Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK  |  STUDIO

Commentaires (3)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Membre : Grinderman, Nick Cave & Warren Ellis , Einstürzende Neubauten, Magazine
- Style + Membre : The Birthday Party
 

 Nick Cave Online (1246)
 Nick Cave & The Bad Seeds Facebook (677)

Nick CAVE & THE BAD SEEDS - From Her To Eternity (1984)
Par NOSFERATU le 29 Août 2018          Consultée 2687 fois

Ils sont rares les rockers dont la discographie semble quasiment parfaite. Peut-être celle d’un NICK CAVE. C’est bien simple, tout ce qu’a réalisé ce type en quarante ans, depuis le bourdonnement punky des BOYS NEXT DOOR jusqu’à sa carrière solo, de ses musiques de film avec son pote WARREN ELLIS à ses différentes formations (dont le récent et rugueux GRINDERMAN) est digne d'éloges.
En dehors de son œuvre, qu’est-ce qui nous attire tant aussi ? Tout simplement, le personnage à la fois poète, scénariste et compositeur, dandy (ses fameux costards !), féru de littérature (surtout nord américaine), rocker dark angoissé, mais aussi le père qui a perdu récemment un fils.

C’est d’ailleurs par le biais du cinéma à travers « Les ailes du désir » de Wim Wenders sorti en 1987 que « l’homme parfait », alors acteur dans le très beau film de Wenders, m’interpella. Ensuite, j’allai acheter ses disques solos (« Tender prey » fut le premier, il me semble) puis rapidement « Prayers on fire » de THE BIRTHDAY PARTY, autre groupe phare de Nick.
Le bonhomme durant sa longue carrière a su synthétiser des tonnes de genres musicaux, en créant un style unique, ce qui fait la marque des très grands. Durant les soirées branchées du début des « nineties », tout le monde (surtout le milieu estudiantin) citait NICK CAVE parce que c’était « hype ». Beaucoup de ces gens l’admiraient parce que, tu comprends, les Inrocks en parlaient. Tous ignoraient cependant, à part quelques initiés, qu’avant de monter les BAD SEEDS, l’Australien avait donc ferraillé dans deux gangs bien tonitruants. A la fin des sauvages années 70, les BOYS NEXT DOOR cités plus haut sonnaient comme les DOORS qui auraient trop écouté les SAINTS (La grande influence punk locale de Nick). Suivit THE BIRTHDAY PARTY qui avec ses sonorités « noise batcave » allait inspirer pas mal de groupes post hardcore (genre THE JESUS LIZARD). Et ces mèmes étudiants ne supportaient pas évidemment ce « bruit blanc » crucial.
Personellement, j’ai toujours adoré ce type de trajectoire, c’est-à-dire partir d’un rock bruyant pour arriver à des choses plus élaborées.

THE BIRTHDAY PARTY s’installe en Europe et NICK devient pote avec les activistes de la galaxie punk : JOHNNY THUNDERS, LYDIA LUNCH, PETER MURPHY de BAUHAUS, et un certain BLIXA BARGELD. Ce dernier est le leader des incroyables EINSTURZENDE NEUBATEN, groupe emblématique teuton de la scène industrielle. A cette époque (début des noires « eighties »), Nick qui les voit en concert est impressionné par leur côté « étrange », selon ses dires. Durant l’année « orwellienne » 1984, Nick alors hurleur des BIRTHDAY, inspiré par le jeu scénique d’un IGGY période « Raw power », et son comparse le bizarre Rowland S. Howard s’enfoncent dangereusement dans la dope. Les deux junks s’embrouillent, l’atmosphère est délétère, Mick Harvey, autre compagnon « destroy », largue les amarres. Le bassiste Tracy Pew, devenu héroïnomane, décède de ses excès deux ans plus tard. Donc il vaut mieux arrêter le naufrage.
Nick avec son vieux pote Mick Harvey forme alors les BAD SEEDS. Sauf qu’il se met en avant et le véritable patronyme du nouveau gang devient NICK CAVE AND THE BAD SEEDS. On sent que le bonhomme veut désormais diriger son entreprise expressionniste. Les autres mauvaises graines sont des stars décadentes de cette scène new wave hétéroclite, entre autres le fameux Blixa qui le rejoint et Barry Adamson des fondamentaux MAGAZINE. Tous suivent l’omniscience du maitre.
Et le disque de ces « mauvaises graines » suit peu après, faisant parait–il un jeu de mots avec le film « Tant qu’il y aura des hommes ».
Cà commence en fanfare par une reprise menaçante d’« avalanche » de Leonard COHEN avec d’impressionnants roulements de tambour. Non, ne partez pas. S’il est vrai que le COHEN est l’archétype-même du chanteur intimiste souvent aussi alerte qu’un moine bouddhiste, jetez un peu une oreille à son disque « Songs of love and hate » datant de 71 (quasiment goth avant l’heure, d’où est extrait justement « Avalanche »). On comprend mieux alors la filiation entre le folk rocker des années 70 préféré des gentils hippies (et de Giscard D’Estaing !) et notre ténébreux poète batcave. Une autre reprise montre une des influences du « caveman », celle d’« In the ghetto » écrite par Mac Davies pour Elvis PRESLEY. Cette dernière est quasiment transfigurée, Nick transformant cette « croonerie » en implacable prière gothique.
Dans le registre bruitiste post BIRHDAY PARTY, en moins frontal cependant, « Cabin fever ! » est plutôt stoogien dans sa composition et rappelle ainsi les excès soniques du groupe matrice de Mr Cave. On dirait du TOM WAITS punk, avec tous ses bruits indus en arrière plan. « From her to eternity » , le titre éponyme coécrit avec la petite amie de Nick, une certaine Anita Lane, est très répétitif et désespéré dans l’âme. Le piano y est bien malmené avec une étouffante ligne de basse toute post punk. L’angoissant « Saint huck » est une sorte de « swamp rock americana » que l’on imaginerait la bande son parfaite d’un film, genre « La nuit du chasseur ».
Mais le disque révèle une facette plus profonde, plus intime, de nos post punks déjantés. « Well of misery », espèce de blues de l’ère after punk fait ainsi penser à un chant de marins qui auraient trop abusé de tout ce que vous voulez en matière de défonce, avec un harmonica sanglotant. « A Box for black paul », qui finit ce tragique album, est une longue balade funéraire au piano.

« From her to eternity » est ainsi un disque d’une incroyable transition. Il subsiste encore des restes de l’œuvre tourmentée de BIRTHDAY PARTY mais certaines chansons annoncent une nouvelle ère d’un des artistes les plus fascinants de notre période.

A lire aussi en ROCK par NOSFERATU :


The ANGELS
Two Minute Warning (1984)
D'où vient mon surnom "doc" ?




Iggy POP
Instinct (1988)
Du métal froid plutôt... hot


Marquez et partagez





 
   NOSFERATU

 
  N/A



- Nick Cave (chant, piano)
- Mick Harvey (guitare)
- Blixa Bargeld (guitare, claviers, percutions.)
- Barry Adamson (basse)
- Hugo Race (batterie)


1. Avalanche
2. Cabin Fever!
3. Well Of Misery
4. From Her To Eternity
5. In The Ghetto
6. The Moon Is In The Gutter
7. Saint Huck
8. Wings Off Flies
9. A Box For Black Paul
10. From Her To Eternity (les Ailes Du Désir



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod