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Frédéric CHOPIN - Scherzos (1835)
Par EMMA le 16 Mars 2025          Consultée 225 fois

Le terme scherzo, issu de la musique italienne signifie plaisanterie. Toutefois, que l'on ne s'attende pas, ici, à écouter des pièces telles des plaisanteries, enjouées et légères. Elles sont, au contraire, dominées de contrastes émotionnels marqués et hantées d’une tension dramatique et angoissée. Si les scherzos sont souvent insérés comme deuxième ou troisième mouvement d’une œuvre, ceux-ci sont indépendants. Ils sont divisés en trois parties dans un rythme ternaire avec des passages rapides et des moments d’un grand lyrisme. Chacun s’inscrit dans un contexte historique et un moment de vie précis de CHOPIN.

Il commence à écrire, les premiers jets d’une œuvre fiévreuse à Vienne et l’achèvera quelques années plus tard à Paris. C’est une pièce angoissée qui traduit le tumulte de son âme alors qu’il a quitté sa terre natale dans une période marquée par des bouleversements et des tensions politiques et sociales en Pologne. Cela se reflète dans le "Scherzo n°1 En Si Mineur Op.20", une musique torturée, le clavier s’emballe dans le fracas des touches. Le premier thème débute tel un torrent indompté, une fureur qui se déploie sans retenue. Puis, comme moment suspendu, un passage doux émerge, d’une douceur fragile. Le songe est de courte durée, une illusion dissipée par une coda furieuse, intense qui crie l’angoisse de l’artiste dans une succession infinie de doubles croches tonnantes et pesantes mais d’une virtuosité saisissante. Un scherzo, entre ombre et éclat de lumière où les émotions deviennent art.

Le "Scherzo n°2 En Si Bémol Majeur Op.31" est captivant et fier. Composé en 1837 dans un Paris, où CHOPIN jouit d’une certaine reconnaissance dans le milieu culturel et aristocratique. C’est également des périodes où sa santé n’est pas des plus positives. Cela donne lieu à une pièce mélancolique et introspective. Elle s’ouvre de manière intrigante, où chaque triolet pose une question à laquelle chaque groupe d’accords répond. Début de pièce qui montre une fois encore la grande imagination de CHOPIN. Ce dialogue entre triolet et accords est chaque fois suivie de phrases lyriques. Des poèmes joués pianissimo dans une douceur infinie. Le tout est lié dans une virtuosité exigeante de tel sorte que les contrastes entre les danses agitées aux airs de mazurka formées de triolets à la main droite et d’arpèges à la main gauche se lient parfaitement et dans une suite logique aux phrases douces et chantées.

Deux ans plus tard, alors que sa santé ne cesse de se dégrader, il écrit le "Scherzo n°3 En Do Dièse Mineur Op.39", le plus dramatique. Il se présente sous forme de menuet, et, s’il est joué en trois temps, il n’a pas le caractère d’une danse. Dès les premiers accords, une marche rapide prend forme, présente et résolue. Les croches s’enchaînent cadencées et rythmées. La tension est palpable jusqu’à l’émergence d’un second thème en tonalité majeur. Les phrases harmoniques se déploient, majestueuses. La musique se calme où plane une aura de grandeur et de solitude. Le dernier passage en mineur assombrit, et c’est dans cette descente que le cœur de la pièce dévoile sa tristesse la plus profonde. Enfin, la coda s’élance, agitée et poignante.

Le "Scherzo n°4 En Mi Majeur Op.54" est le seul scherzo en tonalité majeur. Publiée en 1842, CHOPIN est alors un compositeur reconnu en pleine maturité artistique. Ce dernier scherzo est le plus positif et lumineux. Sous forme libre, il se démarque par une certaine fluidité et le mélange d’une certaine virtuosité et d’une délicatesse choisit avec précision. La partie centrale, sublime, toute en harmonies, arpèges et croches, où l’on ondule entre la barcarolle et le scherzo montre à quel point la balance entre virtuosité et délicatesse est minutieusement réfléchie pour en faire une œuvre d’un grande maîtrise et maturité musicale.

Les Scherzos s’étalent sur plusieurs années et témoignent de l’évolution de CHOPIN. La technique exigeante qui n’a de cesse de s’améliorer au fil de chaque œuvre et l’expression d’émotions complexes telles que la douceur infinie, la passion fiévreuse, l’angoisse grandissante témoignent de son génie créatif. Il sublime la douleur par la musique.

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1. Scherzo N°1 En Si Mineur, Opus 20
2. Scherzo N°2 En Si Bémol Mineur, Opus 31
3. Scherzo N°3 En Do Dièse Mineur, Opus 39
4. Scherzo N°4 En Mi Majeur, Opus 54



             



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