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MONOLAKE - Silence (2009)
Par STREETCLEANER le 28 Avril 2010          Consultée 4004 fois

Robert Henke, cet Allemand opérant sur la scène Techno minimale/Ambient/IDM, et qui se trouve désormais seul aux manettes de MONOLAKE depuis maintenant une décennie, a voyagé un peu partout afin d’enregistrer des sons qui serviront de support à la musique ambiante (à la génétique industrielle, techno dubby et dubstep) de ce nouvel album. Le travail proposé ici diffère assez nettement de ses productions précédentes, car il est plus expérimental et s'attache notamment à jouer avec les sonorités métalliques et les outils ou matériaux. L’esprit « stahlmusik » va flotter évidemment ici dans cet univers plutôt bien abstrait (avec aussi des influences de musique concrète). Silence a été enregistré sans compression et le rendu, la profondeur sonore, sont véritablement impressionnants.

Sa musique synthétique enveloppante (similaire aux nappes de claviers/synthés pour donner une idée, et qu'on peut entendre dès les premiers instants du disque) développée ici n’aura, d’ailleurs, pour but que de servir le séquenceur ou ces sons enregistrés, ces rythmes, ces beats ou pulsations qui en constituent l’ossature, afin de parachever les atmosphères ou les ambiances. Henke a parcouru de nombreux endroits, de Berlin par exemple, pour capter les annonces d’un aéroport, des sonorités de percussions ou des sons divers, au jardin botanique de Florence pour les gouttes d'eau, à Tokyo, à Francfort ou Las Vegas pour les systèmes d’air conditionné ou les turbines, ou encore au Grand Canyon, au Joshua Tree National Park etc… Les sons synthétiques ont été obtenus quant à eux grâce au travail sur divers logiciels.

La pochette de ce Silence est indéniablement jolie, lumineuse, tout en évoquant la nature. En fait, cette pochette s'avère être relativement trompeuse. Car la musique du nouveau MONOLAKE est la parfaite antithèse de ces éléments apparents. La pochette évoque la nature, avec ces arbres et ces neiges ? Silence nous plonge dans un monde aux sonorités industrielles fait de matériaux et d'instruments multiples… La pochette est lumineuse avec son soleil brillant et son ciel bleu ? Silence nous transporte dans un monde où l’obscurité domine et où d’épais nuages noirs se sont rendus maîtres du ciel… La pochette laisse imaginer un monde connu et plutôt plaisant ? Silence va nous mettre mal à l’aise en nous entourant d’atmosphères plutôt oppressantes et parfois inquiétantes ou dark… En revanche un point commun se fait jour : le monde de Silence est assurément un monde vide, un monde plutôt déshumanisé, un monde où on cherche la vie, comme dans le monde silencieux d’un endroit perdu au plein milieu de l’hiver.

Ce monde sombre s’ouvre sur « Watching Clouds », un titre qui porte bien son nom puisqu'au-delà d'un fond sonore inquiétant reproduisant presque l’air s’engouffrant dans un tuyau, les nuages s’amoncellent et voilà la pluie qui tombe. Plus méditatif et lumineux grâce à une imitation de mandoline ou cithare, « Infinite Snow » amène des rythmiques simples et nous rapproche de terres orientales alors qu'une voix impersonnelle (« Null Pointer ») nous plonge dans un monde de percussions quasi tribales et de sons métalliques plus ou moins lointains, le tout baignant dans des nappes légèrement obscures et des bruits laissant croire à l'action du métal qui travaille, qui se dilate ou subit des pressions.

Mais c’est sur le suivant « Far Red » que les rythmes métalliques plus puissants et rapides vont apparaître et tourner presque en boucle, conférant à l’ensemble un aspect minimaliste mais hypnotique. Dans le lointain, des pulsations résonnantes se font entendre alors que Henke s'amuse à faire, semble-t-il, tourner un objet métallique. "Avalanche" nous plonge un peu plus au coeur d'une usine (qu'on retrouvera sur "Shutdown") où les machines tournent alors que les synthés nous laissent penser qu'on se trouve là au coeur d'une cathédrale de métal : un superbe titre ambient... qui amène un "Void" plus cristallin dans ses sonorités. Le jeu rythmique sur "Internal Clock" nous laisse imaginer une grande horlogerie spatiale tourner alors que "Shutdown" -déjà en germe sur l'EP Atlas-, particulièrement rythmé grâce à son couple de percussions tribales/métalliques (nous sommes au coeur de l'usine, des machineries, du monstre de métal), fait monter la tension avec des bruits inquiétants qui semblent nous entourer dans un jeu de cache-cache contre un ennemi invisible. Dark, hypnotique et captivant, et peut-être le meilleur morceau de l'album. L'atmosphère de "Reconnect" se fait quant à elle plus psychédélique alors que l'usine reprend ses droits dans le dernier "Observatory".

Silence ne sera pas un disque facile à appréhender pour la plupart des auditeurs. Sans doute plaira-t-il presque à coup sûr aux amateurs de musiques aux sonorités industrielles ou sombres, voire aux dubsteppers. Pour ceux-là, Silence devrait constituer une heure plaisante et captivante d'atmosphères globalement sombres (ce n'est pas contradictoire avec le mot plaisant), dans laquelle l'esprit des machines ou matériaux rôde en permanence, entre moments limpides (plus rarement) et plus oppressants. En tout cas, Silence est assurément un excellent disque. Une mission menée à bien dans ce domaine.

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- Robert Henke (tout)


1. Watching Clouds
2. Infinite Snow
3. Null Pointer
4. Far Red
5. Avalanche
6. Void
7. Internal Clock
8. Shutdown
9. Reconnect
10. Observatory



             



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