Le traitement exhaustif des discographies n’a pas que des bons côtés. Si on veut aller un peu plus loin que Les 1001 Albums qu’il faut écouter dans sans vie, on doit parfois mettre les mains dans le cambouis, même quand celui-ci est contaminé par de l’acide chlorhydrique ou du Césium 137. Mais voilà, comme je suis un maniaque maladif, j’ai tendance à fureter du côté de tous les side-projects possibles et imaginables, ce qui fait peut-être de moi le chroniqueur qui a le plus mal tourné de toute l’histoire de Forces Parallèles. Franchement, arriver avec du WHITE NOISE et du ART ZOYD pour finir par chroniquer ROCKETS, LOVE & KISSES et Didier MAROUANI, quelle déchéance !

Pourtant, il n’est pas toujours besoin de fouiller bien loin pour trouver des daubes. LOVE & KISSES est le combo le plus connu de Alec R. COSTANDINOS, et leur deuxième album est une véritable purge. How Much, How Much I Love You… rien que la pochette grille les yeux jusqu’au cerveau. D’un autre côté tant mieux, ça nous épargne de trouver le bouton 'Play' pour écouter le disque. Et quel disque ! Rien que le morceau-titre, occupant toute la première face, est un dégueulis de cordes grumeleuses et de rythmiques mollasses. Quant aux mélodies, elles sont immondement liquoreuses, et on peut dire qu’elles sont au Disco ce que la catastrophe de Tchernobyl est à l’industrie de l’énergie nucléaire : un événement tragique, découlant de multiples négligences et malfaçons, qui décrédibilise durablement un secteur qui a pourtant fait ses preuves en termes d’efficience. La ballade "Maybe" est du même tonneau et "Beauty And The Beast" (tiens, encore une œuvre littéraire passée à la moulinette Disco) est à peine moins pire. C’est terriblement indigeste. Même Georges RODI et Slim PEZIN, chevilles ouvrières du Disco frenchie s’il en est, sont totalement englués dans cet amas de guimauve radioactive. Leurs carrières ultérieures prouvent au moins qu’ils s’en sont sortis vivants.

Je l’évoquais au sujet des quatre précédents albums, Alec R. COSTANDINOS a une certaine tendance à la surenchère musicale. Mais là, il s’est véritablement surpassé. Si vous pensiez que CERRONE est une caricature musicale, détrompez-vous, Alec R. COSTANDINOS explose là tous les compteurs du ridicule, frôlant même le racolage, et nous livre ce qui est de loin son pire album, ce qui n’est pas peu dire. J’ai déjà mâché des malabars moins édulcorés que ça. How Much, How Much I Love You est aussi dangereux pour l’émail dentaire que les phalanges de Pascal Brutal, et aussi néfaste pour le foie que la tequila artisanale d’Ultimex. Comme ce dernier le dit lui-même:

On va bientôt pourvoir utiliser mon foie comme matériel explosif – Gad, in Atomic Tequila 666