Après un démarrage poussif, le vaisseau The REAL MCKENZIES prend finalement son rythme de croisière avec son deuxième album, Clash of the Tartans. Enfin, rythme de croisière... il faut vite le dire. Car en effet, c'est pied au plancher que le groupe canadien emmène l'auditeur dans un voyage vers l'Écosse. Bien décidé à traverser l'océan Atlantique le plus rapidement possible, les six trublions semblent effectivement vouer une admiration sans borne pour le pays du Haggis et du Whisky.

C'est d'ailleurs avec un premier titre très « écosso-phile » que débute cet opus qui prend directement l'auditeur à la gorge. « Stone of Kings » traite de la pierre de Scone, autrefois utilisée lors du couronnement des monarques écossais et entreposée à Westminster depuis le 13ème siècle. « Return the Stone of Kings », hurle un Paul McKenzie sur fond de punk rock brut de décoffrage. Profitant de la polémique liée au rapatriement de cette pierre séculaire en Écosse, le groupe en profite pour se positionner clairement du côté d'une nation à laquelle il aimerait, plus que tout, appartenir. Reprenant d'ailleurs à son compte un traditionnel, le groupe confirme son appartenance « de cœur » si non de nationalité avec un « Scots Wha' Ha'e » qui s'impose rapidement comme un des meilleurs titres de l'opus. Soutenu par un cornemuse dansante, le morceau s'avère en effet être un brûlot répétitif mais délectable.

Rodant un peu plus sa musique, le groupe enchaîne les titres courts rendant hommage à un punk-rock très 70's. « Thistle Boy » et ses « Hey » scandés à l'envi, « Ceilidh », non dénué de touches hard rock, « Pagan Holiday » ou encore « To the Battle » témoignent d'un groupe parvenant à maîtriser son énergie et apporter une véritable structure à ses morceaux, ce qui n'était pas le cas sur son premier album.

Alternant compositions personnelles et reprises de traditionnels écossais (ah, cette adaptation punk de « Auld Lang Syne », que nous connaissons sous l'air « Ce n'est qu'un au revoir... »), The REAL MCKENZIES prend également à cœur de varier les ambiances et les styles. Restant toujours dans une atmosphère celtique festive, le groupe n'hésite pas néanmoins à ralentir les tempi (« King O' Glasgow ») et à sortir les guitares acoustiques pour un résultat du plus bel effet (« McPherson's Rant », la ballade « Wild Mountain Thyme »), pour au final faire de l'ensemble de son album une franche réussite ne souffrant que de peu de temps faibles.

Avec Clash of the Tartans, The REAL MCKENZIES commence peu à peu à s'établir comme un nouvel incontournable du punk rock. Parvenant à maintenir l'auditeur tout au long des 14 compositions que contient l'opus, le groupe montre qu'il a toutes les cartes en main pour devenir un grand du style. Ses sorties futures le confirmeront.