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- Membre : Genesis

Tony BANKS - Strictly Inc. (1995)
Par MARCO STIVELL le 31 Octobre 2010          Consultée 4302 fois

C’est (ou plutôt c'était) une habitude pour Mike et Tony que d’employer leur temps en dehors de Genesis à exprimer leur goût d'écrire des albums, et c’est tout à leur honneur. A l'époque, même si la Genesismania battait de l'aile suite au détachement de Phil Collins, c'était encore une habitude, et ils ne se forcaient même pas (ce n'est d'ailleurs toujours pas le cas aujourd'hui, mais avec un album pour chacun sur une décennie, on se dit que quelque chose a changé). L’un fait paraître son dernier album avec les Mechanics au début de l’année, tandis que l’autre prend un peu plus son temps. Le point commun entre les deux, c’est qu’ils auront été plus inspirés que jamais - ou presque, on va dire depuis longtemps - durant cette période…

Car si l’on a du mal à qualifier les albums précédents de Tony (depuis le début des années 80) de grands, avec Strictly inc., c’est, et même si j'adore les précédents, plus que naturel. Ce disque est tout simplement son meilleur, A Curious Feeling mis à l’écart - trop génial et particulier pour être jaugé -.

C’est une de ces œuvres qui possèdent toutes les qualités possibles et auxquelles il ne manque que la reconnaissance du public. A commencer par la voix : on a trop souvent critiqué Tony sur son choix de vocalistes. Il est certain qu’avec Jack Hues, ancien chanteur de Wang Chung, on détient pour le moins un organe de choix. Non pas qu'il soit exceptionnel, disons juste qu'il pourrait contenter tout le monde (ou disons la plus grande majorité). Le bonhomme est très impliqué dans l’album, signant les paroles de deux chansons (l’éponyme et "A Piece of You") et se révélant être un guitariste honorable : les parties qu’il délivre sur "Never Let me Know", "Charity Balls" et "A Piece of You" le sont en tout cas, elles. Les autres intervenants sont tout autant de qualité, que ce soit John Robinson (que les fans du Tubular Bells II de Mike Oldfield entre autres doivent connaître), Nathan East (qui a joué avec Phil Collins) et surtout bien évidemment Daryl, aussi peu employé que ses interventions sont passionnantes, comme à l'accoutumée.

Ce qui fait la particularité de Strictly Inc. plus que d’autres albums de Tony quand on y réfléchit, c’est un son de temps en temps assez électronique, comme sur "Only Seventeen" et le morceau-titre, et avec des sonorités bien spécifiques, complètement assumées et qui font sourire à l’image de la pochette - l'artwork du livret à la We Can't Dance est, lui par contre, bien sympathique -, comme la fausse guitare ("Strictly Incognito", "Never Let me Know"). Ce détail mis de côté, n’en demeurent pas moins de très très bons arrangements, un autre détail que l'on a souvent reproché à Tony.

Quant aux chansons, elles sont franchement réussies, et c’est valable pour l’ensemble de l’album. On remarque le fait que Tony sait toujours envoyer du léger comme du lourd en terme de ton : "Don’t Turn Your Back on Me" pour la première catégorie, "The Serpent Said" pour la deuxième, avec notamment ces sublimes parties de claviers à la fin des refrains. C’est avant tout pour le son donc, mais ça concerne aussi les textes, les mélodies… Et en terme de qualité, la lourdeur, ou plutôt la force pour employer un terme moins emphatique, sait aussi trouver sa place dans les magnifiques "Never Let me Know", "A Piece of You" (une douce chanson d’amour dans laquelle Tony a trouvé le moyen de placer ses cuivres-synthé, une fois de plus) et surtout la ballade rêveuse "Walls of Sound", single qui aurait largement mérité de marcher. Pour cette dernière, la grâce est atteinte dans les refrains en particulier, et pour les arrangements dans les sonorités de claviers, la voix, mais aussi dans les arpèges de Daryl, aussi simplistes qu’excellents, avec un son qui n'aurait pas pu trouver son maître.

Et puis il y a LE morceau de la carrière de Tony, "An Island in the Darkness", une pure merveille de plus de dix-sept minutes rappelant la magie d’A Curious Feeling, notamment grâce au piano électrique Yamaha CP-70 ou 80 que l'artiste utilisait beaucoup à la fin des seventies, ici avec la puissance du son des années 90 (et Nick Davis) en plus. Morceau plus complexe que le reste, aux différentes parties chantées et instrumentales, tellement simples et belles à la fois, alternant douceur feutrée et chansons puissantes sur lesquelles Jack Hues effectue sa meilleure prestation… Un pur chef-d’œuvre qui, bien qu'il se détache quelque peu du reste, justifie à lui tout seul l'achat de l'album.

Strictly Inc. me fait un peu penser au Raingods With Zippos de Fish - qui est en plus rappelons-le, un ami de Tony -, divers albums de Mike Oldfield, ou même à Foxtrot (j’ose !) de qui vous savez : de superbes chansons avec un pavé qui est aussi un morceau-emblème. Un des albums de Tony à avoir obligatoirement en priorité, ou même si l'on préfère un résumé, avec bien évidemment A Curious Feeling, car ce sont les deux albums de Dieu en solo à côtoyer de tels sommets.

Note réelle : 4,5/5

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   MARCO STIVELL

 
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- Tony Banks (claviers, guitare-synthé, basse-synthé, percussion)
- Jack Hues (chant, guitare)
- John Robinson (batterie)
- Nathan East (basse)
- Daryl Stuermer (guitare)


1. Don't Turn Your Back On Me
2. Walls Of Sound
3. Only Seventeen
4. The Serpent Said
5. Never Let Me Know
6. Charity Balls
7. Something To Live For
8. A Piece Of You
9. Strictly Incognito
10. An Island In The Darkness



             



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