
5. Finale : Presto

1. -sonate Pour Piano N°2 En Si Bémol Mineur, Op.35
2. Grave – Doppio Movimento
3. Scherzo
4. Marche Funèbre : Lento
5. Finale : Presto

1. -sonate Pour Piano N°3 En Si Mineur, Op.58
2. Allegro Maestoso
3. Scherzo (molto Vivace)
4. Largo
5. Finale : Presto Non Tanto



             



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