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Frédéric CHOPIN - Musique De Chambre (1829)
Par EMMA le 8 Avril 2025          Consultée 180 fois

Le romantisme, en reprenant tous les genres et styles de la musique classique, les adapte à ses valeurs, notamment l’expression intime des sentiments. C’est pourquoi la musique de chambre, musique intime, jouée dans des espaces privés, est particulièrement prisée durant cette époque, offrant aux musiciens un moyen de partager la profondeur de leurs émotions avec leur public. Ce contexte pourrait convenir parfaitement à CHOPIN qui n’est pas un homme de la foule et qui ne se présente que peu à un auditoire. Mais son domaine demeure les œuvres pour piano seul, alors, la musique de chambre n’occupe qu’une petite place restreinte de son répertoire.

Le "Trio Pour Piano, Violon, Violoncelle En Sol Mineur" est l’une des premières œuvres d’un CHOPIN déjà en rupture avec les schémas classiques. Composée en 1829, elle comprend déjà les esquisses et donc les traits caractéristiques de ce génie. Elle est empreinte de sonorités polonaises.

Le premier mouvement "Allegro Con Fuoco" s’élance dynamique et virtuose. Les cordes élégantes répondent au piano passionné, soliste par moment, qui porte le thème. La musique se fait plus audacieuse et glisse vers un "Scherzo" où la virtuosité et la l’expressivité se mêlent dans un tourbillon sonore. Le troisième mouvement "Adagio Sostenuto" est beau mais plombant, mélancolique et lourd. Si le piano paraît joyeux par moment, il laisse plus de place aux cordes qui peinent à sortir des graves et plongent l’œuvre dans une abîme sombre et dramatique. Elles se répètent inlassablement tissant une toile d’une tristesse profonde noyant l’auditeur dans l’intensité de la solitude. "Allegretto" nous sort la tête de l’eau et clôt la pièce en une bouffée d’air frais avec de longues phrases mélodiques rapides, harmonieuses et virtuoses. Une pièce lyrique qui alterne entre luminosité et ombre.

Composée en 1829, "Introduction Et Polonaise Brillante Pour Violoncelle Et Piano En Do Majeur" est une pièce de salon qui se déploie comme un dialogue intime entre un piano doux parcourant le clavier et un violoncelle assez triste. Peu à peu, la partie centrale s’éclaircit, le piano vif et agile arpente le clavier de haut en bas tandis que le violoncelle tressautant, s’élance dans quelques aigus donnant une touche presque dansante à l’ensemble. Le piano sait se retirer parfois pour réserver des instants précieux où le violoncelle, tout en virtuosité capte l’attention. Une jolie pièce, qui malgré sa tendresse mélodieuse, demeure répétitive dans les échanges entre les instruments.

CHOPIN écrit entre 1832 et 1833 en collaboration avec le violoncelliste Auguste-Joseph Franchomme, le "Grand Duo Pour Violoncelle Et Piano En Mi Majeur" qui se joue sur le thème de l’opéra "Robert Le Diable" de Mayerbeer du début du XVIIIème siècle. Voici un duo fascinant qui émerge, intime et virtuose. Le violoncelle, d’une sensibilité exquise tisse des lignes riches, majestueuses et profondes tandis que le piano lui est à la fois complice et soutien. L’œuvre est d’une grande créativité, chaque note est une étincelle. L’écoute de ce duo est captivante, bouleversante même et laisse sans voix par l’harmonie et la complicité qui règne entre ces deux génies. Le violoncelle est d’une grandeur telle, qu’il sublime majestueusement l’œuvre accompagné d’un piano expressif, attentif et subtil.

La dernière composition publiée du vivant de CHOPIN est la "Sonate Pour Violoncelle Et Piano En Sol Mineur" qu’il écrit entre 1845 et 1846 là aussi avec Franchomme. Il entretient une relation amour/haine avec cette sonate qui fut compliquée à écrire.

La pièce s’ouvre sur l’"Allegro Moderato" mélodieux où la tonalité mineur se pare de profondeur et de tristesse. Le violoncelle vibre de mélancolie, s’élance et se déploie en duo avec un piano passionné à la virtuosité égale. Le scherzo, fidèle à son essence, s’étend dans un dynamisme lyrique et mélodieux avant de laisser place à la rêverie du "Largo". Un passage lent, façonné de douceur en contraste au deux premières parties qui crée un moment des plus intimes. Le violoncelle prend la place centrale, le piano se fait accompagnateur. Le dialogue final oscille entre introspection et moments brillants et fiers, fluide et expressif. Cette dernière œuvre de musique de chambre est comme une réponse, un écho plus mature à la première. Elle dénote d’ailleurs de ce que l’on connait de CHOPIN qui se met au service du violoncelle et ainsi, forme une sonate romantique et créative pour violoncelle avant tout.

Quatre œuvres plutôt éclipsées du répertoire de CHOPIN, pas forcément essentielles pour apprendre à connaître ce virtuose mais à écouter si besoin est de se réconcilier avec l’une des nombreuses facettes de la musique de chambre. Malgré quelques longueurs et répétitions, l’écriture est expressive et raffinée.

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1. Trio Pour Piano, Violon, Violoncelle En Sol Mineur
2. Introduction Et Polonaise Brillante Pour Violoncel
3. Grand Duo Pour Violoncelle Et Piano En Mi Majeur
4. Sonate Pour Violoncelle Et Piano En Sol Mineur Opu



             



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