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Nick CAVE & THE BAD SEEDS - Tender Prey (1988)
Par STREETCLEANER le 16 Novembre 2009          Consultée 4948 fois

Cet album de NICK CAVE AND THE BAD SEEDS contient le titre considéré comme le plus emblématique de la discographie du groupe. Bien sûr je parle de "The Mercy Seat", le titre d'ouverture de l'album. Mais au fait, peut-être certains lecteurs ne connaissent-ils pas ce groupe ?

Alors pour faire court je précise que Nick Cave, né en Australie, s'est d'abord fait connaître dans le combo THE BIRTHDAY PARTY, groupe de post-punk qui s'installa en europe au début des années 80. Toutefois, le groupe formé avec les Bad Seeds ne débutera qu'en 1984, date de séparation des membres de THE BIRTHDAY PARTY. Nick Cave, un touche-à-tout talentueux (musique, littérature, cinéma), devient donc le chanteur-leader des Bad Seeds, combo qui se forme autour de lui et, notamment, de Mick Harvey et du guitariste allemand de EINSTURZENDE NEUBAUTEN, Blixa Bargeld.

Pour revenir à l'album, on peut dire que par son approche il est dans une certaine continuité des précédents, mais pas totalement. Bien évidemment il est plus proche de "Your Funeral ... My Trial" que du trop germanique et noisy "From Here to Eternity" (trop EINSTURZENDE NEUBAUTEN). Même s'il faut dire que "Your Funeral ... My Trial" ne s'était pas complètement départi de ce côté bruitiste du groupe allemand.

Tender Prey marque donc une nouvelle étape, une nouvelle base musicale plus perceptible, soit une musique faite d'un mélange de rock, de crooner, de post-punk, de restes de psychobilly, de blues et d'influences gospel. Un mélange très particulier, un cocktail assez unique, fait maison, inspiré par la religion et la poésie, ces orientations ne faisant que naturellement découler des centres d'intérêts de Nick Cave. Un album aux diversités et influences aussi exemplaires que les passions variées de Nick. Variée, cette oeuvre l'est indiscutablement.

Tout d'abord, sur le titre phare de l'album, "The Mercy Seat" (littéralement le siège de la miséricorde), alternant un chant au phrasé proche du hip-hop, il se met dans la peau d'un condamné à mort (chaise électrique en l'occurrence) et il débite de nombreuses fois son refrain, qui s'étire alors comme le temps, interminable, que pourrait ressentir le condamné qui traverse le couloir de la mort et attend son exécution. Ce morceau sera par la suite repris par JOHNNY CASH (album American III : Solitary Man). Il s'agit d'un véritable plaidoyer contre la peine capitale où le condamné, visiblement innocent, tente de se convaincre qu'il n'a pas peur de mourir. Mais il s'agit bien entendu d'un mensonge...

Mais Nick sait poser sa voix différemment, comme sur "Slowly Goes the Night", chanson dans laquelle il se fait presque crooner, chanteur de charme. Un peu comme sur "Muddy Water" de l'album "Kicking against the Pricks". Le tout sur un thème de toute beauté joué au piano. Un titre qui contraste un peu avec "Sugar Sugar Sugar" ou "City of Refuge" bien plus péchus, plus rocks et plus entraînants.

Toutefois le groupe n'oublie pas ses racines post-punk, qu'il mélange habilement avec des influences de Gospel sur "Deanna". Il s'agit aussi d'un titre parmi les plus connus du groupe. Et là encore le piano a une place prépondérante, à la mélodie particulièrement poignante. De manière assez générale le piano est l'instrument de prédilection de Nick Cave. C'est ainsi le cas sur l'intimiste "Watching Alice" dans lequel le piano se prête bien à cette atmosphère. Pour donner une idée, le combo nous enveloppe dans une ambiance assez similaire à celle des titres de PINK FLOYD (ROGER WATERS en fait) sur l'album "The Final Cut", à savoir introvertie et presque maladive. Puis l'harmonica s'invite, s'impose même, de manière dérangeante, en disharmonie en quelque sorte avec l'ensemble. Et cette atmosphère complètement décalée sera encore accentuée dans "Mercy" où Nick chante presque en implorant. Là encore le piano omniprésent, qui n'a jamais pris autant d'importance - et ce au détriment de la guitare - et l'harmonica vont procurer une ambiance de farce, de comédie à la fois grotesque mais aussi tragique. Une ambiance un peu folle que l'on retrouve sur "Up Jumped the Devil", ou dans l'album précédent, sur le titre "The Carny".

Que dire en conclusion ? Nous avons affaire là à un des meilleurs albums de NICK CAVE AND THE BAD SEEDS. Sans être parfait, avec une production qui ne lui rend pas tout à fait honneur, il surpasse à mon sens les oeuvres précédentes qui étaient déjà, à la base, empreintes d'une valeur ajoutée indiscutable. Si l'album nous délivre une sensation d'hétérogénéité tenant à la diversité de ses influences musicales, en revanche question qualité on notera la constance de l'ensemble des titres. Un album riche et varié, aux mélodies ou aux refrains accrocheurs, aux atmosphères désespérées, noires et dérangeantes. Notons toutefois un style musical toujours très particulier qui pourra gêner, voire presque heurter ceux qui ne feront pas l'effort d'aviver leur curiosité. Pas assez rock pour certains (la guitare est en retrait il est vrai), trop "melting-pot" musical pour d'autres, "Tender Prey" ne délivrera sa richesse qu'à ceux qui feront l'effort de surpasser leurs a-priori et leurs certitudes synonymes de confort et d'habitudes.

Note : 4.25/5 arrondie à 4.

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- Nick Cave (chant, piano, harmonica, hammond)
- Blixa Bargeld (guitares, voix)
- Mick Harvey (guitares, basses, piano, batterie, percussions, xy)
- Kid Powers (guitares, voix)
- Thomas Wydler (batterie)
- Hugo Race (guitares, voix)
- Wolf (piano, orgue, guitare)
- Gini Ball, Audrey Riley & Chris Tombling (violons, violoncelles)


1. The Mercy Seat
2. Up Jumped The Devil
3. Deanna
4. Watching Alice
5. Mercy
6. City Of Refuge
7. Slowly Goes The Night
8. Sunday's Slave
9. Sugar Sugar Sugar
10. New Morning
11. The Mercy Seat (video Mix)



             



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