Alec R. COSTANDINOS aligne les albums-concepts et il en est mine de rien à sa troisième adaptation d’œuvre littéraire (en comptant "Beauty And The Beast" sur l’album How Much, How Much I Love You), mise en boîte en avril 1978 et publiée en octobre. Ce sera également sa dernière. Sur le même principe que Romeo And Juliet, ce concept littéraire est prétexte à une longue suite musicale s’étalant sur un album entier, à ceci près que la partition est cette fois-ci enrichie de quelques dialogues. Les deux albums sont d’ailleurs parus sous le nom Alec R. COSTANDINOS & THE SYNCOPHONIC ORCHESTRA, alors qu’ils ne diffèrent pas foncièrement des autres albums d’Alec.

Cela n’a de toute façon pas une grande importance en ce qui concerne la musique, qui consiste donc en une suite en deux grandes parties (certes subdivisées en plusieurs sous-parties), structurée autour d’un thème principal, lequel ne diffère guère du style habituel d’Alec mais est pourtant bien plus réussi que celui de Romeo And Juliet. Ce thème apparaît donc avec de nombreuses orchestrations différentes, chantées ou non, mais pas avec la même réussite – "Dam Claude’s Confession" est moins bon. Les cordes assurent la liaison entre le thème et les développements. Au cours de la première face, une guitare sèche apporte une saveur hispanique qui n’est pas sans rappeler les deux premiers albums de SANTA ESMERALDA avec Leroy Gomez.

Si la première moitié de l’album est très dynamique et rythmée, la seconde est marquée par de larges passages sentimentaux pas forcément bien intégrés à l’ensemble, jusqu’à paraître sensiblement plus poussive. Ainsi, le style Disco s’efface de "Phoebus And Esmeralda" au profit d’une variété orchestrale banale et franchement rébarbative, mais le final "Quasimodo’s Marriage" est meilleur. Les claviers sont à nouveau plutôt discrets; on trouve encore que quelques nappes et leads, un bref solo de Georges RODI sur la seconde face, et une réexposition du thème au piano électrique Yamaha CS-80 au début de "Quasimodo’s Marriage".

Bref, The Hunchback Of Notre Dame se situe dans la moyenne des productions de Alec R. COSTANDINOS, qui brille par sa productivité mais ne semble pas décidé à sortir de sa zone de confort, malgré ses diverses fantaisies.

2 ¾ sur 5