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Nick CAVE & THE BAD SEEDS - Murder Ballads (1996)
Par STREETCLEANER le 18 Septembre 2009          Consultée 5140 fois

Murder Ballads est un album un peu déroutant. Il s'agit d'une espèce d’album concept autour du meurtre, Nick Cave ayant choisi de raconter des petites histoires décrivant des drames qui se terminent bien entendu dans le sang. Certains de ces textes sont inspirés par ce que l'on appelle des histoires traditionnelles, histoires plus ou moins réarrangées par Nick Cave lui-même. C'est notamment le cas pour les chansons "Stagger Lee" et "Henry Lee".

Ainsi, sur cet album, les textes sont aussi importants que la musique, Nick Cave ayant l'occasion de mettre vraiment en valeur ses talents de poète noir et d'écrivain. Le revers de la médaille, si l'on peut dire, c'est que les non anglophones n'en profiteront pas vraiment, même si le niveau d'anglais des textes est généralement abordable. Les textes sont donc assez simples dans leur écriture mais parfois assez crus comme sur le morceau "Stagger Lee", jonché de "asshole", de "motherfucker" et autres gentillesses.

Mais cet intérêt pour les textes est d'autant plus important me semble-t-il que les orchestrations sont dans l'ensemble assez minimalistes. L’album est assez replié sur Nick et son piano/orgue… replié sur Nick tout court même. En effet, les paroles sont écrites par lui seul, sauf sur le dernier titre "Death is not The End", puisqu'il s'agit d'une reprise de Bob Dylan. Ce dernier morceau pourrait sonner un peu comme une grosse blague puisqu'il n'est question que de morts tout au long de ce disque. Comment peut-on alors soutenir que la mort n'est pas la fin ?

Abordons l'aspect plus musical du disque : ce disque pourrait plaire aux fans de Leonard COHEN, tant la voix de Nick se fait caverneuse et ressemble parfois à s’y méprendre à celle du Canadien, et ce dès le premier titre, "Song of Joy", sur lequel Nick se fait narrateur. Ce sera l'occasion pour lui d'avouer que Joy, sa petite amie dans l'histoire, n'avait de "joie" que le nom tellement celle-ci était triste et solitaire. La vie de sa femme finira, comme celle de ses trois enfants, emportée par une nuit meurtrière. Triste histoire. Et à la fin du skeud, on ne compte plus le nombre de morts.
La chanson traditionnelle "Stagger Lee" est, quant à elle, particulière jouissive avec son ambiance et son thème très "western". Le couplet se confond avec le refrain, si ce n'est l'inverse. Les quelques notes bien appuyées du piano accouplé à la basse insufflent un rythme bien dansant ; le morceau se termine en carnage total comme dans un western déjanté et meurtrier.

Mais sur ce disque Nick ne chante pas toujours seul : on compte quelques duos. Sur ces duos, qui ont pour thème de sanglantes romances, comme "Henry Lee" ou "Where the Wild Roses Grow", Nick choisit de s'entourer respectivement de P.J. Harvey et de Kylie Minogue. Deux duos réussis mais je préfère celui avec Kylie Minogue, à la mélodie franchement plus remarquable. Duo que la plupart d'entre-vous ont peut-être déjà entendu puisqu'il s'agit du titre phare radiodiffusé de l'album.
On compte également quelques autres bons titres sur ce Murder Ballads, comme "The Curse of Millhaven", une histoire chantée entre le rock-blues et la country, une sorte de road-movie sanglant dans l'esprit avec des "lalala" qui peuvent paraître décalés compte tenu des circonstances. En revanche, d'autres morceaux sont un peu moins remarquables : "O'Malley's Bar" est un peu longue (plus de 14 minutes) et je trouve "Crow Jane" et "Lovely Creature" également assez moyennes.

Pour conclure, il s'agit là selon moi d'un bon album qui se bonifie avec les écoutes. Les textes ont tous de l'importance, ce qui peut être un obstacle pour certains auditeurs. Et ce disque n'est évidemment pas parfait : on pourra lui reprocher un travail mélodique un peu en dessous des grands albums de Nick Cave et des mauvaises graines. Mais le concept abordé est intéressant, les textes sont noirs à souhait et ne sont pas dénués d'un certain cynisme. Car ne doutons pas qu'il y ait de l'humour derrière tout ça. Heureusement d'ailleurs ! Sinon l'auditeur serait tellement submergé par cette atmosphère noire qu'il pourrait penser à se tirer une balle. Au colt 45 ? Je laisse cette arme à Mr. Stagger Lee.

Note réelle : 3.5/5.

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- Nick Cave (chant, orgue)
- Mick Harvey (guitares, orgue, chant, hammond, percussions)
- Blixa Bargeld (guitare)
- Conway Savage (piano, chant, orgue)
- Martyn P. Casey (basse)
- Jim Sclavunos (batterie, percussions)
- Thomas Wydler (batterie)
- Pj Harvey (chant)
- Kylie Minogue (chant)
- Hugo Race (guitare)
- Shane Mcgowan (chant)


1. Song Of Joy
2. Stagger Lee
3. Henry Lee
4. Lovely Creature
5. Where The Wild Roses Grow
6. The Curse Of Millhaven
7. The Kindness Of Strangers
8. Crow Jane
9. O'malley's Bar
10. Death Is Not The End



             



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