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MONOLAKE - Studio (2024)
Par STREETCLEANER le 26 Octobre 2024          Consultée 395 fois

2024, voilà donc le nouvel album de MONOLAKE (Robert Henke), quatre ans après Archaeopteryx. Robert Henke ne vend pas des palettes d’albums et d’ailleurs ça n’a pas l’air de l’intéresser comme le montre son précédent album édité en version limitée à seulement 200 exemplaires worldwide ; il tourne peu et privilégie des concerts audiovisuels plutôt confidentiels, cérébraux, et réservés à un public de passionnés pour la technologie (dans le sens premier du mot c’est-à-dire l’étude des machines) et le sound design. Il ne recherche aucunement la notoriété, le gars est discret, et continue son petit bonhomme de chemin sans se soucier des tendances… en gros, Henke c’est l’anti Ibiza… mais tant mieux d’ailleurs car MONOLAKE, c’est vraiment le haut du panier en termes de musique électronique, un pilier hautement estimé de la scène techno berlinoise, et c’est une carrière irréprochable et intouchable. Car quels artistes de musique électronique ont publié autant d’albums sans en rater un seul ?

Malgré cette qualité constante, si on tente une rétrospective, si on me demandait par exemple de me prêter au jeu de la sélection de cinq albums phares depuis son début de carrière en 1997, mon choix se porterait sur le premier Hongkong aux jardins verdoyants et relaxants, le plus expérimental et diversifié d’alors Cinemascope, le terrible Momentum qui s’ensuivra, le captivant Silence aux résonances métalliques et dubstep, et enfin le dernier Archaeopteryx, tellement dense qu’on ne finit jamais de le redécouvrir. Peut-être que ce dernier Studio intègrera cette liste, il est un peu tôt pour le dire à chaud mais inutile de le cacher l’album est vraiment excellent. De toute façon si on interroge des fans de MONOLAKE chacun d’entre eux aura ses albums préférés qui ne sont pas forcément les miens ; par exemple Polygon Cities est l’album préféré d’un certain nombre d’entre eux.

Henke présente Studio comme un long travail de studio (justement), une longue aventure s’approchant de mouvements symphoniques, le résultat de mois passés dans son refuge. Henke nous fait comprendre qu’il travaille la matière sonore sans relâche, ses pièces de musique changent continuellement de morphologie avant d’être approuvées et trouver leur forme définitive ; il est clair que l’Allemand est perfectionniste, d’ailleurs peut-il en être autrement de la part d’un des créateurs d’Ableton Live ? Et bien évidemment toute la matière sonore a été travaillée au moyen de cet outil, cela va sans dire.

Le nouvel album ne surprend pas, on reconnaît immédiatement la pâte de l’artiste, avec sa musique basée sur des architectures rythmiques particulièrement élaborées "Thru Stalactites" ; toutefois l’album comporte moins de pièces d’ambient que VLSI par exemple ou même Archaeopteryx. Même si l’album est très équilibré entre structures et sons, Studio est clairement tourné vers le rythme ; bien entendu on retrouve toujours des claviers ou des effets de nappes de synthés, qui parcourent les compositions tels des spectres ou des apparitions, avant de s’éclipser, voire de muter en ondes ou d’autres choses évanescentes ("The Elders Disagree", "Thru Stalactites" entre autres) ; cette bande-son fourmille d’échos, de résonances, de matières, de craquements, de fragments sonores décomposés, de pièces de puzzle mélodiques. Parfois l’impression est celle d’une machinerie qui tombe en lambeaux, qui perd ses pièces ou se désarticule (l’incroyable "Thru Stalactites"). Henke n’oublie pas la tension, comme "Signals", qui aurait pu intégrer le film Heat lors de cette scène haletante du braquage de la banque mais "Signals" est nettement plus intense.

"Cute Little Aliens", énergique, nous replonge avec délice vers ses anciennes productions, de la période 1997-2005, on y retrouve le même esprit plus ambient-dub techno avec intégration d’ambiances environnementales tels la mer, des bestioles qui semblent voler ou parler, des bulles d’eau qui semblent exploser… Henke évoque un environnement humide pré-humain où sont présent l’océan, le tonnerre, des gouttes de pluies granuleuses et d’autres forces de la nature. C’est une superbe fresque fourmillant de vie qui se déroule.

"Intermezzo" est de toute beauté et voit Henke s’aventurer vers les terres du Post-Club (ou "Deconstruted Club"), cette pièce d’une durée de moins de quatre minutes est assez courte comparée aux autres titres et fait figure d’intermède, dommage que l’idée n’ait pas été explorée plus profondément toutefois. Changement d’humeur radical également sur "Red Alphonso" très IDM avec ses sonorités qui pourraient faire penser aux premiers albums de The BLACK DOG ; ou comme sur "Eclipse" qui se focalise sur les cymbales, et qui tourne en exercice de batterie libre selon Henke.

"Global Transport" est l’occasion pour Henke d’incorporer à nouveau des voix ; on se souvient qu’il l’avait déjà fait à plusieurs occasions, déjà sur son premier album avec "Mass Transit Railway" ou sur "Pipeline" et "Invisible" (album Polygon Cities). Mais dans le cas présent les voix sont déformées comme si les mots avaient été sectionnés. De subtiles parenthèses atmosphériques et des variations de patterns rythmiques ponctuent ce titre, un des meilleurs de cet album.

"Stasis Field" renoue avec des ambiances bien plus sombres ; sa structure rythmique plus martiale / indus et pesante, et immergée dans des vagues de synthés, aurait été parfaite pour un remake de The Thing de John Carpenter (écoutez la sonorité des synthés très typés vintage 80’s à partir du milieu, on côtoie la darksynth). De son côté, "Prime Lundy" privilégie l’ambiance et sons au détriment de la structure rythmique, on est là dans la techno très minimale qui joue également sur la tension, comme le précédent "Stasis Field", mais abordée d’une manière différente ; cette musique serait idéale pour accompagner des images d’une mégapole aux rues désertées avec toutes ces résonances et échos.

Studio est globalement dans la lignée Archaeopteryx, on sent clairement une certaine proximité avec cet album précédent bien qu’il comporte son lot d’innovations ; chaque pièce a son intérêt qui se démarque bien des autres et l’ensemble est plus facile à appréhender que son travail précédent. Encore une fois Robert Henke abat un travail impressionnant, tant sur les sons que les structures. Il élève la musique électronique à un niveau de raffinement et de détails rarement égalés ; quatre ans entre chaque album est un délai qui peut paraître long mais quand MONOLAKE sort un album on en comprend la raison.

Note : 4.5/5

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- Robert Henke (tout)


1. The Elders Disagree
2. Thru Stalactites
3. Signals
4. Cute Little Aliens
5. Intermezzo
6. Global Transport
7. Stasis Field
8. Prime Lundy
9. Red Alphonso
10. Eclipse



             



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