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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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EMERSON, LAKE & PALMER - Brain Salad Surgery (1973)
Par MARCO STIVELL le 4 Mars 2012          Consultée 9013 fois

Brain Salad Surgery, tout un concept. Lorsqu'il sort en 1973, ELP atteint le faîte de sa popularité : on leur dénombre 30 millions d'albums vendus dans les seventies, ce n'est pas pour rien. Car non, cet album n'est pas rien, ils sont aussi depuis Trilogy à leur sommet artistique. Et je rappelle que je ne goûte que modérément à leurs crises d'égo, surtout Emerson qui caricature à outrance la famille Moog entre autres méfaits. Mais là, ils ont encore fait très fort... Déjà l'objet, la pochette réalisée par Giger : ce crâne placé sur la première de couverture, au dessus de l'intérieur qui représente une variante cosmique du visage de la femme du peintre, les deux dessins étant grâce au cercle vide découpé prêts à accueillir le phallus dessiné autour du logo du groupe (merci à la maison de disques d'avoir refusé que la "chose" soit complétée). Car Brain Salad Surgery, le titre (emprunté à un tube de l'artiste Dr. John) comme la pochette sont un hommage indirect et direct à la fellation. Sans doute est-ce pour imager le nirvana qu'ils ont atteint en composant et enregistrant le disque...

On remarque déjà avec la première partie comment ELP arrivait à diversifier son propos. "Jerusalem" est l'exemple typique de morceau grandiloquent sans que les trois zigotos assument leurs instincts jusqu'au bout. Il s'agit d'une adaptation de la composition-hymne de Hubert Parry pour la musique, avec des extraits de "And Did Those Feet in Ancient Time", un poème extrait de la préface du "Milton" de William Blake. Ce titre à tout du mythe, dès l'intro, jusque dans les roulements de Palmer et le chant de Lake. "Toccata", c'est l'inverse complet. Basé sur le "4ème Mouvement" du "1er Concerto" d'Alberto Ginastera (qui contrairement à son agent approuvera le "geste" d'ELP, empêchant ainsi une sombre histoire de droits), ce morceau est partagé entre une batterie tribale (garnie de tout un attirail de percussions électroniques d'époque) et des phrasés d'orgue et de synthés de plus en plus délirants. Elle rappelle une autre toccata, celle du milieu de la première partie du Thick as a Brick de Jethro Tull. Même si c'est beaucoup plus pompier toutefois, on l'appréciera avec ses ambiances maléfiques (la fin) et mortuaires (le milieu où sonne le glas).

Plus antinomiques encore sont les morceaux suivants. "Still... You Turn Me On" est une superbe ballade de Lake (pléonasme) à l'arrangement folk guitare 12 cordes-clavecin-accordéon, qui se "popise" sur les refrains en raison du tambourin et de la présence de la guitare wah-wah. Pour "Benny the Bouncer", c'est l'excentricité totale, à l'image du "Are You Ready Eddy ?" de Tarkus et le "The Sheriff" de Trilogy. Plus proche de ce dernier dans l'esprit, il mélange blues, rythmique jazz et piano de saloon, sans parler du chant hargneux de Lake très "américain" et désopilant. Notes que les paroles sont de Peter Sinfield, l'ex-illuminateur de King Crimson.

La transition avec ce qui reste du disque est toute trouvée, puisque Peter signe également toute la partie "mots" de la grande fresque de ELP. "Karn Evil 9", c'est ce qui permet au groupe d'atteindre le nirvana mentionné plus haut, car du début à la fin, les paroles et la musique titillent les cimes du plaisir et nous mettent tous par terre, ou nous forcent à nous incliner devant tant de savoir-faire. C'est aussi l'occasion de dire que le CD n'a pas que des mauvais côtés, puisque du fait de la longueur très conséquente de la suite, sur le vinyle les deux parties de la "1st Impression" étaient séparées, respectivement sur chaque face...

On ne compte plus les moments de grâce dans cette suite, entre l'intro déjà grandiose, les quelques parties de guitare électrique jouées par Lake (parfois dans un ton proche du Moog d'Emerson), le ton presque sixties du bien connu "Welcome Back My Friends to the Show That Never Ends", les parties jazzy et néo-classiques de la "2nd Impression" (avec la citation du "St Thomas" de Sonny Rollins), ses soli de piano et ses "scies musicales", ou encore le côté marche militaire de la "3rd Impression" où l'on entend la voix robotique d'Emerson... Sans parler de la capacité phénoménale du groupe à faire monter la sauce, sur les fins de quasiment toutes les parties (la "1st" et la "3rd"). Lake est impérial au chant, jonglant entre sa voix habituelle et des parties littéralement glorieuses, sur un fond instrumental très soutenu. "See the Show !!!" Sur une demi-heure, vous avez l'un des exemples les plus probants de la magie du rock progressif, tout déluré soit-il. Certaines parties auraient peut-être mérité développement, et le groupe ne se serait pas privé avec moins de contraintes temporelles...

Avec cet album, ELP termine en grande pompe sa période classique... en studio, puisqu'ils nous réservent encore un gros morceau en live !

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   MARCO STIVELL

 
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- Keith Emerson (pianos, orgues, synthétiseurs, clavecin, accordéon)
- Greg Lake (basse, chant, guitares)
- Carl Palmer (batterie, percussions)


1. Jerusalem
2. Toccata
3. Still... You Turn Me On
4. Benny The Bouncer
5. Karn Evil 9 - 1st Impression (1)
6. Karn Evil 9 - 1st Impression (2)
7. Karn Evil 9 - 2st Impression
8. Karn Evil 9 - 3rd Impression



             



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