Le septième album des PRETENDERS présente une fois de plus la brunette Chrissie HYNDE comme seule leader, ce alors que pour une fois le line up n’a pas évolué. La photo de Linda McCARTNEY évoque le rouge de la révolution, le poing tendu symbolisant le combat et l’emploi de l’espagnol conforte cette première idée, à cette petite différence près que « Hasta la victoria siempre » est devenu sous la plume de l’agile songwriter « Viva el amor »… Bah pourquoi pas me direz-vous ? Laissons nous donc emporter par ce nouvel opus, tout en ne rêvant pas, le groupe de cette fin de siècle ne sera en rien révolutionnaire !

Les deux singles qui seront extraits de l’opus trône dès l’introduction du skeud.
Nous avons tout d’abord le mignonnet rock « Popstar », ou Chrissie renoue sympathiquement avec ses grands trademarks, on y retrouve ses chers trémolos, des guitares qui, si elles ne sont pas agressives, restent de très bonne qualité, et ou l’harmonica déboule avec beaucoup de tranchant. Le titre ne fera pas un grand flambart d’ailleurs malgré sa filiation assumée avec la superbe « Middle of the road », c’est bien dommage. Le second single est le suivant, tout simplement ; il s’agit de « Human », un titre pop de belle facture, calibré pour les radios et les sommets du billboard… Pour les années 80… Du coup, malgré d’évidentes qualités mélodiques, le flop sera au rendez-vous.

Pour le reste, nous oscillons entre les slows habituels proposés par la brunette, et des morceaux plus couillus… Dans les premiers, la très mignonne « From the heart down » plongera les amateurs des BEATLES en pamoison, tant l’influence des scarabées de Liverpool y est évidente. « One more time » sera moins mémorable, malgré –ou à cause ? - des envolées lyriques de notre dominatrice préférée. Enfin, « Samuraï » et son ambiance très BO – qui a dit « Kill Bill » ? – est une assez belle réussite.

Le joli riff de « nails in the road » donne l’occasion au groupe d’un titre poppy plutôt sympa. En causant pop, « Whos who » tape très juste, avec son ambiance lancinante. Et nous revoila avec Chrissie en train de vocaliser comme aux plus beaux jours. Le titre est mignon, mais nous sommes tout de même très loin de quelconques vélléités révolutionnaires. Nous trouvons encore un très gros riff avec « Dragway 42 », ou l’ambiance crépusculaire rappellera les hits de son collègue yankee Chris ISAAK, c’est pour le moins réussi, et le riff assassin remplie son office avec assurance, pour moi le hit de l’album. On continue de nager dans la pop couillue avec « Baby’s breath », très agréable. Sur « legalise me » on se dit que le gratteux à drôlement progressé jusqu’à ce que l‘on mate les crédits et qu’on constate la présence du gigantesque Jeff BECK, gentlement qui n’a jamais su refuser un petit service à une jolie fille.

Ce disque d’obédience visuelle hispanisante contient aussi un titre chanté dans la langue de CERVANTES « Rabo de nude » accompagné d’un discret accordéon, Chrissie y délivre une performance de très haute volée. Un titre que vous voudrez réécouter immédiatement, et signalons que notre brunette maitrise remarquablement son espagnol, c’est à signaler. C’est la grande classe !

Bien entendu, l’album ne serait être comparé en termes d’originalité aux premiers albums des PRETENDERS, mais en termes de qualité, la réponse est évidente. L’album vaut un 3.5 sur des données très objectives, son emballage est assez réussi, mais la direction prise par Miss Hynde au niveau commercial m’oblige à une certaine sévérité compte tenu du manque de classique présent.