La pochette annonce la couleur, bleue pour le coup: têtes d'éternels puceaux, vêtements moches et airs de mecs absolument pas décontractés. Et pourtant... WEEZER est un groupe de génie.

Mais avant de parler de ce premier album éponyme (ou Blue Album pour les fans), il serait bon de parler de la tête pensante du groupe : Rivers Cuomo, qui à l'époque, soufflait sa 24ème bougie.
Rivers, avant de créer son groupe, s'était déjà frotté à la musique avec un groupe de Metal : AVANT GARDE. Cette passion pour le gros son presque garage se retrouve dans sa musique, y compris dans ce premier album où les guitares saturées sont légion.
Puis, il fonde WEEZER avec le batteur Patrick Wilson, et, deux ans après sa création, enregistre un album qui les feront connaitre auprès de tous les amateurs de bonne musique qui, lassés par le grunge, cherchaient alors une bouffée d'air frais au milieu de toutes ces sorties d'albums tous plus dépressifs les un que les autres.
Mais si la musique de WEEZER est aussi forte pour l'époque, c'est grâce à ce changement d'image du geek américain, le monde découvre que 4 des leurs ne seront pas connus pour avoir découvert un virus ou mis au point un micro-processeur, quelle chance ! Cette image de has been est ultra-assumée par le groupe et ils en useront plus tard sur certains clips.

Avec ses dix chansons, le Blue Album s'impose comme un album culte des années 90 et comme le meilleur album de WEEZER qui n'atteindra malheureusement pas ce dernier, tant d'un point de vue musical que financier.
Tout les titres s'avèrent de qualité égale même si plusieurs titres s'échappent du lot pour atteindre la quasi-perfection. Les chansons de l'album font très bonne figure au niveau musical (le groupe oscille entre pop, rock, et alternative avec facilité) et laissent à Rivers la chance de s'exprimer et de démontrer qu'une vie de geek n'est pas aussi marrante que ça, mais, du moment qu'on a un garage, tout va bien ("In The Garage").
"Say it Ain't So" évoque, elle, un père alcoolique; cette semi-ballade ne peut qu'émouvoir de par la sincérité de son chant et de son texte, le tout servi par un petit solo de guitare bien sympa exécuté par Rivers qui signe ici un des plus célèbres titres du groupe tout albums confondus.

Au niveau des grandes réussites de l'album, impossible de passer outre la formidable conclusion, un des meilleurs titres de WEEZER avec sa durée inhabituelle pour le genre et sa ligne de basse simple, mais hypnotique. Et puis, on ne peut passer à coté de "Buddy Holly", le titre le plus direct de l'album avec son refrain accrocheur et ses bonnes grosses guitares. Ces bonnes grosses guitares", on les retrouve également sur de très bons titres comme "My Name Is Jonas" ou encore la lourde "Undone" qui confirment la qualité de l'album.

WEEZER entra donc dans la musique par la grande porte, c'est pourquoi ils ont essayé pendant toute leur carrière de refaire ce coup de maître, en vain. Mais ça on s'en fout, car WEEZER est peut être aujourd'hui un des groupes les plus fun du monde, et ce ne sont pas les très nombreux fans accumulés au fil des ans qui diront le contraire !

Ma note: 5/5