Chrissie HYNDE apparait toute seule sur la pochette du quatrième effort discographique de son bébé les PRETENDERS. C’est la logique même, elle y compose tout, gère ses acolytes musicos avec autorité, tiens d’ailleurs CHAMBERS le batteur en a eu ras la casquette, il s’est barré… Les dominatrices…pas simple. En tout cas McIntosh tient toujours la gratte après « Learning to crawl » et alors que le gigantesque TM STEVEN officie à la quatre cordes, C’est Blair Cunningham qui est au tambourin. Une assez belle équipe, qui a une bonne gueule.

Sur le papier, certes, car sur le vinyle, c’est autre chose. La mère Hynde a troqué son style résolumment agressif contre une avalanche de sons foireux comme sur l’horrible « Dance »... Plus poussif tu meurs. « Light of the moon « ressemble à s’y méprendre à « Mandela day »… Tiens tiens… Après avoir ridiculisé et cocufié ce pauvre Jim KERR vla t-y-pas qu’elle lui fagocyte ses chansons…? C’est finalement assez drôle quand on y pense. Chrissie est tout à fait en avance sur son temps, elle se sert des males comme les femmes de nos années 2010 traitent leurs hommes, avec un mépris non dissimulé… D’ailleurs, si l’on excepte les petites parties de basse rigolotes de TM c’est franchement de la daube naze, pourtant composée par le gratteux de BOWIE Carlos Alomar, si on peut même plus se fier aux ténors… « When I change my life » me laisse de marbre… Pas la moindre érection face à la mignonne brunette pourtant….Suis-je malade ? Dois-je envisager une cure ? Ou le niveau s’en ressent-il réellement après les trois albums que l’on connait ? « Tradition of love » est à peine plus réussie. On évolue dans une pop peu originale. Encore un slow médiocre avec « Chill factor »…

Dieu merci il y a tout de même quelque chose à dire sur le méga hit que fut « Don’t get me wrong », petit rock mélodique d’une simplicité désarmante bâti de bout en bout pour les charts. Cette mignonette song atteindra donc le sommet du Billboard. C’est sympa je vous l’accorde mais ça ne casse pas trois pattes à un canard. C’est ultra calibré, ultra efficace.

L’autre single de l’album est presque aussi chouette, il s’agit de « My baby », son Ukulélé, et son titounet rythme en carton pour enfants sages. Très mignonne, elle se laisse facilement apprivoiser sans révolutionner la face de la musique. On embraye avec un titre plus soul/reggae comme on sait que la brune à la frange arrogante les aime. C’est « I remember you » et ça se laisse écouter.

L’autobiographique - enfin c’est ce que l’on pense - “How much did you get for your soul ?” voudrait chasser sur les terres de tonton James BROWN, mais c’est un ratage à peu près complet. C’est certes original mais raté. On est tellement loin des cavalcades à couilles rabattues auxquelles Chrissie nous avait habitué.

Enfin « Room full of mirror » achève cet étrange voyage au pays du mercantilisme – c’est cet album qui permettra au groupe d’accèder au statut de superstar –. Cette reprise de HENDRIX permet au moins à l’album d’éviter de tomber dans une soupe peu recommandable, cela dit McIntosh n’est pas Jimi, et cela se ressent…

C’est un net recul en termes de qualité. On est bien loin du rock survitaminé ou de la New Wave qui firent les beaux jours des Prétendants. Tout cela est abandonné au profit d’un rock mainstream sans surprise. Il va être diablement difficile à Chrissie de retrouver la verve de ses débuts.